BERLIN (Reuters) - L’Union européenne et la Chine se sont mises d’accord pour examiner la fixation de prix minimums pour les véhicules électriques fabriqués en Chine au lieu des droits de douane imposés par l’UE l’année dernière, a déclaré jeudi un porte-parole de la Commission européenne.
Le journal allemand Handelsblatt a rapporté plus tôt jeudi que les négociations avaient commencé.
Le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic, s’est entretenu avec le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, au cours des dernières 24 heures et les deux parties ont convenu d’examiner la fixation de prix minimums, a déclaré le porte-parole de l’UE.
Le ministère chinois du Commerce a déclaré dans un communiqué que les négociations devaient commencer immédiatement.
M. Sefcovic a précédemment déclaré que tout prix minimum devrait être aussi efficace et applicable que les droits de douane de l’UE.
Les précédents accords sur les prix minimums conclus par l’UE concernaient des produits de base homogènes, plutôt que des produits complexes tels que les voitures.
La Commission a déclaré qu’elle estimait qu’un prix minimum unique ne serait pas suffisant pour contrer le préjudice causé par les subventions.
L’UE a augmenté les droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine jusqu’à 45,3 % en octobre dernier, mais Bruxelles et Pékin ont lancé l’idée de lever les droits de douane par le biais d’éventuels engagements sur les prix minimums, connus sous le nom d’engagements de prix pour les voitures importées.
La Commission européenne a déclaré qu’elle était disposée à poursuivre les négociations sur une alternative aux droits de douane avec la Chine, qui comprenaient des droits de douane de 17,0 % pour les véhicules fabriqués par BYD, de 18,8 % pour Geely et de 35,3 % pour SAIC, en plus des droits d’importation standard de 10 % de l’UE.
Les discussions visant à trouver une trêve sur cette querelle de longue date, qui a également ébranlé les fabricants de cognac français alors que Pékin a pris des mesures de rétorsion commerciales, surviennent alors que le président américain Donald Trump s’est lancé dans une guerre commerciale avec certains des partenaires commerciaux les plus proches des États-Unis, dont l’UE et la Chine.
Pékin a imposé des droits de douane punitifs sur le cognac français l’année dernière, ce qui a nui aux ventes de la deuxième économie mondiale et à un important marché du brandy pour des entreprises mondiales telles que Hennessey, Remy Cointreau et Pernod Ricard.
L’association allemande de l’industrie automobile VDA a salué les discussions entre l’UE et la Chine, qualifiant ces droits d'« erreur » et plaidant pour une solution négociée.
« Indépendamment des développements mondiaux actuels, il faut également discuter ici de la manière de réduire les obstacles et les distorsions dans le commerce international, plutôt que de construire de nouveaux obstacles », a déclaré jeudi la VDA.
Les constructeurs automobiles allemands, qui ont réalisé un tiers de leurs ventes l’an dernier en Chine, se sont opposés aux tarifs, craignant un conflit commercial avec le deuxième partenaire commercial du pays après les États-Unis.
