En fait, la crise est bien en train de contaminer le marché actions US. Je ne comprenais pas pourquoi il n' y avait pas de méfiance, (voir mon post précédent Crise de la dette US) : en fait j' avais simplement une forme d' impatience.
Les marchés ont monté tout en surveillant les taux souverains. Voyant que les taux sont toujours sous pression, les marchés flanchent, et ce ne devrait être que le début d' un krach plus sérieux.
On peut espérer éviter le cataclysme absolu puisse être contenu par les forces dont dispose encore vaguement la FED et l' avantage du dollars par diverses formes d' interventions. Mais, quand bien même le taux ne toucherait pas 6% (qui serait un signal de début d' apocalypse), s' il tutoie les 5% une nouvelle fois, l' impact sur les taux hypothécaires, les banques, les capacités d' emprunt US, et d' anxiété des marchés suffirait à faire chuter massivement les bourses mondiales. Davantage que la chute récente liée aux pauvres droits de douanes. La dernière fois qu' une menace de ce type a eu lieu, c' était sur Liz Truss en 2022, obligée d' abandonner son programme politique et le pouvoir, sous pression d' une dette souveraine qui grimpait dangereusement.
Cette situation pourrait donc se prolonger, la Chine et ses alliés ayant désormais un motif non négociable de sortir Trump par tous les moyens à leur disposition, quitte à risquer de déclencher la bombe nucléaire monétaire. Et au final, la tête de Trump elle-même pourrait être sur la table d' ici quelques semaines. Je me projette sans doute beaucoup me direz-vous, mais nous sommes là pour nous projeter et anticiper tous les scénarios.
Retenez-bien le mien...
CercleFinance.com
La rumeur enfle selon laquelle Donald Trump aurait trahi sa promesse de maintenir les tarifs douaniers jusqu'à ce que des 'deals' avantageux pour les US soient trouvés : la tension des taux commençait à entrainer des pertes latentes sur les portefeuilles de T-Bonds qui devenaient préoccupantes.
Le rendement du '30 ans' par exemple tutoyait les 5% pour la première fois depuis fin octobre 2023 (18 mois), ce qui pouvait propulser les taux hypothécaires vers 7,50% (et congeler le secteur immobilier).
L'annonce d'un moratoire de 90 jours a certes provoqué un accès d'euphorie historique à Wall Street, mais cette volte-face de Donald Trump sur la question des droits de douane n'a qu'à demi rassuré les détenteurs de T-Bonds.
Le '10 ans' a bien reflué brièvement de 4,50 vers 4,25% mercredi soir (possibles rachats de 'short') mais les vendeurs -les soupçons se portent sur les institutionnels chinois et japonais- n'ont pas rendu les armes.
Les T-Bonds de référence se dégradent soir de +7,7Pts vers 4,377% (la référence devient la clôture de mercredi à 22H, ou la préouverture à 8H), et le '30 ans' refranchit en force les 4,800% (contre 4,6850% ce matin vers 8H) pour se hisser vers 4,8550% (soit +15Pts en quelques heures).
Mais pour être plus précis, quelque chose tourne mal ce soir : le '10 ans' était retombé à 4,2950% vers 15H30 (ouverture de Wall Street, 1 heure après la publication des chiffres de l'inflation) et il vient de tester 4,3900%.
L'amorce de repli à Wall Street (-4% sur le S&P500 et -5,5% sur le Nasdaq aurait dû susciter le retour du 'risk-off' mais de nouveau cette semaine, les taux se dégradent -c'est très exceptionnel- en parallèle avec les actions.
La nervosité de Wall Street redevient palpable avec le rebond du 'VIX': il avait plongé de -35% la veille et le voici qui rebondit de +43% vers 48... alors qu'une 'situation chaotique' commence à se matérialiser sur le FOREX.