Bonjour à tous,
Malgré les dénégations soulevées sur le forum par chacune de les évocations d’une AK ouverte aux actionnaires actuels à un cours avantageux, je suis arrivé à la conclusion que notre seule planche de salut réside dans cette éventualité. Qui, je le répète, n’est pas prévue à ce stade dans l’offre de DL, et reste donc à négocier entre les repreneurs, leurs créanciers, la mandataire et les actionnaires.
Pourquoi notre avis importe t il ?
Parce que si les actionnaires s’opposent majoritairement au plan, ils bénéficieront de la préférence que leur accorde le code de commerce dans le cadre de l’application forcée interclasse, et pourront donc participer à l’AK en numeraire au prorata de la part de capital détenue à la date d’ouverture de la procédure de sauvegarde (dans quelques jours donc, ou quelques semaines). Voir à ce sujet le rapport de Me Bourbouloux sur la sauvegarde ORPEA, c’est très clairement exliqué.
Si l’issue potentiellement salutaire pour nous réside dans la participation à cette AK, il est temps de se poser la question : cette AK peut elle être intéressante pour nous ? Ou serait elle un attrape nigaud ? car, comme certains l’affirment à tort et à travers, le cours de l’action sur le marché post AK descendrait forcément au niveau de cette AK, comme l’expérience est censée le démontrer….
Surtout si on ne retient dans « l’expérience », que les cas qui confirment la thèse, et qu’on exclut les cas qui la contredisent !
Je me risque donc à un calcul basique, presque caricatural.
Cours de l’AK de conversion de dette (70% du capital futur contre 2,9Mds d’effacement de dette) : soit 4,4 M€ pour 1% du capital après dilution
Cours de l’AK pour les repreneurs (DL et créanciers apportant de la new money en remettant au pot, soit en tout 250 M€ pour 30% du K dilué) : 8,33 M€ pour 1% du capital futur.
Maintenant, essayons d’estimer à quel coût les actionnaires actuels pourraient prendre une partie du capital futur dans le cadre de cette seconde AK, en faisant jouer leur droit de priorité (aux conditions prévues par le code de commerce, c’est-à-dire les mêmes que DL) :
Ils achètent logiquement 1% du K pour 8,33M€.
Sauf que pour être prioritaire sur 1% du capital après dilution, l’AK numeraire portant sur 30% du capital futur, vous conviendrez qu’il faut que ces petits actionnaires soient prioritaires sur 3,333% de cette seconde AK.
Ils doivent donc posséder, au jour de la décision d’ouverture de la sauvegarde, un total de 3,333% du capital actuel.
Et bien évidemment, en fonction du cours auquel ils ont acheté, la participation à l’AK les mettra dans une situation plus ou moins intéressante.
Imaginons dans notre cas de figure que les actionnaires aient un PRU de 2€/action
Les 3,33% leur ont déjà coûté 3,33x111 Millions x2 = 7,4 M€
La montée au capital dans le cadre de l’AK leur couterait donc, au global (y compris l’achat des actions initiales), 7,4 M€ + 8,33 M€ = 15,7 M€ pour acquérir 1% du capital après dilution
Si on imagine un PRU initial de 6€ /actions, le coût d’entrée au capital dilué serait de 30,5M€ pour 1% , toujours très inférieur au niveau de l’AK de conversion dettes.
Si on retient un PRU de 20€/action, le coût revient à 82 M€ pour 1 %, vous noterez que c’est deux fois le cours de l’AK réservée aux créanciers par conversion de dettes…
Que penser de tout cela ?
Que quelqu’un qui aurait des actions avant ouverture de la sauvegarde, à un cours inférieur à 6€, et même plus d’ailleurs, pourrait obtenir un droit de participer à l’AK numeraire et devenir actionnaire du futur ATOS à un cout plus avantageux que les créanciers.
Quelqu’un qui aurait un PRU de 20€ pourra toujours participer, il perdra moins qu’il ne perd aujourd’hui, mais il ne pourra pas entièrement se refaire la cerise dans le cadre de l’AK.
Peut il être intéressant de participer à l’AK numeraire dans ces conditions ? ou faut il au contraire attendre la cotation sur le marché après AK pour acheter moins cher que le niveau de la dernière AK… en reprenant les flots de titres que revendraient les créanciers qui ne veulent pas rester au K?
A vous de vous faire une opinion. Le risque que les créanciers bradent leurs actions à un cours inférieur à celui de la seconde AK existe surtout, me semble t il, pour les créanciers obligataires qui ont racheté de la dette décotée… ce qui revient à réduire leur « futur PRU ».
Pour les autres, je ne vois pas ce qui les inciterait à liquider leurs positions à bas coût, puisqu’ils ont précisément bataillé pour garder un maximum de billes au stade de la conciliation…
Je reste évidemment preneur de toutes vos objections et arguments…
Merci