On a bien compris que son projet de reprise n'était viable que si le BFR dont a besoin TFco était financé à des conditions défiant toute concurrence (à taux réduit, à somme nulle, voire à perte ?).
Certains ont même franchi le Rubicon, en claironnant que son BFR était avancé à titre gratuit. Ben voyons !
Cette affirmation est d'ailleurs irréfléchie puisque D.K s'est engagé à hauteur de 217,5 millions dans le K d'Eviden, le "prétendu don" étant dès lors sérieusement diminué de ce cash.
Par ailleurs il faut aussi raboter l'enveloppe des 100 millions qu'il devra payer pour les actions TFco, ce montant devant d'ailleurs être rehaussé à 200 millions, puisque le point d'étape du 16/10 précisait une reprise de passif passant de 1,9 à 1,8 Md.
Outre ces apports, il faut également tenir compte des remboursements selon les termes de ce qui est prévu sur le partage de la valeur, même si cet "amortissement" n'est pas clairement défini ni garanti dans le temps.
Parler d'un "don" quelque soit sa hauteur, est donc une erreur doublée d'un procès d'intention, il faudrait au moins attendre que D.K échoue à tenir ses engagements, et quand bien même, on parlerait alors de créance douteuse. Les mots ont un sens !
Selon une approche strictement comptable, EVIDEN deviendrait donc le prêteur de TFco, et même si ce n'est pas son rôle de se substituer à une banque, un argument vient quand-même contredire cet a priori.
Les prêts LT et crédits jadis consentis servaient au financement d'Atos dans sa globalité, par conséquent on comprend aisément qu'un financier avisé tel que D.K exige que ce financement puisse aller à son terme, et ce compte tenu des conditions d'amortissement beaucoup douces que celles pratiquées actuellement.
Se pose bien entendu un problème majeur, dans la mesure où c'est le "cédant" qui a contracté ses emprunts, et qui devra in fine les rembourser, devenant ainsi de fait le banquier de TFco, plus exactement sa caution.
Je ne comprends toujours pas pourquoi le C.A n'a pas su exposer cette contrainte de manière apaisée, ni dès le départ ni même lors de sa "session de rattrapage" cf. son point d'étape du 16/10.
Le "financement" qu'il convient d'accorder à D.K demande donc à être calculé très précisément, en d'autres termes ce à quoi il peut légitimement prétendre, à charge pour lui ensuite d'en assurer l'amortissement selon les conditions convenues avec le cédant.
Les dettes L.T d'ATOS au 30/06 (2,45 Md) concernent des immobilisations et infrastructures liées pour l'essentiel au périmètre Eviden, il peut cependant en subsister une partie attachée au périmètre TFco.
Concernant les lignes de crédits renouvelables (2,65 Md au 30/06) il conviendra également de les répartir avec exactitude, et ce compte tenu des spécificités de chacun des 2 périmètres.
Par conséquent il est difficile pour un observateur de déterminer quelle est la hauteur du BFR auquel pourrait prétendre D.K. Cette incertitude ne méritait-elle pas d'être levée avant qu'un quelconque deal ne soit conclu ?
1° - Même si depuis l'arrivée de Mr LAYANI la donne a changé, Est-ce que les conditions consenties à D.K pourront-être corrigées de manière significative ?
2° - D.K qui a d'autres chats à fouetter, va-t-il persévérer dans ce deal si les clauses en deviennent plus dures ?....
A cet égard on aura noté que ses possibilités financières semblaient limitées. Il apportait certes 180 millions de cash soit 7,5 % du K d'ATOS, mais curieusement rabotait sa participation à la future A.K, ramenant sa promesse à 37,5 millions alors qu'il pouvait la pousser jusqu'à 54 millions. (720 millions * 7,5 %).
A-t-il les moyens de ses ambitions, a fortiori s'il faut corriger le prix de cession (200 millions voire au delà), et raboter le niveau du BFR auquel il peut prétendre.?
3° - A contrario, étant apparu comme le seul repreneur de l'infogérance, ne va-t-il pas persévérer dans ses exigences et notamment ce qui a été conclu et signé avec des imprévoyants ?