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Week-end sous tension à Hong Kong
information fournie par Reuters 17/08/2019 à 13:36

 (Actualisé avec nouveau point sur la situation à la tombée de
la nuit)
    par Marius Zaharia et Julie  Zhu
    HONG KONG, 17 août (Reuters) - Plusieurs milliers de
partisans de la contestation antigouvernementale ont manifesté
sous la pluie samedi à Hong Kong à l'entame d'un week-end sous
tension, des militants redoutant une intensification de la
réaction policière.
    Les événements se sont déroulés dans le calme dans la
journée, mais la situation s'est tendue à la tombée de la nuit.
Des barricades ont été érigées près d'un commissariat de police
de Mong Kok, sur la péninsule de Kowloon, tandis que des
policiers en tenue anti-émeutes se déployaient dans les rues de
ce quartier populaire et commerçant.    
    Après l'escalade de ces derniers jours, notamment marqués
par l'occupation de l'aéroport international du territoire
semi-autonome et la démonstration de force de la police chinoise
de l'autre côté de la frontière, à Shenzhen, les manifestations
du week-end auront valeur de test pour la poursuite du
mouvement. 
    Les manifestants disent lutter contre l'érosion du principe
"un pays, deux systèmes" qui, depuis la rétrocession de 1997,
marque la souveraineté chinoise sur l'ex-colonie britannique
tout en garantissant le maintien d'un certain niveau d'autonomie
à Hong Kong et en y préservant les libertés individuelles.
    Une première manifestation regroupant des enseignants,
autorisé par la police, s'est déroulée dans le calme. Après
s'être retrouvés à Central, le quartier des affaires, ils ont
marché en direction de Government House, siège de l'exécutif
local, en scandant "La police de Hong Kong connaît la loi, la
police de Hong Kong viole la loi".
    "Si Carrie (Lam, la cheffe de l'exécutif local) avait daigné
répondre à nos revendications dès le début, personne n'aurait
été blessé", commentait Lee, un instituteur à la retraite,
rencontré dans le cortège.
    La police a estimé que 8.300 enseignants ont répondu à
l'appel à manifester pour ce samedi.
    "Le gouvernement nous ignore depuis des mois. Nous devons
continuer de manifester", a dit C.S. Chan, professeur de
mathématiques.
    
    "LES TENSIONS S'ACCUMULENT"
    Des manifestants antigouvernementaux se sont aussi regroupés
sur la péninsule de Kowloon, où des magasins ont tiré le rideau
par crainte de débordements et de violences.
    Simultanément, sur l'île de Hong Kong, sur l'autre rive de
Victoria Harbour, des sympathisants du pouvoir et de la police
se sont regroupés, agitant des drapeaux chinois. Ils étaient
300.000 selon les organisateurs, 108.000 selon la police.
    Le temps fort du week-end sera la manifestation prévue ce
dimanche par le Front civique des droits de l'homme, à l'origine
des marées humaines qui ont déferlé au mois de juin pour rejeter
un projet de loi d'extradition vers la Chine puis exiger la
démission de Carrie Lam.  
    "Nous sentons tous que les tensions s'accumulent et que le
niveau de stress s'accroît", constatait Pun, 22 ans, rencontré
cette semaine lors d'un sit-in à l'aéroport international Chek
Lap Kok, où le trafic a été très perturbé en début de semaine.
    "Je sais qu'on ne peut pas combattre la violence par la
violence, mais l'agression est parfois nécessaire pour attirer
l'attention du gouvernement", ajoutait-il. "J'ai jeté des
pierres, mais j'ai aussi été matraqué par la police. Nous nous
habituons tous lentement à cela."
    A Pékin, le ton est monté ces derniers jours, et les
autorités chinoises comparent désormais les manifestations de
plus en plus violentes à des actes de terrorisme.
    Les troupes paramilitaires chinoises de la Police armée du
peuple (PAP) se sont par ailleurs entraînées cette semaine à
Shenzhen, place financière de la province du Guangdong (Canton),
située à la frontière de Hong Kong, des manoeuvres très
médiatisées interprétées comme une mise en garde aux
manifestants.
    "Le rassemblement de la Police armée du peuple à Shenzhen a
adressé une mise en garde très claire aux émeutiers de Hong
Kong", a écrit vendredi l'éditorialiste du Global Times, journal
tabloïd appartenant au Quotidien du Peuple, l'organe de presse
du Parti communiste chinois.
    
    PAS DE RÉPÉTITION DE "L'INCIDENT POLITIQUE DU 4 JUIN 1989",
    DIT LE GLOBAL TIMES
    Le Global Times, dans une rare allusion à la sanglante
répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen à
Pékin, il y a trente ans, ajoute que les événements à Hong Kong
"ne seront pas une répétition de l'incident politique du 4 juin
1989".
    "Washington ne sera pas en mesure d'intimider la Chine en se
servant des troubles d'il y a trente ans. La Chine est beaucoup
plus forte et plus mûre, et sa capacité à gérer des situations
complexes a fortement progressé", poursuit-il.
    Le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John
Bolton, a mis en garde cette semaine les autorités chinoises:
reproduire à Hong Kong ce qui s'est passé à Tiananmen serait une
"grave erreur", a-t-il dit mercredi.
    La police de Hong Kong a répété vendredi qu'elle était
capable de maintenir seule l'ordre public.
    Près de 750 personnes ont été arrêtées depuis le début des
manifestations, en juin. Certains manifestants sont poursuivis
pour avoir participé à des émeutes; ils sont passibles d'une
peine de dix ans de prison. La police a fréquemment recours au
gaz lacrymogènes, parfois dans des endroits confinés.

 (Henri-Pierre André pour le service français)
 

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