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Violences et livraison d'aide avortée au Venezuela
information fournie par Reuters 24/02/2019 à 02:14

    * Le convoi fait demi-tour à la frontière colombienne
    * Deux morts près de la frontière brésilienne
    * Maduro rompt les relations diplomatiques avec la Colombie
    * Les Etats-Unis menacent d'imposer de nouvelles sanctions

 (.)
    par Nelson Bocanegra, Anggy Polanco et Steven Grattan
    CUCUTA, Colombie/URENA, Venezuela, 24 février (Reuters) - Un
convoi qui avait acheminé de l'aide humanitaire samedi à la
frontière entre la Colombie et le Venezuela sous la supervision
du président vénézuélien autoproclamé Juan Guaido a fait
demi-tour après des heurts entre partisans de l'opposition et
les forces de sécurité vénézuéliennes. 
    La tension était également vive à la frontière brésilienne,
où deux personnes ont été tuées samedi en venant chercher de
l'aide, selon une source hospitalière au Brésil, portant à
quatre le nombre de victimes en deux jours dans cette région.
    Dans ce contexte de crispation avec ses voisins et alors que
les Etats-Unis menacent d'imposer de nouvelles sanctions si
l'aide n'est pas livrée, le président Nicolas Maduro a annoncé
la rupture des relations diplomatiques entre le Venezuela et la
Colombie.
    En début de journée, Juan Guaido, reconnu par plusieurs pays
occidentaux comme le président légitime du Venezuela, avait pris
symboliquement le volant d'un des camions à destination du pont
Simon Bolivar, du côté colombien de la frontière.
    "L'aide humanitaire est définitivement en chemin pour le
Venezuela (...) pour sauver des vies (..)", avait déclaré le
chef de l'opposition lors d'une conférence de presse aux côtés
de trois présidents d'Amérique latine, dont le Colombien Ivan
Duque.
    Une fois arrivés à la frontière, les colis de produits de
première nécessité devaient être acheminés via une chaîne
humaine jusqu'à la ville d'Urena, du côté vénézuélien, selon
l'agence colombienne pour les migrations.
    Mais la livraison a tourné court, les forces de sécurité
vénézuéliennes ayant tiré des grenades lacrymogènes et des
balles en caoutchouc pour empêcher les militants de l'opposition
et les bénévoles de décharger les camions, selon des images
diffusées sur une chaîne télévisée vénézuélienne.
    
    CAMIONS D'AIDE EN FEU
    "Ils ont commencé à nous tirer dessus à bout portant comme
si on était des criminels", a témoigné un commerçant, Vladimir
Gomez, 27 ans, dont la chemise blanche était tâchée de sang. "Je
n'ai pas pu éviter les balles en caoutchouc et j'ai été touché
au visage et dans le dos. Nous devons nous battre."
    Deux des camions ont pris feu et le reste du convoi a fini
par rebrousser chemin vers Cucuta. Les autorités colombiennes
ont annoncé que les cargaisons y seraient déchargées et stockées
jusqu'à ce que Juan Guaido fasse la demande d'une nouvelle
livraison. 
    Nicolas Maduro refuse l'entrée de l'aide parce qu'il estime
que cette opération cache une intervention armée des Etats-Unis
qui ne dit pas son nom. Furieux des derniers développements, il
a annoncé la rupture des relations diplomatiques entre le
Venezuela et la Colombie.
    "Ma patience est épuisée, je ne peux plus le cacher, nous ne
pouvons plus supporter que le territoire colombien soit utilisé
pour des attaques contre le Venezuela. C'est pour cette raison
que j'ai décidé de rompre toutes les relations politiques et
diplomatiques avec le gouvernement fasciste colombien", a dit le
président vénézuélien dans un discours à Caracas.
    Nicolas Maduro a précisé que l'ambassadeur de Colombie et le
personnel consulaire avaient 24 heures pour quitter le pays.
    A Bogota, le ministère des Affaires étrangères a prévenu
qu'il tiendrait le président vénézuélien pour responsable de la
sécurité de ses ressortissants.
    L'agence colombienne pour les migrations a annoncé de son
côté que plus d'une soixantaine de membres des forces de
sécurité vénézuéliennes avaient déserté, dont certains avec un
véhicule blindé, et s'étaient placés sous sa protection.
    La télévision colombienne a diffusé les images d'un officier
vénézuélien se présentant comme le commandant Hugo Parra prêter
allégeance à Juan Guaido.
    
    "YANKEE GO HOME!", DIT MADURO À TRUMP
    Les Etats-Unis ont appelé les militaires vénézuéliens à se
rallier au président par intérim et menacent d'imposer de
nouvelles sanctions au Venezuela la semaine prochaine si les
convois humanitaires restent bloqués ce week-end.  
    "Qu'est-ce que pense le peuple vénézuélien des menaces de
Donald Trump?", s'est faussement interrogé samedi Nicolas Maduro
devant une foule de ses partisans à Caracas. "Enlève des pattes
du Venezuela Donald Trump. Yankee go home!"
    "Il nous envoie de la nourriture pourrie, merci!"
    Preuve de l'importance de la question pour la Maison
blanche, John Bolton, le conseiller à sécurité nationale du
président Donald Trump, a annulé une visite prévue ce week-end
en Corée du Sud pour s'entretenir avec ses alliés. 
    "Estamos con ustedes. Nous sommes avec vous", a tweeté de
son côté le vice-président américain Mike Pence samedi à
l'intention de Juan Guaido et de l'opposition. 
    Les Etats-Unis peuvent compter dans cette crise sur le
soutien de la Colombie et du Brésil, dont les présidents
récemment élus sont particulièrement hostiles au pouvoir
socialiste vénézuélien.
    Le Brésil, où 200 tonnes d'aide attendraient de franchir la
frontière, a permis samedi le passage d'un camion, a annoncé le
parlementaire d'opposition Miguel Pizarro aux journalistes à
Caracas.
    Un journaliste de Reuters a déclaré pour sa part que deux
camions se trouvaient bien sur le sol vénézuélien mais qu'ils
n'avaient pas passé le poste de contrôle des douanes.
    Des heurts ont éclaté dans la ville vénézuélienne de Santa
Elena de Uairen entre les forces de sécurité et des habitants
venus chercher de l'aide. Deux d'entre eux ont été tués, selon
un médecin d'un hôpital brésilien où les corps ont été amenés,
ce qui porte à quatre le bilan des victimes en deux jours.
 

 (Avec Mayela Armas à CUCUTA, Helen Murphy et Julia Symmes Cobb
à BOGOTA, Anthony Boadle à BRASILIA, Ricardo Moraes à PACARAIMA,
Angus Berwick à CARACAS; Danielle Rouquié, Tangi Salaün et
Arthur Connan pour le service français)
 

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