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USA-Les espoirs limités des démocrates avant l'audition de Mueller
information fournie par Reuters 24/07/2019 à 08:07

    par David Morgan
    WASHINGTON, 24 juillet (Reuters) - L'ancien conseiller
spécial Robert Mueller qui a enquêté pendant près de deux ans
sur l'ingérence de la Russie dans la présidentielle américaine
de 2016 témoignera ce mercredi devant la Chambre des
représentants où les démocrates sont divisés sur l'opportunité
d'engager une procédure de destitution contre Donald Trump.
    L'audition de l'ex-patron du FBI débutera à 08h30 (12h30
GMT) et il s'exprimera devant deux commissions de la chambre,
celle des affaires judiciaires et celle du renseignement.
    Les démocrates, qui disposent de la majorité dans cette
assemblée depuis les élections de mi-mandat l'an passé, espèrent
que ces dépositions susciteront un soutien dans l'opinion
publique américaine dans leur tentative de mettre au jour
d'éventuels comportements délictueux du président.
    Les conseillers des élus démocrates reconnaissent toutefois
ne pas s'attendre à de nouvelles révélations de la part de
Robert Mueller qui devrait s'en tenir aux conclusions contenues
dans son rapport d'enquête de 448 pages remis au printemps au
ministre de la Justice.
    Robert Mueller, qui s'est déjà exprimé en public sur
l'enquête menée pendant vingt-deux mois, a prévu de faire une
déclaration liminaire avant de répondre aux questions des
représentants.
    Les démocrates espèrent que l'ancien procureur spécial sera
en mesure de fournir des précisions sur l'ingérence russe dans
la campagne présidentielle destinée à favoriser l'élection de
Donald Trump, candidat jugé par Moscou plus favorable que sa
rivale Hillary Clinton aux intérêts russes.
    Les questions devraient également porter sur l'acceptation
par l'équipe de campagne Trump de l'aide proposée par des
intermédiaires russes et sur les éventuels efforts déployés par
le nouveau président pour empêcher une enquête, ce qui pourrait
constituer une tentative d'entrave de la justice.
    "En Amérique, on croit ce qu'on voit. Le rapport est
volumineux. Mais la plupart des Américains ne l'ont pas lu. Ils
vont donc regarder Mueller exposer l'affaire", a expliqué le
représentant Eric Swalweel, qui siège dans les deux commissions
de la chambre.
    
    TRANCHER LA QUESTION DE L'IMPEACHMENT
    L'audition de Robert Mueller sera également l'occasion pour
le camp démocrate de répondre à l'embarrassante question de
l'"impeachment" qui divise le parti. Beaucoup d'élus ont gardé
en mémoire la faillite de cette procédure lorsqu'elle avait été
menée par les républicains contre Bill Clinton.
    L'aile la plus libérale du parti souhaite une procédure de
destitution dans un contexte de tension accrue alimentée par
Donald Trump dans la perspective de l'élection présidentielle de
2020.
    Les récentes remarques adressées par le président à quatre
élues démocrates issues des minorités raciales ont contribué à
dégrader un peu plus les relations déjà très mauvaises entre la
Maison blanche et la Chambre des représentants.
    Selon une enquête de Reuters, 89 représentants démocrates
seraient favorables à l'engagement de cette procédure qui aurait
peu de chance d'aboutir, les républicains étant majoritaires au
Sénat, la chambre compétente pour juger le chef de l'Etat.
    Pour que la procédure d'empêchement soit engagée, les
articles de loi doivent être approuvés à la majorité absolue de
la Chambre des représentants, soit 218 élus.
    "Nous espérons que le témoignage de Mueller marquera un
tournant", a déclaré la représentante démocrate Sheila Jackson
Lee, membre de la Commission des affaires judiciaires.
    Pour l'instant, la présidente de la chambre Nancy Pelosi
s'oppose à engager un tel bras de fer politique avec Donald
Trump, préférant l'option soutenue par les modérés : battre le
président sortant lors de la prochaine élection.
    Robert Mueller, qui s'est montré réticent à venir témoigner
devant les élus, n'a accepté de le faire qu'après avoir été
assigné par les représentants démocrates.
    
    LE RISQUE D'ÊTRE DÉÇUS
    Ces derniers pourraient être déçus par la prestation de
l'ancien officier des Marines, connu pour la brièveté de ses
réponses - parfois un simple mot - et pour son style jugé
taciturne.
    "Ecoutons et voyons où les faits vont nous conduire. Nous
verrons ce qui se passe après ça", a dit Nancy Pelosi.
    "Je pense qu'ils (les démocrates) vont être déçus comme ils
l'ont été après la publication du rapport", a estimé le
représentant républicain Tom Cole.
    Le rapport estime que l'enquête n'a pas permis de rassembler
de preuves suffisantes démontrant une collusion entre l'équipe
de campagne de Trump et la Russie.
    Le rapport ne fournit pas non plus de conclusion définitive
sur une éventuelle obstruction de justice commise par le
président américain. Le texte ne propose pourtant pas d'exonérer
Donald Trump de toute infraction.
    Malgré la persistance de ce doute, l'Attorney General (le
ministre de la Justice) William Barr, nommé par Trump, s'est
empressé de blanchir le chef de l'Etat de toute tentative
d'obstruction de la procédure judiciaire.
    "Il est important pour lui (Mueller) de dire que l'enquête
n'a pas exonéré le président", a expliqué la représentante
démocrate Val Demings qui siège dans les deux commissions.
    Les élus républicains devraient tenter de mettre en doute
les fondements mêmes de l'enquête ouverte sur l'ingérence russe
par le FBI alors que Barack Obama était encore en fonction.
Donald Trump affirme que cette enquête est une tentative pour le
renverser.
    Le département de la Justice a adressé lundi un courrier
pour informer les parlementaires que le témoignage de Mueller se
limitera aux aspects publics du rapport, une directive qui a été
rejetée par le président de la Commission des affaires
judiciaires.
    Même si le témoignage de Robert Mueller ne répond pas à
toutes les attentes des démocrates, ceux-ci entendent exploiter
l'opportunité de présenter Donald Trump sous un jour défavorable
à un peu plus de quinze mois de la présidentielle de 2020.

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