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United Tech et Raytheon créent un géant de l'aviation et la défense
information fournie par Reuters 10/06/2019 à 10:30

    * Nouvelle société d'une valeur de $121 mds
    * United Tech détiendra environ 57% du nouvel ensemble
    * Synergies de $1 md après quatre ans
    * Boeing et Airbus pourraient ne pas apprécier
    * Hausse des budgets militaires aux USA

    par Harry Brumpton et Kate Duguid
    NEW YORK, 10 juin (Reuters) - United Technologies  UTX.N  a
accepté de fusionner sa division aéronautique avec Raytheon
 RTN.N  afin de créer une nouvelle société d'une valeur
d'environ 121 milliards de dollars (105,5 milliards d'euros),
dans le cadre de ce qui pourrait être le plus important
rapprochement de l'histoire du secteur.
    L'opération est de nature à modifier l'environnement
concurrentiel, car elle donne naissance à un conglomérat
englobant les marchés de l'aviation civile et de la défense. 
United Technologies fournit principalement des équipements
électroniques aux constructeurs aéronautiques civils tandis que 
Raytheon fournit au gouvernement américain des équipements
destinés aux avions militaires ainsi que des systèmes de
missiles.
    Si United Technologies et Raytheon ont en commun quelques
clients, les doublons dans leurs activités restent limités, un
argument que les deux sociétés vont sans doute faire valoir
auprès des autorités américaines de la concurrence.  
    La fusion pourrait cependant ne pas être du goût de Boeing
 BA.N  et d'Airbus  AIR.PA , les deux principaux constructeurs
d'avions civils, ni de celui du Pentagone, qui utilisent
généralement leur important pouvoir d'achat pour obtenir des
concessions de leurs fournisseurs.
    En 2016, Greg Hayes, le directeur général de United
Technologies avait rejeté une offre d'acquisition de Honeywell
International  HON.N  en arguant que Boeing et Airbus
n'accepteraient jamais d'avoir un fournisseur qui "construit un
avion de bout en bout". 
    United Technologies a déclaré être en bonne voie concernant
son projet de scission de ses activités de climatisation Carrier
et de sa division ascenseurs Otis. Cela permettra à la société
de se recentrer sur l'aérospatiale avec Rockwell Collins, dont
l'acquisition a été finalisée l'an dernier pour un montant de 23
milliards de dollars, et sur l'activité de moteurs Pratt &
Whitney.
    
    SYNERGIES D'UN MILLIARD DE DOLLARS
    L'acquisition de l'équipementier aéronautique Rockwell
Collins a fait l'objet d'un examen minutieux des autorités
chinoises en raison de la présence du groupe sur le marché
chinois, ce qui a retardé la finalisation de l'opération,
intervenue le 28 novembre et non pas au troisième trimestre
2018. 
    Les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis
ont également pesé en partie dans la validation de ce projet,
selon les analystes. Une source proche de l'opération a
cependant dit que United Technologies et Raytheon ne prévoyaient
pas de faire face aux mêmes obstacles sur cette opération car
Raytheon n'a pas d'activités en Chine.
    Dans le cadre de leur projet annoncé dimanche, les
actionnaires de Raytheon recevront 2,3348 actions de la société
fusionnée pour chaque titre Raytheon. La fusion devrait générer
plus d'un milliard de dollars de synergies à l'issue de la
quatrième année, ont précisé les deux sociétés.
    Les actionnaires de United Technologies détiendront environ
57% de la nouvelle entitée qui aura comme nom Raytheon
Technologies Corporation. Elle sera dirigée par Greg Hayes. 
    Le solde du capital sera aux mains des actionnaires de
Raytheon et son directeur général, Tom Kennedy, sera président
du conseil. 
    L'opération a fait l'objet de plusieurs mois de
négociations, selon une source. Elle a été élaborée de telle
sorte qu'aucun actionnaire des deux sociétés ne perçoive une
prime. 
    La capitalisation boursière d'United Technologies s'élève à
114 milliards de dollars, un chiffre qui devrait être ramené à
moins de 60 milliards avec la cession de Carrier et d'Otis, ce
qui la rapprocherait des 52 milliards de capitalisation
boursière de Raytheon.
    La transaction devrait être finalisée au premier semestre
2020.
    La société nouvellement créée devrait générer un retour
comprise entre 18 et 20 milliards de dollars pour les
actionnaires au cours des trois premières années suivant la
finalisation de l'opération, ont poursuivi les deux groupes.
Cette société aura une dette nette d'environ 26 milliards de
dollars, ont-ils ajouté.
    
    HAUSSE DES DÉPENSES DE DÉFENSE
    Raytheon, le fabricant des missiles Tomahawk et Patriot,
devrait bénéficier de la forte demande mondiale pour les avions
de combat et les munitions, ainsi que de la hausse des budgets
militaires impulsée par le président américain Donald Trump sur
l'exercice 2020.
    Les dépenses du Pentagone devraient cependant ralentir par
la suite. Un accord avec United Technologies lui permet donc de
se diversifier dans le civil et d'être ainsi moins subordonné
aux aléas de la commande publique.
    United Technologies de son côté peut réduire son exposition
à l'aéronautique civile, qui pourrait pâtir des tensions
commerciales internationales actuelles et de la montée du
protectionnisme.   
    L'Association internationale du transport aérien (IATA), qui
représente 290 compagnies aériennes assurant environ 80% du
trafic mondial, a déclaré ce mois-ci s'attendre à ce que le
secteur dégage en 2019 un bénéfice de 28 milliards de dollars
(25 milliards d'euros), contre une prévision initiale de 35,5
milliards de dollars en décembre.  
    L'accord avec Raytheon pourrait mettre sous pression General
Electric  GE.N , qui est en concurrence avec United Technologies
dans l'aéronautique civile. Il pourrait également pousser
d'autres entreprises de défense, comme Lockheed Martin Corp
 LMT.N  à chercher à développer leurs activités commerciales.
    Les sociétés de communications et d'électronique de défense
Harris  HRS.N  et L3 Technologies  LLL.N  ont annoncé en octobre
un accord de fusion par échange d'actions pour former le sixième
prestataire de services de défense des États-Unis.  
    En Europe, Thales  TCFP.PA  et Safran  SAF.PA  figurent
parmi les principaux concurrents de United Tech et Raytheon.

 (Greg Roumeliotis et Harry Brumpton à New York, avec la
contribution de Mike Stone à Washington et de Rama Venkat à
Bangalore, Jean-Michel Bélot et Claude Chendjou pour le service
français, édité par Benoît Van Overstraeten)
 

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