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Ukraine Airlines-L'hypothèse d'un tir iranien crédible, selon Ottawa
information fournie par Reuters 10/01/2020 à 01:30

 (Actualisé avec précisions)
    * Deux missiles ont été détectés avant l'accident, selon des
données
    * 63 Canadiens figurent parmi les victimes
    * L'Iran rejette des informations "illogiques"

    par Steve Scherer et David Shepardson
    OTTAWA/WASHINGTON, 10 janvier (Reuters) - L'avion de ligne
ukrainien qui s'est écrasé mercredi près de Téhéran, tuant les
176 personnes à son bord, a probablement été abattu par un
missile iranien, a déclaré jeudi le Premier ministre canadien
Justin Trudeau, disant s'appuyer sur les informations du
renseignement canadien et d'autres sources.
    Un représentant américain a déclaré que Washington avait
conclu à ce scénario avec un haut degré de certitude, en se
fondant sur des images satellite montrant des taches de chaleur
caractéristiques de deux missiles sol-air qui auraient été tirés
deux minutes après le décollage du Boeing 737 d'Ukraine Airlines
de l'aéroport Imam-Khomeini.  
    L'Iran récuse cette thèse.
    "Nous avons des renseignements de sources multiples,
provenant notamment de nos alliés et de nos propres services.
Les éléments indiquent que l'avion a été abattu par un missile
sol-air iranien", a déclaré Justin Trudeau, soulignant sa
volonté de faire toute la lumière sur l'accident de l'appareil
qui transportait notamment 63 Canadiens.
    S'exprimant lors d'une conférence de presse à Ottawa, le
Premier ministre canadien a indiqué que le tir de missile
iranien pouvait avoir été effectué de façon "involontaire". 
    Trois représentants américains ont dit à Reuters que le
gouvernement américain estimait que l'Iran avait abattu l'avion
par erreur. 
    Le New York Times a dit avoir obtenu et vérifié
l'authenticité d'une vidéo qui semble montrer un missile iranien
atteindre un avion près de l'aéroport de Téhéran.
    Le porte-parole du gouvernement iranien a rejeté "l'ensemble
des ces informations qui sont une guerre psychologique contre
l'Iran".
    "L'ensemble des pays dont des ressortissants se trouvaient à
bord de l'avion peuvent envoyer des représentants et nous
incitons Boeing à envoyer un représentant pour prendre part au
processus d'enquête de la boîte noire", a ajouté Ali Rabiei dans
un communiqué.
    
    PROBLÈME TECHNIQUE, DISENT LES AUTORITÉS IRANIENNES
    Dans un rapport préliminaire publié jeudi matin, l'aviation
civile iranienne écrit que l'appareil d'Ukraine Airlines, vieux
de trois ans et dont le dernier contrôle technique datait de
lundi, s'est écrasé six minutes après son décollage, près de la
localité de Sabashahr, au sud-ouest de Téhéran.
    L'avion a rencontré un problème technique peu après son
envol de l'aéroport international de Téhéran et a commencé à se
diriger vers un aéroport proche avant de s'écraser, dit le
rapport, sans préciser la nature de l'avarie.
    Donald Trump a dit ne pas croire à un problème technique
pour expliquer l'accident.
    "Quelqu'un a pu commettre une erreur", a déclaré le
président américain devant les journalistes à la Maison blanche.
    Selon Rick Ellison, un expert en matière de défense, la
signature radar de ce modèle de Boeing pourrait avoir été
similaire à celle d'un gros appareil de transport militaire
américain.
    Les Iraniens "étaient en état d'alerte total pour abattre
tout ce qui ressemblait à un avion américain. Quelqu'un a fait
une erreur en identifiant l'appareil comme un avion de guerre",
a-t-il estimé.
    L'accident s'est produit quelques heures seulement après des
tirs de missiles de l'armée iranienne sur des bases militaires
abritant des soldats américains en Irak, des frappes menées en
représailles à l'assassinat ciblé vendredi dernier du général
Qassem Soleimani, l'un des personnages les plus influents de la
République islamique.  
    
    KIEV EXAMINE QUATRE SCÉNARIOS
    A Téhéran, le responsable de l'aviation civile, Ali
Abedzadeh, a balayé le scénario d'un tir iranien, jugeant
"scientifiquement impossible qu'un missile ait touché l'avion
ukrainien", selon des propos rapportés par l'agence de presse
semi-officielle Isna.  
    L'Iran a formellement convié la commission américaine de
sûreté des transports (NTSB) à prendre part à l'enquête et la
NTSB a accepté d'envoyer un enquêteur, a déclaré à Reuters un
représentant iranien. La NTSB s'est refusée à tout commentaire. 
    Il n'y a eu aucune communication radio de la part du pilote
et l'avion a disparu des écrans radars à 8.000 pieds d'altitude
(un peu moins de 2.500 mètres).
    L'appareil transportait 146 Iraniens, 10 Afghans, 11
Ukrainiens, cinq Canadiens et quatre Suédois, selon le rapport
iranien, qui souligne cependant qu'un certain nombre d'entre eux
avaient probablement une double nationalité.
    D'après les autorités ukrainiennes, il y avait à bord 82
Iraniens, 63 Canadiens et 11 Ukrainiens.
    La liaison Téhéran-Toronto via Kiev est régulièrement
empruntée par les Canadiens d'origine iranienne se rendant en
Iran en l'absence de vols directs.
    A Kiev, le président ukrainien Volodimir Zelenski a déclaré
que le gouvernement envisageait plusieurs causes plausibles
expliquant l'accident de l'appareil. Dans une allocution
télévisée, il a invité ses compatriotes à ne pas céder aux
spéculations, théories du complot ou conclusions hâtives.
    Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil ukrainien de sécurité
nationale et de défense, a écrit sur Facebook que l'Ukraine
examinait quatre principales théories : tir de missile,
collision, explosion d'un moteur ou acte de terrorisme.
    Il a ajouté que les enquêteurs ukrainiens arrivés mercredi
soir en Iran souhaitaient fouiller le site de l'accident afin de
chercher d'éventuels débris d'un missile russe dont les médias
sociaux iraniens ont évoqué l'existence.

 (avec Mark Hosenball, Jonathan Landay et Phil Stewart à
Washington, Alexander Cornwell à Dubaï, Pavel Polityuk à Kiev,
Tim Hepher et Laurence Frost à Paris, Allison Lampert à
Montréal; version française Jean Terzian, Bertrand Boucey,
Marine Pennetier et Simon Carraud)
 

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