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Soudan-Le Premier ministre revient au pouvoir, après un accord contesté avec la junte
information fournie par Reuters 21/11/2021 à 23:25

(Actualisé avec précisions, déclarations)

par Khalid et Abdelaziz

KHARTOUM, 21 novembre (Reuters) - Le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok, destitué le 25 octobre après le putsch du général Abdel Fattah al-Bourhane, a recouvré dimanche ses fonctions aux termes d'un accord politique avec la junte, qui s'engage à la libération de tous les prisonniers politiques.

Mais une foule importante est descendue dans les rues pour rejeter tout accord impliquant l'armée.

Abdalla Hamdok a dit avoir signé cet accord avec le chef de l'armée soudanaise, au palais présidentiel, pour mettre un terme au "bain de sang".

Il a été chargé de nommer un gouvernement de transition, qui sera composé des technocrates, dans le cadre d'un retour à "l'ordre constitutionnel".

L'accord se heurte à l'opposition des groupes pro-démocratique qui réclament un gouvernement civil complet depuis l'éviction du pouvoir d'Omar al-Bashir par l'armée en avril 2019.

"Hamdok a vendu la révolution", ont scandé les manifestants après l'annonce de l'accord.

Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint les rassemblements prévus dans la capitale soudanaise, Khartoum, et dans les villes voisines d'Omdourman et de Bahri. Les forces de sécurité ont tiré sur les protestataires pour les disperser, selon des témoins.

A Omdourman, un manifestant de 16 ans a succombé à une blessure par balle, d'après le comité central des médecins soudanais.

Les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni, la Norvège, le Canada et la Suisse ont salué le retour d'Abdalla Hamdok au pouvoir et, dans une déclaration commune, ont demandé la libération d'autres détenus politiques. Les Nations unies ont également salué l'accord.

Les puissances occidentales avaient condamné le mois dernier le coup d'Etat et gelé leur aide au Soudan, qui tente de se remettre d'une profonde crise économique.

Selon des médecins ralliés au mouvement de protestation, les forces de sécurité ont tué 41 civils dans la répression des manifestations.

UN ACCORD "ILLÉGITIME"

"Le sang soudanais est précieux, arrêtons le bain de sang et orientons l'énergie de la jeunesse vers la construction et le développement", a déclaré Abdalla Hamdok au côté du général Bourhane.

"Nous ne voulons exclure personne, sauf, comme nous l'avons convenu, le Parti du Congrès national", a-t-il dit, en référence à l'ancien parti au pouvoir d'Omar al-Bashir.

Mais l'accord ne mentionne pas les Forces de la liberté et du changement (FFC), coalition politique qui partageait le pouvoir avec l'armée depuis 2019 avant le coup d'État.

Le FFC a déclaré qu'il ne reconnaissait aucun accord avec les militaires et le Parti du Congrès a qualifié l'adhésion d'Abdalla Hamdok à l'accord d'"illégitime et anticonstitutionnelle".

L'Association des professionnels soudanais (SDA), à l'initiative de la campagne de désobéissance civile au Soudan, a rejeté dimanche dans un communiqué un "accord déloyal qui ne concerne que ses signataires".

L'armée a levé dimanche les restrictions qui pesaient sur le Premier ministre de transition et retiré les militaires déployés devant son domicile, a-t-on appris auprès de son bureau.

Le coup d'Etat militaire du 25 octobre avait mis fin à l'accord de partage du pouvoir entre l'armée et les civils conclu après la chute d'Omar el-Béchir en 2019. Le processus de transition devait aboutir à des élections fin 2023.

Le chef du gouvernement de transition, Abdalla Hamdok, avait été placé en résistance surveillée et plusieurs hauts représentants du gouvernement civil avaient été arrêtés.

(Reportage par Khalid Abdelaziz, Nafisa Eltahir et Nadine Awadalla; rédigé par Michael Georgy et Aidan Lewis, version française Sophie Louet)

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