(Actualisé avec envoi de camions pour évacuer les civils § 5-6) GENEVE, 19 février (Reuters) - Deux cents familles sont prises au piège dans la dernière zone encore contrôlée par le groupe Etat islamique dans l'est de la Syrie et sont empêchées de partir par les djihadistes, ce qui est assimilable à un crime de guerre, a dit mardi le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme. "Beaucoup d'entre elles (...) continuent (également) de subir des frappes aériennes et des tirs d'artillerie intensifs de la part des forces de la coalition sous commandement américain et de leurs alliés les FDS (Forces démocratiques syriennes) au sol", a déclaré la haut-commissaire Michelle Bachelet dans un communiqué. "L'EI semble empêcher certaines (familles) sinon toutes de partir. C'est potentiellement un crime de guerre de la part de l'EI", a expliqué son porte-parole Rupert Colville lors d'un point presse. Le droit international oblige les FDS et la coalition à prendre toutes les précautions pour protéger les civils, a ajouté Rupert Colville. Selon une source au sein des FDS interrogée par l'agence Reuters près de Baghouz, l'ultime enclave des djihadistes de l'EI dans l'est de la Syrie, près de la frontière irakienne, des camions sont entrés dans la zone assiégée pour évacuer les derniers civils. Un journaliste de Reuters a vu mardi plusieurs dizaines de camions emprunter la route menant à l'enclave. Les FDS se déclarent sur le point d'éliminer la dernière poche de résistance du groupe Etat islamique dans l'Est syrien, où elles estiment que quelques centaines de combattants et environ 2.000 civils sont assiégés. Mardi, le chef des relations médias des FDS, Mustafa Bali, a noté que les actions de guérilla de l'EI dans la région s'intensifiaient depuis plusieurs jours. Le groupe djihadiste a ainsi lancé deux attaques il y a trois jours contre le village de Dhiban, à 90 km au nord de Baghouz. La première attaque a entraîné la mort de deux membres des FDS et d'un djihadiste. La deuxième, perpétrée de nuit, a abouti à la mort de trois djihadistes, alors que deux autres ont été capturés, a ajouté Mustafa Bali. "Les cellules dormantes se mettent en action tous les jours", a-t-il dit. "L'organisation (l'EI) est encore solide, mettre fin à sa présence militaire de Daech ne signifie pas son élimination." Les FDS, miliciens arabo-kurdes épaulés par Washington et ses alliés, ont demandé lundi à la coalition anti-Etat islamique de maintenir un contingent de 1.000 à 1.500 hommes en Syrie pour l'aider à combattre les djihadistes. Michelle Bachelet a par ailleurs exprimé son inquiétude pour les quelque 20.000 personnes qui ont fui les zones contrôlées par l'EI dans le gouvernorat de Daïr az Zour (est) ces dernières semaines. Ces déplacés sont hébergés dans des camps gérés par les forces kurdes, dont les FDS, et seraient empêchés de quitter ces camps, a-t-elle dit. "Des soins particuliers doivent être pris pour ces civils qui devraient dans la mesure du possible être traités humainement et autorisés à quitter ces camps. Ils ne devraient pas être maintenus en détention à moins qu'ils soient soupçonnés d'avoir commis un crime particulier", a déclaré Rupert Colville. (Stephanie Nebehay à Genève avec Rodi Saïd près de Baghouz et Tom Perry à Beyrouth Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)
Selon l'Onu, 200 familles de djihadistes sont prises au piège en Syrie
information fournie par Reuters 19/02/2019 à 14:58
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