(Actualisé avec Salvini) ROME, 3 juillet (Reuters) - Matteo Salvini a condamné mercredi la décision de la juge qui a ordonné la veille la remise en liberté de l'Allemande Carolina Rackete, capitaine du Sea-Watch 3, qui était poursuivie pour avoir accosté de force ce week-end à Lampedusa avec 41 migrants secourus au large de la Libye. Pour le ministre de l'Intérieur, qui est aussi vice-président du Conseil et chef de file de la Ligue, un mouvement d'extrême droite, il s'agit d'une décision politique. La juge Alessandra Vella a estimé que Carolina Rackete n'avait violé aucune loi et qu'elle avait accompli son devoir de protection de la vie humaine. "Mieux vaut en rire qu'en pleurer, parce qu'une telle décision fait pleurer un véritable Italien", écrit Salvini sur Facebook. "Retirez votre robe (de juge) et devenez candidat de la gauche si vous voulez vous lancer en politique", poursuit-il. L'association nationale des magistrats l'a accusé de porter atteinte à l'indépendance de la justice. "Une fois de plus, des commentaires méprisants au sujet d'une décision judiciaire, sans aucune référence à son contenu technique ou juridique, risquent de nourrir un climat de haine", dit-elle dans un communiqué. Carolina Rackete était passible de dix ans de prison pour mise en danger de la vie de quatre policiers qui se trouvaient à bord d'une vedette des gardes-côtes heurtée par le Sea-Watch 3 au moment où il accostait de force sur l'île de Lampedusa. "RICHE ET GÂTÉE" "Rentrez en Allemagne, faites des dégâts et risquez la vie des gens là-bas. Laissez les Italiens s'occuper de l'Italie (...) Aujourd'hui, cette demoiselle peut aller siroter un café à Portofino, bronzer à Lampedusa, aller faire les magasins à Rome... C'est une sentence honteuse", ajoute Salvini, qui la qualifie d'"Allemande riche et gâtée". Contacté mercredi, un porte-parole de Sea-Watch a déclaré que Carola Rackete avait été la cible de menaces. "C'est pourquoi nous l'avons déplacée dans un lieu tenu secret. Nous ne ferons pas d'autres commentaires sur ses projets de déplacement", a-t-il ajouté. Dans un communiqué, la capitaine du Sea-Watch 3 parle, elle, d'une "grande victoire de la solidarité à l'égard de tous les migrants, contre la criminalisation de ceux qui veulent les aider". Le Sea-Watch 3, qui navigue sous pavillon néerlandais, est resté plus de deux semaines dans les eaux internationales avant que la capitaine ne décide d'accoster de force à Lampedusa. Selon une source gouvernementale italienne, l'Allemagne a accepté d'accueillir une douzaine des 41 migrants qui se trouvaient à bord. France, Portugal, Finlande et Luxembourg se seraient également dits prêts à en recevoir. (Crispian Balmer et Angelo Amante avec Paul Carrel à Berlin et Wladimiro Pantaleone à Agrigente Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service français)
Salvini parle d'un verdict politique après la relaxe de la capitaine du Sea-Watch
information fournie par Reuters 03/07/2019 à 17:46
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