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RPT ANALYSE-Boeing dans l'incertitude sur d'éventuels tarifs chinois
information fournie par Reuters 05/04/2018 à 07:00

 (Répétition sans changement d'une dépêche transmise mercredi
soir)
    * Pékin veut sanctionner les avions de 15-45 tonnes
    * Le 737 MAX 8 de Boeing flirte avec cette limite
    * L'action Boeing a perdu jusqu'à 6% mercredi avant de
remonter
    * Le Gulfstream G650 de General Dynamics également concerné
    * 

    par Jamie Freed et Brenda Goh
    SINGAPOUR/SHANGHAI, 4 avril (Reuters) - La menace de la
Chine de taxer à 25% les importations de certains avions
américains vise à coup sûr les modèles anciens du monocouloir
737 de Boeing  BA.N  mais pas forcément les 737 MAX de nouvelle
génération, essentiels pour les bénéfices futurs du constructeur
basé à Chicago.
    L'action Boeing a perdu jusqu'à 6% à Wall Street mercredi
après la publication par Pékin d'une liste de catégories de
produits américains qui seraient visés par des sanctions
commerciales, parmi lesquels le soja, les voitures, le boeuf,
les produits chimiques et aussi certains avions.
    En l'état, le document publié par le ministère chinois du
Commerce évoque les appareils ayant une "masse à vide" comprise
entre 15 et 45 tonnes.
    Le sort du nouveau 737 MAX 8, déjà un succès commercial pour
Boeing, dépendra de la définition qui sera retenue pour ce poids
à vide, même si la fourchette annoncée mercredi semble d'ores et
déjà épargner les versions plus grandes MAX 9 et MAX 10.
    L'enjeu est de taille. Les Etats-Unis ont vendu pour 15
milliards de dollars (12,2 milliards d'euros) d'équipements
aéronautiques à la Chine en 2016, ce qui en fait leur principale
catégorie d'exportations vers ce pays à égalité avec les
produits agricoles et nettement devant les exportations
automobiles, qui ont représenté 11 milliards de dollars.
    Plusieurs définitions du poids à vide sont utilisées en
aéronautique et le document du ministère chinois du Commerce n'a
pas fourni d'explication.
    Deux experts aéronautiques ont dit penser que le ministère
retenait la "masse à vide du constructeur" (manufacturers' empty
weight, MEW), autrement dit la structure nue de l'avion. 
    Mais les avionneurs rechignent généralement à publier ce
chiffre commercialement sensible et préfèrent communiquer sur la
"masse à vide en ordre d'exploitation" (OEW, operating empty
weight), qui comprend l'équipage et certains équipements, mais
non la charge utile - passagers ou fret - et le kérosène.
    Ce chiffre peut d'ailleurs varier selon les spécifications
demandées par les compagnies aériennes.
    
    À 70 KILOS PRÈS
    Quelle que soit la catégorie retenue, la fourchette de 15 à
45 tonnes semble englober les 737 d'actuelle génération, qui
sont en cours de remplacement par les 737 MAX. 
    Des documents consultables sur le site internet de Boeing
évoquent une masse à vide en ordre d'exploitation de 37,6 à 42,9
tonnes pour les actuels 737-700, 737-800 et 737-900.
    Selon les deux experts, la masse à vide du constructeur
serait typiquement inférieure à 1,0 à 1,5 tonne à ce total.
    Le nouveau 737 MAX 8 est plus lourd que son devancier avec
une masse à vide en ordre d'exploitation de 45.070 kilos, selon
un document publié par Boeing en août 2017.
    A ce poids, l'appareil échapperait aux sanctions pour
quelques petits kilos - sauf si Pékin optait pour la définition
plus stricte du poids à vide constructeur.
    "Je m'attends à ce que cette mesure de MEW soit utilisée car
l'OEW varie d'un exploitant à un autre", déclare Stuart Hatcher,
directeur général du cabinet de conseil IBA, en notant que ce
choix du poids constructeur ferait passer le 737 MAX 8 dans la
fourchette des sanctions.
    "De toute façon, une baisse de 70 kilos est assez facile à
obtenir dès lors qu'on a affaire aux compagnies low-cost ou aux
avions aménagés uniquement en classe économique", ajoute-t-il.
    Dans un communiqué, Boeing a souligné que les sanctions
commerciales n'étaient "qu'au stade de proposition" et a ajouté
évaluer la situation.
    Avec le boom du trafic aérien local, les compagnies
aériennes chinoises ont multiplié les commandes à Boeing et à
son rival européen Airbus  AIR.PA  ces dernières années.
    Boeing et le constructeur chinois Comac ont prévu d'ouvrir
cette année un centre de finition de 737 dans la ville côtière
de Zhoushan.
    La plupart des commandes en attente de 737 en Chine
concernent la version MAX, mais China Southern Airlines
 600029.SS , Ruili Airlines et Okay Airways attendent chacune
livraison de deux 737-800 et Xiamen Airlines en attend quatre,
selon le carnet de commandes de Boeing.
    Prié de dire mercredi, lors d'une conférence de presse, s'il
pourrait changer de fournisseur, le patron de China Eastern
Airlines  600115.SS  Ma Xulun a répondu mercredi : "C'est trop
tôt pour le dire, on va voir comment évolue la guerre
commerciale".
    Le 737 ne serait pas le seul avion américain potentiellement
concerné par des sanctions chinoises. Le Gulfstream G650, un
gros avion d'affaires construit par General Dynamics  GD.N ,
tombe aussi dans la fourchette de poids annoncée par Pékin.

 (Jamie Freed à Singapour et Brenda Goh à Shanghai, avec la
contribution de Tim Hepher à Paris, Véronique Tison pour le
service français)
 

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