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Nouveaux heurts à l'aéroport de Hong Kong, Lam dénonce le "chaos"
information fournie par Reuters 13/08/2019 à 18:17

 (Actualisé avec heurts à l'aéroport)
    par Tom Westbrook et Clare Jim
    HONG KONG, 13 août (Reuters) - Des heurts se sont produits
entre manifestants et forces de police mardi soir à l'aéroport
international de Hong Kong dont le trafic a à nouveau été
suspendu pour la deuxième journée consécutive alors que la ville
s'enfonce dans le conflit.
    La chef du gouvernement de la région administrative
spéciale, Carrie Lam, a estimé que le mouvement de contestation
a plongé Hong Kong dans un "état de panique et de chaos" dont le
territoire mettra du temps à se relever.
    Les échauffourées ont débuté dans la soirée lorsqu'une
personne blessée a été évacuée du principal terminal par les
équipes de secours.
    Plusieurs véhicules de la police ont alors été bloqués par
les protestataires et les unités anti-émeutes sont intervenues
repoussant les manifestants en utilisant du gaz au poivre dans
une ambiance tendue.
    Les manifestants ont alors érigé des barricades à l'aide de
chariots et d'autres objets pour obstruer les accès à
l'aéroport.
    Les services aéroportuaires ont indiqué que le trafic aérien
avait été "sérieusement perturbé" et que les voyageurs en
partance n'avaient pas réussi à se rendre aux guichets
d'embarquement.
    L'aéroport avait déjà été fermé lundi. Le trafic aérien
avait reprise mardi matin mais les autorités aéroportuaires
avaient prévenu qu'il devrait encore être perturbé.
    La principale compagnie du territoire, Cathay Pacific, avait
indiqué sur son site internet avoir annulé plus de 200 vols à
destination et en partance de l'aéroport de Hong Kong. 
    Des compagnies aériennes comme Vietnam Airlines, Jetstar
Pacific et Malaysian Airlines ont conseillé à leurs clients de
reporter leur voyage.
    L'aéroport hongkongais est l'un des plus fréquentés de la
planète. Il s'agit de la première plateforme mondiale pour le
fret aérien et du huitième aéroport le plus important en terme
de trafic passagers, avec 73 millions de passagers par an, selon
les données de la Commission internationale aéroportuaire.
    Lors d'un point de presse, Carrie Lam a déclaré mardi que la
réhabilitation de Hong Kong pourrait être longue. "Hong Kong, en
tant que cité ouverte, libre, très tolérante et économiquement
stable aura des blessures graves (...) La guérison pourra
prendre un long moment", a-t-elle dit.
    "Prenez une minute, regardez notre ville", a poursuivi
Carrie Lam. "Pouvons-nous tolérer qu'on la pousse vers l'abîme,
pouvons-nous la voir éclater en morceaux ?"
    
    PATTEN: UNE INTERVENTION CHINOISE SERAIT "UNE CATASTROPHE"
    Le mouvement de contestation, né en avril du rejet d'un
projet de loi qui aurait permis l'extradition de suspects vers
la Chine continentale, s'est élargi depuis le mois de juin à des
revendications plus larges, dont la démission de Carrie Lam et
la protection des libertés et de l'autonomie dont jouit
l'ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine
en 1997.
    Nombre de Hongkongais estiment que ce régime particulier,
résumé par la formule "un pays, deux systèmes", est aujourd'hui
menacé par l'emprise croissante qu'exerce le gouvernement
central chinois. 
    Les manifestants demandent aussi une enquête indépendante
sur la réponse des autorités, et notamment sur les violences
policières. Car à mesure que la contestation s'est installée, le
nombre d'incidents violents s'est accru dans la "région
administrative spéciale".
    La contestation, qui pèse aussi sur l'activité économique du
territoire, constitue un défi sans précédent pour le président
chinois Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir, en 2012.
    Un haut responsable du Bureau des affaires de Hong Kong et
Macao à Pékin a déclaré lundi voir "les germes du terrorisme" à
l'oeuvre dans les dernières manifestations, un terme employé
pour la première fois par le pouvoir central et qui conduit des
juristes hongkongais à redouter que Pékin ne prépare la mise en
oeuvre de l'arsenal légal antiterroriste pour mater la
contestation.
    A Londres, le dernier gouverneur britannique de Hong Kong,
Chris Patten, a estimé sur l'antenne de la BBC qu'une
intervention de la Chine serait une "catastrophe".
    Au lieu de mettre en garde les manifestants hongkongais, le
président chinois Xi Jinping devrait avoir la sagesse d'essayer
de rassembler la population, a-t-il ajouté. "Ce qu'il faut à
l'évidence, c'est un processus de réconciliation. C'est la seule
manière je pense de refermer (la crise) et de revenir à la paix
et à la stabilité à Hong Kong."
    Dans un communiqué, la Haute Commissaire aux droits de
l'homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a appelé pour sa
part les autorités de Hong Kong à faire preuve de retenue et
demandé une enquête sur l'emploi de grenades lacrymogènes par la
police hongkongaise.
    "On a pu voir à de multiples occasions des agents tirer des
grenades de gaz lacrymogènes dans des espaces surpeuplés et
fermés ou directement sur des manifestants, créant un risque
considérable de décès ou de blessure grave", écrit-elle dans un
communiqué. 

 (Brenda Goh, Felix Tam, Noah Sin et Donny Kwok avec Guy
Faulconbridge à Londres et Stephanie Nebehay à Genève
Jean Terzian et Henri-Pierre André pour le service français)
 

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