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Pour Macron, la lutte antiterroriste au Sahel est à "un tournant"
information fournie par Reuters 22/12/2019 à 20:26

    * Le sommet du G5 Sahel à Pau, un rendez-vous de
"clarification"
    * Macron veut des objectifs à "6, 12, 18 mois"
    * Le président français ne veut pas stigmatiser mais met en
garde
    * Le président nigérien appelle à une coalition
internationale

    NIAMEY, 22 décembre (Reuters) - Emmanuel Macron a estimé
dimanche que la lutte armée contre les groupes djihadistes au
Sahel était à "un tournant" nécessitant une clarification des
objectifs militaires et politiques de la mission engagée par la
France en 2013 avec l'opération Serval, puis Barkhane.
    Après une visite en Côte d'Ivoire    ,
le président français a achevé son périple africain à Niamey, au
Niger, où il a notamment rendu hommage aux 71 soldats tués le 10
décembre dans une attaque contre le camp d'Inates, près de la
frontière malienne, revendiquée par le groupe Etat islamique.
 
    A la suite de cette opération, Emmanuel Macron et le
président nigérien Mahamadou Issoufou avaient décidé de reporter
au 13 janvier le sommet des dirigeants du G5 Sahel (Mauritanie,
Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), à Pau (Pyrénées-Atlantiques),
destiné à clarifier le cadre d'intervention de la France,
accusée de visées impérialistes dans la région.
    "Nous sommes aujourd'hui entravés par un cadre qui n'est pas
suffisamment clair, qui, de ce fait, brouille parfois notre
coordination, surtout pour des sujets qui sont très
transfrontaliers et conduit à manquer d'efficacité, parce qu'une
part de la solution en accompagnement du militaire est aussi
politique", a souligné Emmanuel Macron lors d'une conférence de
presse au côté de son homologue nigérien.
    Le chef de l'Etat français a souhaité que le sommet de Pau
permette de fixer des objectifs à "six, 12 et 18 mois" -
"objectifs militaires, en matière de lutte contre le terrorisme
comme de capacités, politiques et de développement".
    "Les semaines qui viennent sont absolument décisives pour le
combat que nous menons contre le terrorisme. Nous avons eu des
victoires, (...) encore ces dernières heures, et nous
continuerons d'en avoir, mais nous sommes à un tournant de cette
guerre", a-t-il estimé.
    
    "PAS LÀ POUR STIGMATISER TEL OU TEL"
    Emmanuel Macron a annoncé samedi à Abidjan que les forces
françaises, qui ont perdu 13 des leurs au Mali en novembre,
avaient tué 33 djihadistes dans la région malienne de Mopti.
 
    Dans une ferme mise en garde, visant notamment - sans les
nommer - les présidents malien Ibrahim Boubacar Keita et
burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, Emmanuel Macron a
réaffirmé samedi que la France pourrait revoir les termes de son
engagement si les Etats de la région ne condamnaient pas en
termes clairs les accusations de néo-colonialisme la visant.
    "Je ne suis pas là pour stigmatiser tel ou tel", a répondu
dimanche le président français à une question à ce propos.
    "Je vois dans trop de pays prospérer sans condamnation
politique claire des sentiments anti-francais. Je ne peux pas
accepter d'envoyer nos soldats sur le terrain dans les pays où
cette demande (de présence française-NDLR) n'est pas clairement
assumée", a-t-il ajouté.
    Emmanuel Macron sait sur ce point trouver un appui en
Mahamadou Issoufou.
    "Nous allons harmoniser nos positions avec notre principal
allié, la France, pour lever toutes les ambiguïtés, toutes les
incertitudes, parce que pour se battre efficacement ensemble, il
faut qu'on se fasse confiance", a-t-il déclaré.
    Le président nigérien a renouvelé son appel en faveur de "la
coalition internationale la plus large possible" contre le
terrorisme, citant les exemples de l'Afghanistan, de l'Irak et
de la Syrie.
    "Nous voulons plus d'alliés, nous voulons plus d'engagement
des forces européennes, américaines, des forces de tous les
alliés qui peuvent nous aider à endiguer cette menace", a-t-il
dit.
    Lancée en août 2014, l'opération antiterroriste Barkhane
mobilise quelque 4.500 soldats français contre les groupes
djihadistes toujours présents dans la région, soldats appelés à
être remplacés à terme par la force du G5 Sahel composée de
5.000 hommes des armées locales.

 (Aaron Ross et Pool, Sophie Louet à Paris)
 

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