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Nouvelle arrestation de Ghosn qui demande l'aide de la France
information fournie par Reuters 04/04/2019 à 10:00

 (Actualisé tout du long)
    par Tim Kelly et Naomi Tajitsu
    TOKYO, 4 avril (Reuters) - De nouveau arrêté jeudi matin sur
ordre du parquet de Tokyo pour des soupçons d'enrichissement
personnel, l'ancien président de Nissan, Carlos Ghosn, a dénoncé
une "manoeuvre" et demandé l'aide du gouvernement français en
clamant son innocence.
    Les procureurs japonais soupçonnent l'ex-dirigeant d'avoir
violé ses obligations professionnelles et d'avoir causé à Nissan
 7201.T  des pertes financières de cinq millions de dollars
(4,45 millions d'euros) entre décembre 2015 et juillet 2018.
    Carlos Ghosn avait été remis en liberté le 6 mars contre le
versement d'une caution de neuf millions de dollars après 108
jours passés en détention.
    Cette nouvelle arrestation, décrite par la télévision
publique NHK comme très inhabituelle pour une personne remise en
liberté sous caution près d'un mois auparavant, serait en lien
avec des paiements suspects effectués à un partenaire commercial
de l'alliance Renault-Nissan à Oman, au Moyen-Orient.
    Elle survient au lendemain d'un message publié sur Twitter
dans lequel Ghosn annonçait la tenue d'une conférence de presse
le jeudi 11 avril pour "dire la vérité" sur les accusations dont
il fait l'objet.  
    "Mon arrestation ce matin est révoltante et arbitraire", a
réagi Ghosn dans un communiqué transmis par email par un
porte-parole peu après son arrestation.
    "Je suis combatif, je suis innocent, c'est dur, il faut le
savoir et je fais appel au gouvernement français pour me
défendre, pour préserver mes droits en tant que citoyen pris
dans un engrenage incroyable" a-t-il déclaré dans un entretien
diffusé jeudi par TF1 et LCI.
    
    GHOSN DÉNONCE DES MENSONGES
    "Il y a beaucoup de mensonges dans ce qui a été dit et ces
mensonges sont en train de se répéter les uns après les autres.
(...) Il y a un acharnement qui n'est pas récent, qui a démarré
le jour de mon arrestation, c'est-à-dire le 19 novembre 2018, il
ne s'est jamais arrêté", a-t-il ajouté.
    "Il y a eu une démolition systématique et on sait très bien
quelle en est l'origine. Il y a quelques personnes à l'intérieur
de Nissan qui sont à l'origine de ça. Ils bénéficient de
complicités aussi à l'extérieur de Nissan", a-t-il affirmé.
    NHK a rapporté que plus d'une dizaine de représentants du
parquet de Tokyo se trouvaient au domicile de Ghosn jeudi matin
afin que celui-ci se soumette à un interrogatoire. Un véhicule
gris aux vitres obstruées par des rideaux, transportant
vraisemblablement Ghosn, a ensuite quitté les lieux.
    L'avocat de Ghosn, Junichiro Hironaka, a déclaré que cette
arrestation, qualifiée d'"inappropriée", était destinée à
réduire son client au silence. Il a annoncé qu'il allait rendre
publique une vidéo de la déclaration que l'ancien dirigeant
prévoyait de faire le 11 avril.
    Junichiro Hironaka a précisé que le parquet de Tokyo avait
confisqué à cette occasion des documents dont Carlos Ghosn avait
besoin pour préparer son procès.
    "L'épouse de Ghosn se trouvait avec lui lorsqu'il a été
arrêté, et ils lui ont confisqué son passeport et son téléphone
portable. Sa femme n'est pas une suspecte, cela est
impardonnable", a ajouté l'avocat devant le club japonais des
journalistes étrangers.
    Un responsable du bureau des procureurs a justifié cette
arrestation par le souci d'éviter des destructions de preuves.
    
    GARANTIR L'AVENIR DE RENAULT
    Interrogé sur BFM TV, le ministre de l'Economie français,
Bruno Le Maire, s'est borné à déclarer que Carlos Ghosn
bénéficiait de la présomption d'innocence et de la protection
consulaire.
    Il a ajouté que l'essentiel pour le gouvernement français
était de garantir l'avenir de Renault, estimant que le
constructeur était entre de bonnes mains depuis la nomination de
Jean-Dominique Senard, ex-président de Michelin  MICP.PA  à sa
tête, en tandem avec Thierry Bolloré, le directeur général.
    Carlos Ghosn fait déjà l'objet de poursuites au pénal pour
avoir omis de déclarer environ 82 millions de dollars (environ
73 millions d'euros) de salaire et pour avoir transféré
temporairement à Nissan des pertes financières personnelles
durant la crise financière mondiale. Il nie ces accusations.
    Le journal Yomiuri rapportait mercredi que le parquet de
Tokyo envisageait d'engager de nouvelles poursuites contre Ghosn
pour abus de confiance aggravé, en lien avec des paiements
suspects de plus de 30 millions de dollars (26,7 millions
d'euros) à Suhail Bahwan Automobiles, distributeur commercial
des marques de l'alliance Renault-Nissan à Oman.  
    Un porte-parole de la famille Ghosn avait expliqué fin mars
que ces paiements sur neuf ans constituaient des primes de
performance versées au distributeur local de Nissan en raison de
ses très bons résultats de ventes, et qu'ils relevaient des
patrons régionaux, pas du président.
    Reuters a appris lundi auprès de deux sources proches du
dossier que Renault avait alerté la justice française après
avoir découvert l'existence de paiements suspects à SBA
remontant à l'ère Carlos Ghosn.  
    Les éléments adressés par Renault au parquet suggèrent
également que l'essentiel des fonds a été ensuite transféré à
une société libanaise contrôlée par des associés de Carlos
Ghosn. Selon les sources, la somme totale versée par le groupe
français se chiffre à au moins dix millions.

 (Tim Kelly et Maki Shiraki; Jean Terzian et Pierre Serisier
pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)
 

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1 commentaire

  • 04 avril 20:58

    pas gêné le résident fiscal néerlandais


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