FRANCFORT, 29 mai (Reuters) - La faiblesse historique des taux d'intérêt est une aubaine pour les banques et non un handicap, a déclaré mercredi Luis de Guindos, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), prenant indirectement position dans le débat en cours sur l'opportunité de compenser l'impact des taux négatifs sur le secteur bancaire. Les banques de la zone euro se plaignent en effet de voir leurs profits amputés par le taux négatif pratiqué par la BCE sur les dépôts à ses guichets, qui revient de fait à leur faire payer des intérêts sur leurs réserves excédentaires. Le sujet devrait être abordé lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'institution prévu la semaine prochaine. L'une des solutions évoquées pour remédier à cette situation consisterait à appliquer un taux progressif sur les dépôts des banques. "Les taux négatifs sont à l'origine de la reprise (...) de l'économie européenne dans un passé récent et dans ce sens, ils ont contribué à soutenir la rentabilité des banques", a dit Luis de Guindos lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que d'autres facteurs plus structurels, comme l'importance du stock d'actifs non-performants, des capacités excédentaires et des coûts élevés semblaient constituer les principales causes de la faible rentabilité du secteur bancaire. L'idée d'un taux de dépôt progressif, déjà débattue mais abandonnée il y a plusieurs années, ne semble pas bénéficier d'un soutien massif au sein des instances dirigeantes de la BCE, plusieurs d'entre eux ayant publiquement exprimé leur réticence. Alors que la rentabilité des banques de la zone euro est déjà historiquement basse, Luis de Guindos a dit s'attendre à une nouvelle détérioration cette année avant une reprise sur les deux prochaines années. Le rendement des fonds propres (ROE) des banques de la zone euro devrait tomber sous 6% en 2019 et pourrait ne repasser qu'en 2021 ce niveau, jugé bas par rapport au coût du capital et aux attentes des investisseurs. Luis de Guindos a également souligné que l'éventualité de bulles immobilières, celle d'un Brexit sans accord et le niveau élevé des dettes publiques ajoutaient aux risques pour la stabilité financière dans la zone euro. Il a spécifiquement évoqué le cas de l'Italie, dont les rendements obligataires sont nettement remontés ces derniers jours, creusant les écarts ("spreads") avec les titres de référence, en raison du regain de tension entre Rome et la Commission européenne sur le déficit et la dette de la troisième économie de la zone euro. "Le message est très, très clair: quand la tension entre le gouvernement italien et la Commission diminue, les spreads se resserrent", a-t-il dit. "Si la tension augmente, on observe immédiatement un écartement des spreads." "La leçon est assez évidente: il est très important de respecter les règles budgétaires." (Balazs Koranyi; Marc Angrand pour le service français)
Les taux négatifs profitent aux banques, dit de Guindos (BCE)
information fournie par Reuters 29/05/2019 à 13:51
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