L'Etat pakistanais a annoncé mardi avoir vendu pour 409 millions d'euros une part majoritaire de 75% dans la compagnie aérienne nationale Pakistan International Airlines (PIA) après une première tentative ratée de privatisation l'année dernière.
( AFP / AAMIR QURESHI )
Le gouvernement a promis de mener un vaste programme de privatisations d'ici 2029 dans le cadre d'un accord de financement avec le Fonds monétaire international (FMI).
Trois sociétés pakistanaises étaient sur les rangs, avait annoncé Islamabad mardi plus tôt dans la journée: la compagnie aérienne privée Air Blue, le cimentier Lucky Cement et une importante firme d'investissement, Arif Habib.
C'est cette dernière qui a emporté la mise avec une offre de 135 milliards de roupies pakistanaises, soit un peu plus de 409 millions d'euros. Elle a la possibilité de racheter la part de 25% encore détenue par l'Etat dans les mois qui viennent.
"Il était important de rendre le processus transparent", a déclaré le Premier ministre Shehbaz Sharif, après la diffusion à la télévision du dépôt des offres dans une urne transparente.
L'année dernière, une première tentative de privatisation avait échoué, avec une seule offre reçue de 36 millions de dollars (environ 30 millions d'euros), loin des 300 à 305 millions de dollars espérés par Islamabad.
Créée en 1955 par la nationalisation d'une compagnie aérienne privée, Pakistan International Airlines est depuis longtemps accusée d'être mal gérée, accumulant dettes et problèmes en matière de sécurité.
Avant l'arrêt de sa cotation en bourse, elle avait annoncé avoir enregistré une perte nette de 437 millions de dollars pour l'exercice 2022 pour un chiffre d'affaires de 854 millions de dollars.
La compagnie avait été interdite d'accès aux espaces aériens britannique, européen et américain en 2020 après le crash d'un de ses avions dans la plus grande ville du pays, Karachi (sud), qui avait fait 97 morts.
L'Union européenne et le Royaume-Uni ont levé cette interdiction cette année, mais pas les Etats-Unis.
Englué dans une crise politique et économique majeure, le Pakistan dépend fortement de financements extérieurs et a échappé, in extremis, au défaut de paiement en 2023, grâce notamment à un plan de sauvetage de sept milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) en 2024.
Le FMI a débloqué une tranche de 1,2 milliard de dollars en décembre, reconnaissant les efforts du gouvernement en terme de réformes macroéconomiques mais il l'a appelé à accélérer les privatisations.
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