(Actualisé avec des précisions, Rehn, Nowotny) FRANCFORT, 21 février (Reuters) - Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont dressé un tableau sombre de la situation économique dans la zone euro lors de leur réunion de politique monétaire de janvier et demandé une évaluation rapide de l'opportunité de nouveaux apports de liquidités aux banques, montre le compte rendu des débats publié jeudi. Au vu d'une croissance dont la faiblesse a surpris durant trois trimestres d'affilée, les autorités monétaires craignent de plus en plus que les incertitudes mondiales n'enrayent la reprise de la zone euro, en dépit du travail accompli par l'institut d'émission pour relancer l'économie des Dix-Neuf. Après avoir mis fin en décembre à son programme de 2.600 milliards d'euros d'achats de titres pour relancer la croissance, la BCE prépare le terrain à la possibilité de nouvelles opérations ciblées de refinancement à long terme (TLTRO) à destination des banques, afin qu'elles assurent la permanence du crédit même en période de ralentissement économique. Cela aiderait en outre des pays tels que l'Italie à éviter de se retrouver en mal de financement lorsqu'arrivera à échéance l'an prochain la précédente TLTRO. Le Conseil des gouverneurs a donc demandé aux services de la BCE de travailler à cette possibilité lors de sa réunion de janvier. "Même si des décisions sur le sujet ne doivent pas être prises dans la précipitation, les analyses techniques requises pour définir les différentes options concernant de futures opérations de liquidités doivent être réalisées rapidement", a-t-il conclu. La prochaine réunion de politique monétaire de la BCE aura lieu le 7 mars et on s'attend à ce que la question d'une nouvelle LTRO soit abordée, même si une décision définitive à ce sujet risque encore d'attendre plusieurs mois. Dans la mesure ou Benoit Coeuré et Peter Praet, tous deux membres du directoire de l'institution, évoquent ouvertement une nouvelle TLTRO, la véritable question qui se pose est celle de ses caractéristiques. Des sources avaient dit précédemment à Reuters que la nouvelle opération aurait un taux variable, peut-être ancré à son principal taux de refinancement, et aurait une échéance plus courte que la précédente, qui était à quatre ans. Ewald Nowotny, le gouverneur de la banque centrale autrichienne, a émis une note discordante jeudi, ne voyant aucune nécessité à un supplément de liquidité. Il a également dit que la BCE aurait dû relever les taux plus rapidement, avec en premier lieu un taux des dépôts porté de -0,4% à -0,2%. Pour autant, une hausse des taux cette année n'apparaît pas comme étant l'hypothèse la plus probable avec une BCE qui a signalé le mois dernier des "risques baissiers" pour l'économie de la zone euro. Olli Rehn, le gouverneur de la banque centrale de Finlande, a déclaré lui que la BCE devait se préparer à faire le nécessaire dans le cas où la situation économique empirerait. Tout en jugeant que les prévisions de croissance devraient sans doute être revues à la baisse, les membres du Conseil ont toutefois estimé que la zone euro traversait une période de ralentissement économique qui ne devait pas être considérée comme le prélude à une récession. L'impact de ce ralentissement sur les perspectives à moyen terme est pour l'instant difficile à évaluer, ont-ils ajouté. (Balazs Koranyi; Marc Angrand et wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)
La BCE veut une analyse rapide de l'opportunité de LTRO-compte rendu
information fournie par Reuters 21/02/2019 à 14:39
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