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L'Occident uni derrière Kyiv, rejette la demande de Moscou sur le rouble
information fournie par Reuters 24/03/2022 à 21:06

(Actualisé avec déclarations supplémentaires)

par Jarrett Renshaw et John Chalmers

BRUXELLES, 24 mars (Reuters) - L'Otan a promis jeudi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine et envoyé des renforts sur son flanc oriental tandis que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé de nouvelles sanctions contre la Russie, dans une démonstration d'unité occidentale face à la guerre en Ukraine lors d'une journée marquée par les rendez-vous diplomatiques.

Les pays membres de l'Alliance transatlantique sont aussi convenus d'aider l'Ukraine à se protéger contre d'éventuelles attaques chimiques, biologiques ou nucléaires. Washington et ses alliés ont par ailleurs commencé à discuter de la livraison de missiles antinavires qui pourraient aider l'Ukraine à desserrer l'étreinte russe autour des ports de la mer Noire.

Trois sommets organisés par les Occidentaux à Bruxelles - Otan, G7 et Union européenne - n'ont, toutefois, sans doute pas été à la hauteur des attentes du président ukrainien Volodimir Zelensky, lequel est en quête d'une assistance militaire et de sanctions contre Moscou bien plus conséquentes, un mois après l'invasion de son pays par les forces russes.

"La chose la plus importante pour nous est de rester unis et que le monde continue de se focaliser sur la brute qu'il est et sur toutes les vies d'innocents qui sont perdues et ruinées", a déclaré le président américain Joe Biden à propos de son homologue russe Vladimir Poutine.

"Nous devons rester complètement unis, jusqu'au bout", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Cependant l'Union européenne reste divisée sur l'opportunité de rompre tous ses liens énergétiques avec la Russie, l'Allemagne continuant de s'opposer à un embargo immédiat sur les hydrocarbures livrés par Moscou dont elle dépend étroitement.

Alors que la Russie répond à environ 40% des besoins européens en gaz, cette question est devenue encore plus épineuse pour l'UE depuis que le président russe Vladimir Poutine a déclaré mercredi que les pays "inamicaux" payent en roubles les livraisons de gaz. nL5N2VQ5HS

Plusieurs dirigeants des Vingt-Sept ont dit considérer cette demande comme contraire aux contrats d'approvisionnement et écarter l'hypothèse d'effectuer des paiements en roubles.

"BARBARISME"

L'offensive lancée par Moscou en Ukraine a provoqué la mort de milliers de personnes et l'exode d'un quart de la population ukrainienne. Des bombardements de l'armée russe ont atteint des zones résidentielles, écoles et hôpitaux. La Russie nie cibler des civils.

"Poutine a déjà franchi la ligne rouge du barbarisme", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le gouvernement a annoncé de nouvelles sanctions contre des sociétés et personnalités russes, comme l'ont fait les Etats-Unis et le Canada. nL5N2VR5HZ

Dans un communiqué conjoint, les dirigeants de l'Otan ont réaffirmé leur "unité" et leur "détermination" à s'opposer à l'"agression russe" ainsi qu'à venir en aide à l'Ukraine et à défendre la sécurité de leurs alliés.

"Nous avons décidé d'intensifier les travaux pour prévenir les scénarios d'escalade (et de) continuer à fournir des armes, défensives et létales mais avec une ligne rouge qui continue de ne pas être cobelligérants", a fait savoir le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse.

Au nom des 27 membres de l'Union européenne, qui devaient se réunir dans la soirée, la Lettonie a réclamé une interdiction des importations de produits énergétiques russes, "pour empêcher l'argent d'entrer dans les coffres de guerre russes".

"Nous devons arrêter Poutine. Parce que si nous ne l'arrêtons pas, Poutine ne s'arrêtera pas", a déclaré le Premier ministre letton Arturs Karins.

Mais le bloc communautaire est loin d'être unanime sur ce dossier.

DIVISIONS SUR LES IMPORTATIONS ÉNERGÉTIQUES RUSSES

Le Luxembourg a déclaré que l'UE devait garder des sanctions en réserve en cas de nouvelle aggravation de la situation et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a indiqué qu'aucune nouvelle sanction ne serait décidée ce jeudi au niveau européen.

Pour l'heure, l'UE a décidé de réduire progressivement sa dépendance énergétique envers la Russie mais le secteur des hydrocarbures est relativement préservé par les sanctions économiques massives imposées par les Occidentaux depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.

Un accord a cependant été conclu pour que les Etats-Unis livrent davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Europe via le Royaume-Uni. nL5N2VR55H

Les Vingt-Sept peinent également à appliquer les sanctions déjà arrêtées contre Moscou, notamment contre les oligarques dont la fortune reste largement intacte quatre semaines après le début de l'assaut des forces russes, qui a fait des milliers de morts et poussé plus de 3,5 millions de personnes à fuir le pays, selon les données des Nations unies.

La Russie présente son offensive comme une "opération militaire spéciale" visant à démilitariser et "dénazifier" l'Ukraine.

Cette journée de réunions bruxelloises placée sous le signe de l'unité des Occidentaux a commencé tôt dans la matinée au siège de l'Alliance atlantique, réunie en sommet extraordinaire, pendant lequel Volodimir Zelensky est intervenu par message vidéo pour réclamer davantage d'aide militaire.

L'Otan a acté l'envoi de renforts en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, qui vont porter à huit le nombre de bataillons multinationaux déployés sur le flanc oriental de l'Alliance. nL5N2VR50Q

Elle a également mis en garde la Chine contre tout soutien militaire ou économique à l'effort de guerre russe.

Le G7 et l'UE - qui organisera un sommet avec la Chine le 1er avril - ont également signalé que toute transaction impliquant des réserves en or de la Russie serait concernée par les sanctions, dans le but d'empêcher Moscou de contourner les mesures punitives à son encontre.

(Avec la contribution de Marine Strauss, Sabine Siebold, Benoit Van Overstraeten, John Irish; version française Camille Raynaud, Tangi Salaün et Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot, Matthieu Protard et Jean Terzian)

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