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Gabon-Des militaires disent prendre le pouvoir, le président Bongo en résidence surveillée
information fournie par Reuters 30/08/2023 à 19:59

        * 
      Un groupe d'officiers conteste la réélection d'Ali Bongo
    

        * 
      Le général Brice Oligui Nguema nommé président de la
transition
    

        * 
      Ali Bongo appelle ses alliés internationaux à l'aide
    

  
 (Actualisé avec annonce des putschistes, vidéo de Bongo)
    par Gerauds Wilfried Obangome
       LIBREVILLE, 30 août (Reuters) - 
    Un groupe d'officiers supérieurs de l'armée gabonaise a
annoncé mercredi avoir pris le pouvoir et placé sous résidence
surveillée le président Ali Bongo, quelques instants après
l'annonce de sa réélection pour un troisième mandat. 
  
        Dans une annonce diffusée à la télévision dans la nuit
de mardi à mercredi, une dizaine d'officiers ont déclaré que le
résultat des élections de samedi était annulé, que toutes les
frontières étaient fermées jusqu'à nouvel ordre et que les
institutions de l'État étaient dissoutes.
    Ils se sont présentés comme des membres d'un Comité de
Transition et de Restauration des Institutions et ont dit
représenter toutes les forces de sécurité et de défense du
Gabon.
    S'il venait à se confirmer, ce coup d'Etat serait le
huitième depuis 2020 en Afrique de l'Ouest et centrale. Il
mettrait fin à l'hégémonie de la famille Bongo au pouvoir depuis
56 ans.
        Il risque également d'affaiblir davantage la place de la
France en Afrique, alors que des juntes ont déjà pris le pouvoir
au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et, le mois dernier, au
Niger. Paris a condamné ce coup d'Etat.
  
    Les militaires putschistes ont annoncé mercredi soir avoir
désigné comme "président de la transition" le général Brice
Oligui Nguema, chef de la garde républicaine - la garde
prétorienne d'Ali Bongo.
        La télévision nationale avait diffusé en milieu de
journée des images d'un homme en treillis et béret vert porté en
triomphe par des soldats scandant "Oligui président".
  
        Ali Bongo est "mis à la retraite (et) jouit de tous ses
droits", a déclaré au Monde, avant sa désignation officielle
comme chef de la transition, Brice Oligui Nguema.
  
        "Il n'avait pas le droit de faire un troisième mandat,
la Constitution a été bafouée, le mode d'élection lui-même
n'était pas bon. Donc l'armée a décidé de tourner la page, de
prendre ses responsabilités", a-t-il ajouté, soulignant "la
grogne" dans le pays et "la maladie du chef de l'Etat", affaibli
depuis un AVC en 2018.
  
        Les officiers militaires ont annoncé avoir placé en
résidence surveillée Ali Bongo, 64 ans, et arrêté son fils,
Noureddin Bongo Valentin, ainsi que d'autres personnes pour des
accusations de corruption et de trahison.
  
        
  
        PRÉSENCE FRANÇAISE
  
        Dans une vidéo diffusée en ligne, qui semble avoir été
filmée depuis sa résidence surveillée, Ali Bongo a demandé à la
communauté internationale de "faire du bruit" pour lui apporter
son soutien.
  
        "Des gens ici m'ont arrêté ainsi que ma famille. Mon
fils est quelque part, mon épouse se trouve dans un autre
endroit (...) Pour l'instant, je suis à la résidence et rien ne
se passe. Je ne sais pas ce qui se passe", dit-il, en anglais,
face caméra, assis sur une chaise dans une pièce richement
meublée.
  
        BTP Advisors, une agence de communication ayant
étroitement collaboré à la campagne électorale d'Ali Bongo, a
confirmé l'authenticité de la vidéo.
  
        S'exprimant calmement, sans signe apparent de mauvais
traitement, le président déchu dit vouloir "envoyer un message à
tous les amis que nous avons à travers le monde, pour leur dire
de faire du bruit".
  
        La France "condamne le coup d'Etat militaire qui est en
cours au Gabon", a déclaré à Paris Olivier Véran, porte-parole
du gouvernement. "Nous rappelons notre attachement à des
processus électoraux libres et transparents", a-t-il ajouté.
  
        Selon le ministère des Armées, quelque 350 soldats
français sont positionnés au Gabon.
  
        Dans un contexte de ressentiment croissant à l'égard de
la France, ancienne puissance coloniale en Afrique, Paris a été
contraint de retirer à ses troupes du Mali et du Burkina Faso, à
la demande des militaires au pouvoir, tandis que ses accords
militaires avec le Niger ont été révoqués par les putschistes,
fragilisant davantage sa présence dans la région du Sahel. 
  
        Des centaines de personnes étaient descendues dans la
matinée dans les rues de la capitale Libreville pour célébrer
l'annonce du putsch, qui semble avoir été filmée depuis le
palais présidentiel.
  
        Jusqu'alors, le calme régnait dans les rues, même si des
coups de feu avaient été brièvement entendus peu après la
première intervention télévisée des putschistes. Des policiers
ont depuis lors été déployés pour surveiller les principaux
carrefours de la ville.
        
  
        RECUL DÉMOCRATIQUE
  
    Le contexte au Gabon est différent du Niger et des autres
pays du Sahel, où les violences de groupes islamistes ont érodé
la confiance de la population dans les gouvernements élus
démocratiquement. 
    Un coup d'Etat dans ce pays d'Afrique centrale, producteur
de pétrole, serait néanmoins perçu comme un nouveau signe de
recul démocratique dans une région de plus en plus instable. 
    Ali Bongo a déjà effectué deux mandats présidentiels après
avoir succédé à son père Omar Bongo, décédé en 2009 après avoir
conservé le pouvoir depuis 1967.
    Ses détracteurs l'accusent de ne pas avoir fait profiter une
population de quelque 2,3 millions d'habitants, dont un tiers
vit dans la pauvreté, des richesses tirées de la production
pétrolière.
    "Aujourd'hui, le pays traverse une grave crise
institutionnelle, politique, économique et sociale", ont déclaré
les putschistes, estimant que les élections du 26 août ont
manqué de transparence et de crédibilité.
    "Au nom du peuple gabonais, et garant de la protection des
institutions, nous avons décidé de défendre la paix en mettant
fin au régime en place", ont-ils ajouté.
    Les tensions étaient de plus en plus vives dans le pays,
alors que les élections présidentielle et législatives de samedi
ont été entachées par des allégations de fraude d'Ali Bongo,
démenties par l'entourage de ce dernier. 
    Des inquiétudes sur la transparence du processus électoral
ont été alimentées par l'absence d'observateurs internationaux,
la suspension de certaines chaînes de télévision étrangères et
la décision des autorités de couper l'accès à internet et
d'imposer un couvre-feu nocturne dans tout le pays. 
    Plusieurs heures après l'annonce des officiers, le réseau
internet semblait rétabli pour la première fois depuis les
élections de samedi, a constaté un journaliste de Reuters. 
    Un peu plus tôt, le président du Centre gabonais des
élections (CGE) avait annoncé qu'Ali Bongo avait remporté un
troisième mandat avec 64,27% des voix contre 30,77% pour son
principal adversaire, Albert Ondo Ossa. 
    Le groupe minier français Eramet  ERMT.PA  a annoncé la
suspension de ses activités, citant le contexte sécuritaire. Il
a par la suite indiqué que son activité de fret ferroviaire
reprendrait ce mercredi soir et son activité de production de
manganèse, jeudi matin.
    TotalEnergies  TTEF.PA , présent aussi dans le pays, a dit
pour sa part être mobilisé pour la sécurité de ses employés,
sans préciser l'impact sur ses opérations locale.

 (Reportage Gerauds Wilfried Obangome, avec la contribution
d'Alessandra Prentice, Edward McAllister Sofia Christensen,
Sudip Kar Gupta et Liz Lee; version française Camille Raynaud,
Zhifan Liu, Blandine Hénault et Jean Terzian, édité par Tangi
Salaün, Kate Entringer et Bertrand Boucey)
 

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4 commentaires

  • 30 août 08:43

    Encore un problème avec la France-Afrique...
    La France va être éjectée une fois de plus.


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