(Actualisé tout du long avec cours en Bourse, détails)
L'action Eramet ERMT.PA chutait lundi en Bourse, après l’annonce par le gouvernement gabonais de son intention d’interdire les exportations de manganèse brut à partir de 2029, une décision qui pourrait compromettre la production à grande échelle de ce minerai sidérurgique par le groupe minier français, largement tournée vers l’exportation au Gabon.
Le projet du Gabon, annoncé dans un communiqué gouvernemental diffusé ce week-end, s'inscrit dans une dynamique observée dans plusieurs pays africains, notamment la Guinée pour la bauxite, le Zimbabwe pour le lithium, ainsi que le Mali et la Tanzanie pour l’or. Tous cherchent à passer de l’exportation de matières premières à leur transformation locale.
La demande mondiale de manganèse, utilisé dans la production d’acier et de plus en plus dans les batteries de véhicules électriques, connaît une forte croissance.
Eramet est l’actionnaire principal de Comilog, société gabonaise qui exploite la mine de Moanda, le plus grand gisement de manganèse au monde.
Présent depuis plus de 30 ans au Gabon, Eramet ajoute vouloir poursuivre sa collaboration avec l'État gabonais dans "un esprit de partenariat constructif et de respect mutuel".
Dans un communiqué, le groupe minier dit réaffirmer son objectif de "préserver le rôle stratégique" de ses filiales Comilog et de Setrag comme fournisseurs de rang mondial de manganèse pour l’industrie sidérurgique, "ainsi que les 10.460 emplois gabonais qu’ils soutiennent".
Vers 09H30, l'action Eramet cédait 3,89%, contre le SBF 120
.SBF120 en baisse de 0,61% au même moment.
Le président Brice Oligui Nguema, qui a évincé l'ancien président Ali Bongo par un coup d'État en 2023 avant d'être élu le mois dernier, cherche à unifier le Gabon et à relancer une économie en difficulté.
Le Gabon, riche en pétrole et en manganèse, abrite certains des plus grands gisements mondiaux, exploités par Comilog et des entreprises chinoises.
Bien que Comilog, dans laquelle le Gabon détient une participation minoritaire, transforme partiellement le minerai sur place, l’essentiel reste destiné à l’exportation.
En Indonésie, où les exportations de minerai de nickel ont été interdites pour développer l'industrie locale, Eramet a signé la semaine dernière un protocole d'accord avec le fonds souverain Danantara afin d'étudier de possibles investissements dans le traitement du nickel.
La mine de Moanda et celle de Weda Bay en Indonésie ont soutenu la croissance d'Eramet, tandis que son exploitation historique de nickel en Nouvelle-Calédonie a été affectée par des troubles sociaux.
(Reportage de Geert De Clercq, Gus Trompiz, Maxwell Akalaare Adombila; reportage complémentaire d'Alban Kacher; rédigé par Elena Smirnova, édité par Blandine Hénault)
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