Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

ECLAIRAGE-La Fed en quête d'idées nouvelles pour cibler l'inflation
information fournie par Reuters 03/06/2019 à 16:55

    par Jason Lange
    WASHINGTON, 3 juin (Reuters) - La Réserve fédérale
américaine tient mardi et mercredi à Chicago une conférence sur
les moyens de cibler l'inflation, dans le cadre du réexamen de
sa stratégie lancé l'année dernière.
    La banque centrale décidera dans le courant de l'année de
modifier ou non sa stratégie de fixation d'un objectif
d'inflation.
    
    POURQUOI CE RÉEXAMEN ?
    L'objectif d'inflation de 2% annoncé par la Fed en janvier
2012 n'a pratiquement jamais été atteint. Les banquiers centraux
s'inquiètent d'une perte de crédibilité, alors qu'une bonne
partie du pouvoir d'influence de la Fed sur l'économie tient à
la confiance que lui porte le public.
    De plus, une inflation trop faible empêche de relever les
taux d'intérêt et réduit donc la marge de manoeuvre de
l'institution pour réduire ses taux à la prochaine récession.
    La stratégie actuelle de la Fed, celle d'un ciblage flexible
de l'inflation, suppose d'augmenter ou de baisser les taux
directeurs pour maintenir l'inflation aussi près de possible de
2% tout en tolérant des facteurs temporaires affectant
l'évolution des prix. Le débat actuel porte sur le fait de
savoir si une approche meilleure existe.
    
    
    QUELLES SONT LES PRINCIPALES ALTERNATIVES ?
    Deux approches liées consistent à cibler l'inflation en
fonction d'un niveau donné des prix ou d'une moyenne.
    Dans les deux hypothèses, la Fed s'engagerait à laisser
l'inflation dépasser l'objectif pour rattraper des périodes où
elle lui était inférieure. Cela permettrait de remédier à la
faille actuelle de la politique monétaire qui permet trop
facilement de laisser l'inflation stagner sous l'objectif
pendant de longues périodes.
    Avec un ciblage au niveau des prix, la Fed choisirait un
point de départ et déterminerait une trajectoire pour montrer où
les prix seraient à une date future s'ils augmentaient de 2% par
an. Si elle l'avait fait en 2012, la trajectoire serait si
faible qu'il faudrait une inflation de 2,5% sur la prochaine
décennie pour atteindre l'objectif.
    La difficulté d'expliquer les tenants et les aboutissants de
cette approche au public a incité plusieurs responsables de la
Fed à privilégier un ciblage à partir d'une moyenne. John
Williams, le président de la Fed de New York, estime ainsi que
la Fed pourrait viser une inflation moyenne de 2% sur une
période donnée, permettant aux prix de dépasser l'objectif en
période de forte croissance et de compenser ainsi des périodes
de faiblesse. Cela pourrait être plus aisé à expliquer.


    QUELLE EST L'IDÉE LA PLUS ORIGINALE ?
    Même les partisans d'un ciblage du produit intérieur brut
nominal (NGDP) reconnaissent que cela pourrait être trop
radical.
    Au lieu de cibler les prix, la banque centrale pourrait
viser un niveau de croissance. Par exemple, la Fed aurait pu
cibler en 2012 une croissance du produit intérieur brut (PIB) de
4% par an, inflation comprise. Le pari aurait été d'avoir une
inflation de 2% et dans le même temps une croissance de 2% de la
production de biens et de services.
    L'avantage serait que les banquiers centraux n'auraient plus
à s'inquiéter de déviances temporaires de l'inflation.
L'inconvénient, évident, serait de risquer un scénario où la Fed
se retrouverait à devoir tolérer une inflation caracolant à 4%
avec une stagnation du PIB.
    De ce fait, l'idée risque de sembler incongrue au Congrès,
qui a donné pour mandat à la Fed d'assurer la stabilité des
prix. Et même l'un de ses partisans déclarés, James Bullard, le
président de la Fed de St. Louis, reconnaît qu'une telle
expérimentation de la part de la première banque centrale du
monde risquerait de "semer le chaos" sur les marchés financiers.
 
    Pour l'anecdote, si la Fed avait adopté un objectif de PIB
nominal de 4% en 2012, sa politique serait à peu près dans les
clous aujourd'hui comme le montre le graphique ci-dessous.
    

    LA RÉFLEXION DÉBOUCHERA-T-ELLE SUR DU CONCRET ?
    Peut-être pas et certainement pas dans l'immédiat. Le
président de la Fed, Jerome Powell, reconnaît que la barre est
peut-être haute pour modifier en profondeur le cadre de la
politique monétaire. Et il y a toujours le risque que des idées
séduisantes en théorie se heurtent au mur de la réalité.
    Par exemple, la promesse de la Fed de laisser l'inflation
rattraper son retard n'aura de sens que si le public croit
vraiment que les prix vont monter. Or depuis 10 ans les banques
centrales du monde entier ont vu leurs objectifs d'inflation
leur échapper.
    En tout état de cause, une éventuelle révision de la
stratégie décidée en 2012 ne devrait pas intervenir avant
l'année prochaine, peut-être en janvier quand la Fed publiera
son communiqué annuel sur ses objectifs de long terme. 

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
below_average    https://tmsnrt.rs/2WxC2RZ
mind_the_gap    https://tmsnrt.rs/2WyR2PA
ngdp_target    https://tmsnrt.rs/2KeCG04
Pick your poison: For Fed, its higher inflation or an inevitable
return to QE     
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid
Exbrayat)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.