(Actualisé avec rencontre avec Nigel Farage § 10) par Steve Holland et William James LONDRES, 4 juin (Reuters) - Donald Trump a encouragé mardi le Royaume-Uni à rompre les ponts avec l'Union européenne, lui promettant un accord commercial "phénoménal" après le Brexit et apportant son soutien à Boris Johnson pour succéder à Theresa May, dont il a poliment salué le travail "fabuleux". Au deuxième jour de sa visite d'Etat au Royaume-Uni et au lendemain d'un accueil en grande pompe par la reine Elizabeth - une "femme fantastique" -, le président américain a promis de développer la "relation spéciale" entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni - mais à ses termes. Après avoir reçu des mains de Theresa May une copie de la Charte de l'Atlantique de 1941, un document paraphé par Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt qui posait les bases de la paix après la Seconde Guerre mondiale, Donald Trump a lancé un vibrant plaidoyer en faveur du Brexit. "Je pense qu'il va avoir lieu et il faut sans doute qu'il ait lieu. (Le Royaume-Uni) est un très, très grand pays et il veut avoir sa propre identité, ses propres frontières, il veut gérer ses affaires", a-t-il expliqué au côté de la Première ministre devant le 10 Downing Street. "Alors que le Royaume-Uni se prépare à quitter l'Union européenne, les Etats-Unis s'engagent à conclure avec lui un accord commercial phénoménal." "Ce sera un accord très juste et je pense que nous souhaitons tous deux sa conclusion", avait-il dit un peu plus tôt en s'adressant à Theresa May devant un parterre de chefs d'entreprises américains et britanniques. S'il a salué le travail accompli par la Première ministre britannique, et l'a invitée à ne pas se retirer des affaires publiques après sa démission annoncée vendredi prochain, Donald Trump a surtout tressé des louanges à celui qu'il souhaite voir lui succéder à la tête du Parti conservateur et du pays: l'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson. "Je connais Boris, je l'aime bien. Je l'aime bien depuis longtemps. Je pense qu'il ferait un très bon travail", a déclaré le président américain. Avant même d'atterrir au Royaume-Uni, Donald Trump avait dit tout le bien qu'il pensait de l'ancien maire de Londres, mais aussi de Nigel Farage, vétéran de la lutte en faveur du Brexit dont le parti nouvellement créé est arrivé en tête des élections européennes. Les deux hommes se sont du reste rencontrés mardi. Farage a parlé d'une "bonne réunion avec le président Trump". "Il croit vraiment dans le Brexit et il aime son voyage à Londres", a ajouté le dirigeant du Parti du Brexit. CORBYN, UNE "FORCE NÉGATIVE" Trump a également eu un mot pour l'actuel chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, qui brigue également la succession de la Première ministre. "Je connais Jeremy, je pense qu'il ferait un très bon travail", a-t-il dit. Il a cependant laissé entendre que la qualité des futures relations entre les deux pays dépendrait de la capacité du prochain dirigeant britannique à écouter ses mises en garde, notamment sur l'accès au réseau 5G récemment accordé par Londres au chinois Huawei, alors qu'il en a été exclu aux Etats-Unis. "Nous avons une relation incroyable dans le domaine du renseignement et nous serons capables d'aplanir nos différences", a assuré le président américain. "Nous allons en parler (...), c'est vraiment un grand allié et partenaire et cela ne nous posera pas de problème." Si Donald Trump a ses interlocuteurs favoris, il a aussi ses têtes de turc, comme le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn dont il a décliné une invitation à le rencontrer et qu'il a publiquement critiqué mardi. "Je pense qu'il est, vu d'où je viens, une sorte de force négative. Je pense que les gens devraient penser à faire les choses correctement plutôt qu'à critiquer. Je n'aime vraiment pas ceux qui critiquent autant que j'aime et respecte ceux qui font le boulot", a-t-il déclaré. Un porte-parole du Labour a confirmé que Jeremy Corbyn avait proposé au président américain de le rencontrer pour parler "de l'urgence climatique, des menaces pour la paix et de la crise des réfugiés". Le dirigeant travailliste a participé mardi au "Carnaval de la résistance" organisé dans le centre de Londres pour protester contre la venue de Donald Trump. Mercredi, veille du 75e anniversaire du débarquement de Normandie, Donald Trump retrouvera la reine Elizabeth à Portsmouth, l'un des ports d'où est partie l'armada alliée. Il se rendra ensuite brièvement en Irlande avant d'assister le 6 juin aux cérémonies du "Jour J" en Normandie. (Avec le bureau de Londres Arthur Connan et Tangi Salaün pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André)
Donald Trump promet au Royaume-Uni un avenir post-Brexit radieux
information fournie par Reuters 04/06/2019 à 18:45
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