
La biotech belge ambitionne de lancer trois nouveaux CAR-T allogéniques en essais cliniques entre 2020 et 2021. (crédit : Adobe Stock)
La biotech belge, spécialisée en immuno-oncologie, a publié ses comptes annuels en fin de semaine dernière et dévoilé une position de trésorerie de 49,7M€, à fin décembre. La société qui a consacré 23,6M€ à ses dépenses de R&D l'an passé (22,9M€ en 2017) dispose d'une autonomie financière jusque mi-2020. Le même jour, Celyad annonçait la nomination de Filippo Petti, jusqu'alors directeur financier, au poste de directeur général. Il succède à Christian Homsy qui demeure administrateur et président du comité stratégique.
Ce changement de tête, en « douceur », intervient quelques jours après la tenue d'une journée R&D à l'intention des investisseurs, à New-York. L'objectif était de faire un point sur les avancées cliniques, notamment sur CYAD-01, une thérapie à base de cellules CAR-T (lymphocytes T modifiés pour porter un récepteur chimérique) et le produit phare de la société.
Celui-ci doit entrer en phase II d'essais cliniques d'ici la fin de l'année, après la publication, prévue mi-2019, des résultats complémentaires des études THINK et DEPLETHINK, toutes deux menées dans la leucémie myéloïde aigue. Un second produit issu de la technologie de CAR-T autologues (CAR-T conçu à partir des propres cellules du patient) doit entrer en clinique en 2020 (CYAD 02). Mais c'est surtout shRNA, qui a retenu l'attention des investisseurs. Cette nouvelle plateforme de conception de CAR-T allogéniques, est basée sur des morceaux d'ARN adoptant une structure spécifique et utilisées pour réduire l'expression d'un gène.
Une approche moins complexe à mettre en place
La fabrication de CAR-T autologues nécessite de travailler avec les lymphocytes du malade via un processus long, coûteux et des réglementations contraignantes. Ils sont néanmoins les seuls aujourd'hui commercialisés. L'approche allogénique requiert de franchir un obstacle technologique supplémentaire : l'inactivation des récepteurs des cellules T (TCR) pour éviter le rejet du traitement par le patient. « Les autres sociétés qui développent des CAR-T allogéniques (Novartis, Gilead, Cellectis, Allogene, Precision Biosciences) ont recours à des techniques d'édition génomique (CRISPR, TALEN, « doigts-de-zinc », ARCUS), pour supprimer ces récepteurs en agissant sur le gène à l'origine de celui-ci », explique Christian Homsy.
Avec la plateforme shRNA, Celyad suit une stratégie différente : «Plutôt que de moduler le gène, nous modifions seulement son expression en agissant au niveau de l'ARN.» Une approche plus douce, moins complexe à mettre en place et qui est susceptible de moins perturber la cellule. « Les shRNA sont connues depuis longtemps mais n'avaient jamais bien fonctionné. En partenariat avec Horizon Discovery, nous avons réussi, à l'aide d'un assemblage spécifique, à améliorer leur incorporation au sein des cellules pour que le shRNA puisse ensuite agir », décrypte Christian Homsy.
La biotech belge ambitionne de lancer trois nouveaux CAR-T allogéniques en essais cliniques entre 2020 et 2021. Issues de cette nouvelle technologie, ces candidat-médicaments auront chacun une cible différente (BCMA, CD19, et NKG2D). « Avec cette plateforme, nous espérons prendre la tête du domaine des CAR-T allogéniques », explique le dirigeant. Rappelons que Celyad fut la deuxième société, après Cellectis, à lancer l'évaluation en phase clinique d'un CAR-T allogénique, avec CYAD-101 fin 2018, dans le cancer colorectal. Les résultats de ce programme de phase I sont attendus au 2nd semestre.
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