
Siège Atos (Crédit: / Atos)
Le titre de l'ex-fleuron technologique a bondi de 23% en réaction à ses résultats annuels présentés mercredi et faisant état de premiers signes de reprise commerciale. Les facturations et les marges sont malgré tout restées sous pression. Atos , qui présentera son nouveau plan stratégique en mai, ne se risque pas à fournir des perspectives pour 2025. Gare à la spéculation.
Atos va-t-il vraiment mieux ? On pourrait le croire, à en juger par la seule réaction du cours de Bourse à la publication annuelle de l'ex-fleuron technologique, mercredi (+23%) et jeudi (+17%). À regarder la publication annuelle de plus près, pourtant, la reprise opérationnelle n'est pas particulièrement perceptible. Le chiffre d'affaires ressort en effet à 9,58 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année, en baisse de 10,4% en données publiées et de 5,4% en organique, soit une baisse plus marquée qu'anticipé par le groupe lors de son dernier point de marché, début septembre dernier (-4% à 9,7 milliards). Atos impute celle-ci à « des résiliations de contrats ou des réductions de périmètres contractuels précédemment établies », ainsi qu'au «ralentissement du marché dans certaines zones géographiques», en particulier en Amérique du Nord (-12,3% en organique) et au Royaume-Uni (-14,9%). La marge opérationnelle s'est pour sa part établie à 2,1% des ventes, un chiffre également inférieur à celui avancé par Atos (2,4%) en septembre, qui avait pourtant déjà été revu à la baisse (2,9% précédemment).
Les facturations sur le seul quatrième trimestre atterrissent également « en-deçà des attentes », pointent les analystes d'Oddo BHF, toujours à « sous-performance » sur la valeur. Elles se sont établies à 2,31 milliards entre octobre et décembre, traduisant une baisse organique à deux chiffres (-11,5%) sur la période par rapport à 2023.
Un (léger) mieux en fin d'année
Malgré ces déceptions, le nouveau PDG Philippe Salle a évoqué des résultats « sans grande surprise» et dans l'ensemble « conformes» à ses attentes, lors d'une conférence téléphonique en marge de la publication. Le dirigeant se félicite par ailleurs des premiers signaux de reprise observés en fin d'exercice : « Au quatrième trimestre, notre activité commerciale a retrouvé une dynamique favorable, portée par un changement positif de perception chez nos clients, qui ont considéré l'amélioration de notre note de crédit [désormais à B-, NDLR]». Les prises de commandes ont ainsi atteint 2,7 milliards sur les trois derniers mois, reflétant un ratio « book-to-bill » de 117% sur le trimestre. A fin décembre 2024, le carnet de commandes atteint toutefois «seulement» 13 milliards d'euros, contre 18,5 milliards un an auparavant.
L'ex-fleuron technologique qui sort tout juste d'une vaste restructuration financière ne livre en outre aucune perspective pour l'exercice en cours, ce que regrettent certains analystes. Il faudra donc patienter jusqu'au 14 mai, date à laquelle Atos tiendra son Capital Markets Day, pour avoir une idée de ses -nouvelles- ambitions à moyen terme. Au-delà des résultats, le groupe indique avoir engagé un processus de cession pour ses activités Mission Critical Systems. Le regroupement des actions, qui s'échangent toujours à moins d'un centime d'euro, interviendra pour sa part début mai.
Les perspectives de redressement demeurent toujours trop incertaines. Nous restons à l'écart.
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