Aller au contenu principal
Fermer

Forum

CAC 40
8 225,63 Pts
0,00% 
Ouverture théorique 8246.41

FR0003500008 PX1

Euronext Paris données temps réel
Politique d'exécution
  • ouverture

    8 263,91

  • clôture veille

    8 225,78

  • + haut

    8 263,91

  • + bas

    8 169,23

  • +haut 1er janvier

    8 271,48

  • +bas 1er janvier

    6 763,76

  • volume

    3 152 M€

  • dernier échange

    24.10.25 / 18:05:02

  • + Alerte

  • + Liste

Retour au sujet CAC 40

CAC 40 : Industrie auto va mal

25 oct. 2025 18:15

Le 30 septembre, les Pays-Bas ont saisi Nexperia, un fabricant de semi-conducteurs d’origine chinoise basé à Nimègue, invoquant la Loi sur la disponibilité des biens, un texte d’exception datant de la guerre froide. Officiellement, cette mesure visait à protéger la souveraineté technologique et la sécurité d’approvisionnement de l’Europe, les semi-conducteurs étant devenus aussi stratégiques que le pétrole. En réalité, la décision a été prise sous forte pression américaine, dans le cadre de la « guerre des puces » menée par Washington contre Pékin.

Mais cette saisie a été une erreur de calcul majeure. Les Pays-Bas n’ont pris le contrôle que du siège européen de Nexperia — un simple centre administratif — alors que les usines, la main-d’œuvre et la production réelle de puces (plus de 60 milliards par an) se trouvent en Chine. Pékin a aussitôt répliqué en bloquant toutes les exportations de semi-conducteurs produits par Nexperia, paralysant immédiatement les chaînes d’approvisionnement européennes. Les employés chinois ont reçu l’ordre d’ignorer toute instruction venant des Pays-Bas : la société a été scindée en deux, laissant à l’Europe une coquille vide tandis que la Chine conservait les actifs réels.

Les conséquences ont été rapides et dramatiques. Volkswagen a dû suspendre la production de modèles phares comme la Golf, faute de composants électroniques. D’autres constructeurs comme BMW ont déclenché des plans d’urgence, envisageant le chômage partiel. L’effet domino s’est propagé dans tout l’écosystème industriel européen : les grands équipementiers de rang 1, puis les sous-traitants de rang 2 et 3 du Mittelstand allemand, incapables de produire sans ces puces essentielles, se retrouvent menacés de faillite.

Cette crise frappe une industrie déjà affaiblie : transition électrique coûteuse, concurrence féroce des constructeurs chinois, baisse de la demande, et pression réglementaire européenne. Le blocage des semi-conducteurs Nexperia a transformé une fragilité structurelle en effondrement systémique.

Au-delà du choc industriel, la décision néerlandaise érode la confiance mondiale envers l’Europe. En saisissant un actif étranger sans preuve concrète de menace, l’UE apparaît désormais comme une juridiction instable, prête à exproprier pour des raisons politiques. Cela dissuade les investissements étrangers et alourdit le « risque Europe ». Pékin, de son côté, exploite la situation pour se présenter au Sud global comme une victime de l’arbitraire occidental et un partenaire économique plus fiable.

Ainsi, en voulant protéger son autonomie industrielle, l’Europe a révélé son impuissance : dépendante des chaînes de production chinoises, soumise aux stratégies américaines et incapable de maîtriser ses propres leviers. La saisie de Nexperia, censée sécuriser l’avenir technologique du continent, en devient l’acte fondateur de sa désindustrialisation accélérée — une blessure géopolitique et économique auto-infligée d’une ampleur historique.

0 réponse

Signaler le message

Fermer

Qui a recommandé ce message ?

Fermer
Retour au sujet CAC 40

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.
Chargement...