Un secteur de l’énergie à la fête sous Trump 2.0
Donald Trump n’a jamais caché son affection pour les énergies fos siles. Durant la campagne présidentielle, il a promis à l’industrie pétrolière de forer comme bon lui semble, ainsi que de favoriser la «domination énergétique» des États-Unis et la construction de gazoducs et de raffineries. Si son prédécesseur, Joe Biden, n’était pas un ennemi des énergies fossiles (la production pétrolière des États-Unis est actuellement à son plus haut niveau historique), il a également déployé des efforts pour inciter l’industrie américaine à se convertir aux énergies propres, notamment à travers l’Inflation Reduction A ct. Trump, au contraire, souhaite maximiser la production énergétique, qu’elle soit fossile ou non.
Le président républicain a d’ores et déjà pris soin de s’entourer de personnalités proches de l’industrie des énergies fossiles. Chris Wright, à la tête d’un géant américain de la fracturation hydraulique, doit diriger le Département de l’Énergie, tandis que Doug Burgum, gouverneur du Dakota du Nord et fervent défenseur des énergies fossiles, doit occuper la position de «Tsar de l’énergie» (architecte de la politique énergétique de la future administration). «Trump a pris soin de s’entourer d’individus compétents, qui maîtrisent bien les rouages de l’industrie de l’énergie et le fonctionnement des marchés», note Frank Maisano, expert énergie chez Bracewell, un cabinet d’avocats texan spécialisé dans les questions énergétiques.
Parmi les mesures qui pourraient réjouir les géants de l’énergie que sont ExxonMobil, Shell, BP, TotalEnergies ou Chevron, l’administration Trump 2.0 a notamment prévu une vague de dérégulations. Le nouveau président a ainsi promis de supprimer un moratoire sur l’attribution de permis pour les projets de gaz liquéfiés voués à l’exportation, mis en place par Joe Biden. Une tarification sur le méthane, incluse dans l’Inflation Reduction A ct, pourrait également être supprimée.
Autre piste que devrait explorer le nouveau gouvernement : la suppression des entraves administratives à la mise en place de nouveaux projets autour de l’énergie, en accélérant l’attribution de permis. «Une réforme à ce niveau-là est probablement l’action la plus importante susceptible de donner un coup de pouce à l’industrie: nombre de projets peinent à décoller, car ils ne parviennent pas à obtenir les autorisations adéquates», affirme Frank Maisano.
Enfin, l’administration Trump promet d’autoriser davantage de projets fossiles sur les terres détenues par le gouvernement fédéral, qui représentent près de 30% de la superficie du territoire américain.