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ATOS : « Ce groupe est incapable de donner des chiffres qui tiennent la route »

29 avr. 2024 23:23

«Ce groupe est incapable de donner des chiffres qui tiennent la route» : Atos, une semaine décisive pour le sauvetage
Par Lucas Mediavilla

Atos dispose de nombreux actifs stratégiques du point de vue de la souveraineté, comme son laboratoire de test pour le calcul haute performance à Angers. Atos dispose de nombreux actifs stratégiques du point de vue de la souveraineté, comme son laboratoire de test pour le calcul haute performance à Angers. 

DÉCRYPTAGE - Le plan de sauvetage, qui demandera 5 milliards d’euros aux créanciers et repreneurs potentiels, entre dans sa phase décisive. L’offre de l’État sur les activités souveraines d’Atos peut-elle rebattre les cartes ? Un sauvetage périlleux en haute mer. Au travers du comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), son navire chargé de remorquer les paquebots à la dérive, Bercy voit la situation d’Atos se détériorer depuis plusieurs mois. À l’avant-veille de la publication d’un rapport d’information sénatoriale sur la situation et l’avenir d’Atos, qui pointe du doigt le retard et l’insuffisance de son action, l’État s’est finalement décidé à sortir du bois dimanche. Via l’Agence des participations de l’État, Bercy a envoyé une lettre d’intention non engageante à la direction d’Atos, en vue du rachat d’activités sensibles et stratégiques du point de vue de la souveraineté du pays. 

 Calcul haute performance servant pour la simulation des essais nucléaires, systèmes critiques pour le fonctionnement du programme Scorpion de l’armée de terre ou la connectivité du Rafale F4, activités critiques dans la cybersécurité… l’État cible un sous-ensemble de la division big data et sécurité (BDS) d’Atos, qui représente 4000 emplois et 900 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’objectif est « d’éviter que des activités stratégiques pour la France ne passent dans les mains d’acteurs étrangers », soulignait dimanche le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. 

L'objectif est d'éviter que des activités stratégiques pour la France ne passent dans les mains d'acteurs étrangers Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances. 

Au début du mois d’avril, Bercy s’était déjà assuré de disposer d’une action préférentielle (« golden share ») en finançant 50 millions d’euros sur un prêt d’urgence de 450 millions d’euros accordé à Atos. Celui-ci devrait se matérialiser prochainement, assurant un droit de veto de l’État en cas de menaces sur des activités critiques. « Ils vont un cran plus loin avec cette lettre d’intention, même si le marché avait déjà intégré cette idée », assure un porteur de dette d’Atos. « De notre point de vue, c’est plutôt une bonne nouvelle, car nous pourrions récupérer plus d’argent grâce à la vente. » 

L’État doit trouver un partenaire industriel

L’État dit travailler à cette proposition depuis l’échec des négociations avec Airbus sur la reprise de la division big data et sécurité (BDS). Il reste du pain sur la planche pour formaliser son offre. « Le travail de détourage des activités entre TechFoundations et Eviden a été fait, mais absolument pas au sein d’Eviden, remarque Karine Dran, coordinatrice CFE-CGC du groupe. L’État veut reprendre un sous-ensemble de BDS, mais il y a beaucoup de fonctions transverses dans ces entités ». 

Ce qui explique en partie pourquoi l’État s’est laissé jusqu’au mois de juin pour faire sa « due diligence » et envoyer une offre plus contraignante. Une fois détourés, il faudra trouver un industriel ou plusieurs regroupés en consortium pour opérer ces actifs. « Nous n’avons pas vocation à diriger seul ces activités, et nous sommes confiants dans la capacité à réunir des acteurs industriels autour de cette brique de souveraineté », estime-t-on à Bercy. Des discussions avec des industriels ont déjà été entamées, même si l’État refuse pour le moment de donner des noms. 

Le timing de la sortie de Bercy n’a rien d’anodin. Il intervient à l’aube d’une semaine décisive pour le sauvetage de l’entreprise, entrée en conciliation depuis le 26 mars et qui cherche des fonds pour se sauver. Les créanciers et investisseurs intéressés pour reprendre Atos doivent déposer leurs offres de reprise d’ici à vendredi. La proposition non engageante de l’État pourrait apporter entre 700 et 1 milliard d’euros au groupe, selon la lettre envoyée par l’APE. À l’annonce de cette information, le cours de Bourse d’Atos a d’ailleurs bondi de 23 % lundi. Il n’empêche. L’arrivée de l’État ne règle en rien la situation du paquebot lesté de 4,9 milliards de dette.

Atos demande 5 milliards à ses créanciers

Les créanciers ont d’ailleurs eu la mauvaise surprise d’apprendre lundi que l’effort que leur demande Atos pour assurer sa survie est bien plus important qu’anticipé. Il y a trois semaines, tout juste, l’entreprise dirigée par Paul Saleh demandait à ses créanciers d’écraser la moitié de la dette qu’ils détiennent (2,4 milliards sur les 4,9 milliards de dette brute) en contrepartie d’actions du groupe, ainsi que l’apport de 1,2 milliard d’euros sous forme de liquidités supplémentaires pour financer l’activité jusqu’à 2025. Jeudi dernier, à l’occasion de ses résultats du premier trimestre, Atos avait prévenu : confrontée à une dégradation rapide de son activité, de sa rentabilité, de ses prises de commande et de sa trésorerie, l’entreprise allait revoir ses calculs. 

Dans une procédure de restructuring, il peut y avoir quelques ajustements en cours de route, cela fait partie du jeu. Chez Atos, cela a atteint une ampleur énorme. Ce groupe est incapable de donner des chiffres qui tiennent la route, Un porteur de dette d’Atos 

Lundi, Atos a confirmé qu’il lui faudrait 1,7 milliard d’euros de cash pour financer son activité jusqu’à la fin de 2025 et un écrasement de sa dette de 3,2 milliards d’euros (contre 2,4 milliards prévus précédemment). L’effort atteint presque 5 milliards d’euros, l’équivalent de l’ensemble de sa dette brute. « Dans une procédure de restructuring, il peut y avoir quelques ajustements en cours de route, cela fait partie du jeu. Chez Atos, cela a atteint une ampleur énorme. Ce groupe est incapable de donner des chiffres qui tiennent la route », lâche, énervé, un porteur de dette d’Atos.

 Scénario très défavorable 

« C’est hallucinant. Un tel revirement en une vingtaine de jours… Le management est délégitimé auprès du conseil d’administration », abonde un bon connaisseur du dossier. Selon lui, il a même fallu que Jean-Pierre Mustier, président du conseil d’administration, Helen Lee Bouygues, administratrice indépendante, et David Layani, premier actionnaire du groupe et administrateur lui aussi, tapent du poing sur la table pour que la direction se décide à réviser ses estimations. 

Le communiqué publié lundi, plus sombre sur les trajectoires de redressement des finances, porte la griffe prudente de Jean-Pierre Mustier, qui joue sa réputation dans le sauvetage du fleuron français. Atos intègre dans son nouveau plan d’affaires les conséquences de la dégradation de la situation aussi bien sur ses activités digitales, cybersécurité ou cloud (Eviden), que sur les activités d’infogérance (TechFoundations). 

Les prévisions de revenus, comme celles de marge et de trésorerie, ont été revues en baisse de plusieurs centaines de millions d’euros sur l’ensemble des périmètres du groupe. Les liquidités supplémentaires demandées pour 2024 et 2025 ont, elles, été « déterminées sur la base d’un scénario très défavorable réalisé par la société en tenant compte de charges d’intérêts plus faibles liées aux objectifs de réduction de la dette ».

Une nouvelle donne? 

Ce besoin d’argent frais supplémentaire et la possible prise de contrôle des activités sensibles par l’État changent-ils la donne ? Pour David Layani, l’arrivée de Bercy sonne comme un désaveu. Avec son projet de reprise intégral One Atos, l’homme d’affaires se considérait comme la meilleure réponse aux craintes de Bruno Le Maire en matière de souveraineté. Dans nos colonnes, il déclarait aussi que la « souveraineté ne se découpe pas chez Atos ». 

Ses appels du pied n’ont pas été entendus. Pas rancunier, le dirigeant de OnePoint reste tout de même intéressé pour le reste du groupe. Après tout, les actifs ciblés par l’État ne représentent que 10 % des 10 milliards d’euros de revenus d’Atos. Mais le besoin de liquidités supplémentaires exprimé par la direction ne rend-elle pas l’équation plus difficile pour David Layani et son partenaire de consortium Walter Butler ? « C’est la petite musique que nos adversaires essayent de faire passer, tranche un proche. À 50 millions d’euros près, nous avions anticipé exactement les besoins d’Atos dans ce qui a été présenté lundi matin. » Selon lui, ce nouveau chiffrage est la preuve que OnePoint est dans le vrai d’un point de vue industriel. « Cela pourrait rapprocher nos positions des créanciers obligataires. » 

Les repreneurs vont devoir rehausser leurs offres 

« Il n’y aura pas de repas gratuit », lui répond une source du côté des porteurs de dette. Autrement dit, une négociation devrait s’ouvrir cette semaine à la lumière des nouveaux chiffres donnés par la direction d’Atos. L’objectif est de savoir quelle sera la répartition de l’effort entre les créanciers actuels, ceux qui seraient intéressés pour rejoindre l’aventure et David Layani. Si ce dernier veut conserver plus de 30 % du capital à l’issue de l’opération et rester ainsi actionnaire de référence du groupe, il va devoir revoir à la hausse les 400 millions d’euros qu’il comptait apporter pour l’augmentation de capital. Dans son entourage, on signale que ce n’est pas un problème. 

Les négociations se poursuivront aussi avec Daniel Kretinsky, l’autre grand candidat à la reprise d’Atos, seul ou en consortium avec le canadien CGI. Pour le milliardaire tchèque, la situation est en réalité plus lisible avec l’intervention de l’État qu’avant. De par sa nationalité, Daniel Kretinsky n’aurait pas pu mettre la main sur les activités sensibles d’un point de vue de la souveraineté. Cela étant dit, l’homme d’affaires et ses équipes n’ont pas encore dévoilé leurs cartes. « Son holding EPH va se positionner comme l’acteur aux poches les plus profondes et de dernier recours, comme sur Casino. Il va miser sur l’incapacité de ses concurrents à suivre son offre », indique un bon connaisseur du dossier. « Leur projet est simple, c’est de reprendre l’entreprise pour la démanteler ensuite et garder TechFoundations pour lui », assure un autre.

 D’autres repreneurs potentiels, étrangers, pourraient-ils se manifester maintenant que le sort des activités problématiques d’un point de vue de la souveraineté semble sanctuarisé par l’État ? « A trois jours de la reprise des offres, vous ne pouvez pas monter un dossier sur un sujet aussi complexe », tranche un financier. Il y a quelques jours, des rumeurs de marché laissaient aussi entrevoir l’idée d’une reprise du groupe par ses seuls créanciers, sans l’appui d’industriels. Une situation déjà vue dans des dossiers comme Bourbon, la Saur, Europcar ou Vallourec. « Ce n’est pas la volonté des fonds à ce stade, précise un participant aux négociations. L’enjeu des négociations de cette semaine, c’est d’écouter les propositions des repreneurs sur cette base et de tomber d’accord sur les chiffres d’ici au 3 mai. » Le sauvetage d’Atos est à ce prix. 

4 réponses

  • 29 avril 2024 23:27

    Dissuasion nucléaire, gestion des centrales EDF : ces activités sensibles d’Atos que l’État veut acheter. 

    DÉCRYPTAGE - Le groupe français, en grande difficulté, joue un rôle clé dans la dissuasion nucléaire et la sécurité nationale.

    « Il y a chez Atos un certain nombre d’activités stratégiques pour la nation française et pour notre souveraineté », expliquait dimanche soir le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, après l’offre de reprise faite par l’État à la direction du groupe informatique pour un périmètre d’« activités souveraines ». La France veut mettre à l’abri ce qu’elle ne peut pas se permettre de voir tomber dans les mains d’intérêts étrangers. À commencer par ce qu’on appelle le calcul de haute performance (HPC) sur lequel repose sa stratégie de dissuasion nucléaire.

    Atos est le seul acteur européen (les autres sont américains, chinois ou japonais) à concevoir des « supercalculateurs », d’énormes machines capables de puissance de calcul phénoménale - les vitesses se mesurent en centaines de millions de milliards de calculs à la seconde - pour de la simulation numérique. Depuis l’interdiction des essais nucléaires physiques en 1996, les tests nécessaires au maintien et à l’évolution de l’arsenal nucléaire français sont réalisés via des simulations numériques, qui exigent donc de disposer de cette puissance de calcul et d’une garantie de la sécurité des données. « Le programme Simulation repose sur trois piliers, expliquait l’an dernier Vincenzo Salvetti, l’ex-directeur des applications militaires au Commissariat à l’énergie atomique, devant la commission de la défense nationale et des forces armées. Des physiciens, qui connaissent les règles régissant le fonctionnement d’une arme nucléaire ; des numériciens, dont la tâche consiste à traduire la physique de fonctionnement en système d’équations complexes ; enfin, des supercalculateurs, capables de réaliser un calcul complet en moins d’une semaine. Nos calculateurs sont au meilleur niveau mondial. »

    Dans la défense, Atos fournit aussi un certain nombre d’outils essentiels aux militaires, comme le système C4I (Command, Control, Communications, Computers and Intelligence), qui fournit à la chaîne de commandement de l’armée une carte du champ de bataille mise à jour en temps réel. Ses technologies fournissent des logiciels de communication et de combat pour les forces navales, assurent la gestion du téléphone sécurisé des armées, la sécurisation des réseaux de communication à bord des avions Rafale. Sa filiale Avantix est, elle, spécialisée dans les systèmes d’écoute pour les services de renseignements. « Derrière le HPC se cache la puissance scientifique d’un pays, mais aussi la défense, le militaire et l’espionnage », commente un parfait connaisseur de cette industrie.

    Ces technologies sont aussi clés pour des activités civiles, où la maîtrise de la souveraineté est tout aussi essentielle. Sa filiale Atos Worldgrid a ainsi développé des logiciels de gestion des centrales nucléaires d’EDF. Des simulateurs reproduisant exactement l’environnement de la salle de commandes servent à habiliter le personnel à la conduite des centrales nucléaires dans le respect des règles de sûreté. EDF possède ainsi un modèle de simulateur par type de réacteur. L’an dernier, Atos a également décroché avec Schneider Electric un contrat pour mettre au point le système qui permettra de piloter les futurs réacteurs nucléaires EPR2 d’EDF.

    Au vu des besoins grandissants, le calcul de haute performance devient de plus en plus important pour l'utilisation de l'intelligence artificielle et pour l'informatique quantique

    Autre activité stratégique très dépendante de la simulation numérique : la météo, avec parfois des enjeux vitaux, comme lorsqu’il s’agit de prévoir la trajectoire et les conséquences d’un ouragan. « Nous sommes les spécialistes mondiaux de la météo », souligne Emmanuel Le Roux, group senior vice president de l’activité HPC, quantique et IA d’Atos. Au vu des besoins grandissants, le calcul de haute performance devient de plus en plus important pour l’utilisation de l’intelligence artificielle et pour l’informatique quantique.

    Dans son offre, l’État souhaite aussi protéger plusieurs produits en cybersécurité développés par le groupe, comme des solutions cryptographiques de pointe pour la sécurisation des identités numériques ou de sécurité post-quantique, nécessaire aussi bien pour l’État français que pour ses grandes industries.  


  • 30 avril 2024 00:18

    Merci. Cette analyse explique l'engouement pour cette valeur par les spéculateurs. Il y'aura bagarre pour reprendre les 90% restants y compris à l'internationale, entre Kretinsky, Layani et d'autres. Donc surenchère donc hausse du titre quelque soient les bad news à venir. Tout benef


  • 30 avril 2024 14:57

    Oui, une  entreprise qui a la main sur des supercalculateurs secret-défense, qui peut modéliser ultra complexe, mais qui s’avère incapable d’établir un prévisionnel ayant une DLUO supérieure à 3 semaines. Les faits sont têtus!


  • 30 avril 2024 15:59

    Aviko comprends pas ce que tu écris. l'opposé de ce qu'affirme les 2 textes : ce que veux l'état, les 10% de chiffre d'affaire c'est le top du Groupe. Le reste ...


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