Le gouvernement chinois estime que le projet américain d'interdire les importations de drones commerciaux en provenance de Chine "sape la sécurité et la stabilité des chaînes de production et d'approvisionnement mondiales".

(illustration) ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JOE RAEDLE )
Quelques heures après l'annonce par les Etats-Unis d'une consultation publique pouvant mener à l'interdiction de la vente de drones commerciaux venant de Chine, Pékin a assuré vendredi 3 janvier qu'elle prendra "toutes les mesures nécessaires" face au projet esquissé par Washington.
Le gouvernement américain a lancé une procédure qui pourrait mener à l'interdiction de la vente de drones commerciaux ou de pièces détachées provenant notamment de Chine ou de Russie. Le principal fabricant de drones grands publics dans le monde est le chinois DJI, loin devant les autres.
"La Chine s'est toujours fermement opposée à ce que les Etats-Unis étendent à l'excès leur concept de sécurité nationale, interfèrent et restreignent les échanges économiques et commerciaux normaux", a réagi vendredi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse régulière.
Pékin s'oppose à ce que Washington "sape la sécurité et la stabilité des chaînes de production et d'approvisionnement mondiales", a-t-elle ajouté. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger fermement nos droits et intérêts légitimes", a souligné Mao Ning.
Le géant DJI et ses drones Mavic dans le viseur
La consultation publique américaine doit s'achever le 4 mars. La décision finale reviendra donc à la nouvelle administration du président élu Donald Trump. Selon le département du Commerce, en charge de la consultation, les drones incriminés "peuvent donner à nos adversaires la possibilité de les contrôler à distance et les utiliser, avec un risque pour des données sensibles américaines".
DJI avait annoncé en octobre dans un communiqué poursuivre en justice le département américain de la Défense. Le fabricant reprochait à Washington de l'avoir désigné comme une "entreprise militaire chinoise". "DJI n'est ni détenu ni contrôlé par l'armée chinoise", il s'agit d'une "entreprise privée et ne devrait pas être classée à tort comme une entreprise militaire", avait plaidé la société.
L'entreprise est depuis plusieurs années dans le collimateur de Washington, qui lui reproche d'avoir fourni des produits pour la surveillance des minorités ethniques en Chine, en particulier les Ouïghours. Les Etats-Unis ont déjà annoncé en septembre leur projet d'interdire la vente sur le sol américain de véhicules connectés dotés de technologies chinoises et russes, également au nom de la sécurité nationale.
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