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Le Salvador libère des migrants vénézuéliens après un accord avec les États-Unis
information fournie par AFP 19/07/2025 à 06:09

Des migrants vénézuéliens arrivent à Caracas après avoir été libérés d'une prison au Salvador où ils avaient été envoyés par les Etats-Unis, le 18 juillet 2025 ( AFP / Federico PARRA )

Des migrants vénézuéliens arrivent à Caracas après avoir été libérés d'une prison au Salvador où ils avaient été envoyés par les Etats-Unis, le 18 juillet 2025 ( AFP / Federico PARRA )

Des dizaines de migrants vénézuéliens libérés d'une prison salvadorienne de haute sécurité, où ils avaient été envoyés par les Etats-Unis, sont rentrés chez eux vendredi, mettant fin à une détention sans procès décriée par les défenseurs des droits humains en échange d'une libération de prisonniers américains par le Venezuela.

Deux avions les transportant ont atterri dans la soirée à l'aéroport desservant Caracas. Plusieurs passagers sont descendus en levant les bras en signe de victoire, et l'un a même embrassé le tarmac.

"Libres, enfin libres !", s'est réjoui le président vénézuélien Nicolas Maduro, après des mois d'incertitude sur le sort des 252 Vénézuéliens expulsés des États-Unis en mars et incarcérés au Centre de confinement du terrorisme (Cecot) au Salvador, une prison de haute sécurité prévue pour les membres de gangs.

"Mon frère est enfin à la maison, au Venezuela. Je suis content, je suis heureux", a déclaré à l'AFP depuis les Etats-Unis Juan Yamarte, dont le frère aîné était enfermé au Cecot. "A tous ceux qui nous ont aidés, vous ne pouvez pas savoir la joie que nous éprouvons", s'est exclamée Erkia Palencia, mère d'un autre détenu rapatrié.

Le Venezuela n'a pas indiqué combien de ses ressortissants étaient rentrés, mais le président salvadorien Nayib Bukele a déclaré sur X avoir remis à Caracas "tous les citoyens vénézuéliens détenus dans notre pays, accusés d'appartenir à l'organisation criminelle Tren de Aragua".

Invoquant une loi de 1798 sur les ennemis de l'étranger rarement utilisée, les États-Unis avaient expulsé vers le Salvador ces migrants accusés sans preuves ni procès d'appartenir au gang vénézuélien, ce que les familles des expulsés avaient vigoureusement nié.

M. Maduro a remercié son homologue américain Donald Trump, saluant "la décision de rectifier cette situation totalement irrégulière".

- "Prix élevé" -

Cette libération est liée à un échange de prisonniers entre Caracas et Washington.

L'administration Trump a indiqué dans la journée que les migrants vénézuéliens avaient été libérés en échange de dix Américains détenus au Venezuela et d'un nombre inconnu de "prisonniers politiques" vénézuéliens.

Photo diffusée par la présidence du Salvador montrant des migrants vénézuéliens emprisonnés au Salvador  dans un bus avant de monter à bord d'un avion à destination du Venezuela, au Salvador, le 18 juillet 2025 ( EL SALVADOR'S PRESIDENCY PRESS OFFICE / Kevin COREAS )

Photo diffusée par la présidence du Salvador montrant des migrants vénézuéliens emprisonnés au Salvador dans un bus avant de monter à bord d'un avion à destination du Venezuela, au Salvador, le 18 juillet 2025 ( EL SALVADOR'S PRESIDENCY PRESS OFFICE / Kevin COREAS )

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a remercié le président Bukele "d'avoir aidé à obtenir un accord pour la libération de tous nos détenus américains".

L'ambassade des États-Unis à Bogota, en charge du Venezuela, a publié une photo de ces hommes dans un avion, souriants et brandissant des drapeaux américains. Une vidéo de la présidence salvadorienne a par la suite montré M. Bukele recevant les dix Américains au siège de son gouvernement.

Selon Global Reach, une ONG qui vient en aide aux Américains détenus à tort à l'étranger, parmi les personnes libérées figure Lucas Hunter, un Franco-Américain de 37 ans, arrêté en janvier par les gardes-frontières vénézuéliens pendant des vacances en Colombie. L'Uruguay a annoncé pour sa part qu'un de ses citoyens résidant aux Etats-Unis, Fabian Buglio, faisait partie du groupe.

Dans un communiqué, Caracas a estimé avoir payé un "prix élevé" pour assurer le retour de ses concitoyens. "Des terroristes contre des innocents", a déclaré le président Maduro. "Nous livrons en échange dix mercenaires", a déclaré pour sa part le ministre vénézuélien de l'Intérieur Diosdado Cabello.

En plus de la libération des Américains, le Venezuela a accordé des "mesures alternatives" à l'emprisonnement à des Vénézuéliens détenus pour "leur implication dans des crimes de droit commun et des infractions contre l'ordre constitutionnel".

- Enfants "sauvés" -

Plus tôt dans la journée, un autre avion est arrivé à l'aéroport de Maiquetia en provenance de Houston, avec à son bord 244 Vénézuéliens expulsés des États-Unis et sept enfants que le ministre Diosdado Cabello a dit "sauvés de l'enlèvement dont ils étaient victimes".

Le ministre vénézuélien de l'Intérieur Diosdado Cabello s'exprime en portant un enfant rapatrié aux côtés de la Première Dame Cilia Flores après l'arrivée d'un avion transportant des migrants vénézuéliens rapatriés des États-Unis à l'aéroport international Simon Bolivar à Maiquetia, au Venezuela, le 18 juillet 2025 ( AFP / Federico PARRA )

Le ministre vénézuélien de l'Intérieur Diosdado Cabello s'exprime en portant un enfant rapatrié aux côtés de la Première Dame Cilia Flores après l'arrivée d'un avion transportant des migrants vénézuéliens rapatriés des États-Unis à l'aéroport international Simon Bolivar à Maiquetia, au Venezuela, le 18 juillet 2025 ( AFP / Federico PARRA )

Ces enfants font partie des 30 qui, selon Caracas, ont été séparés de leurs familles et son restés aux États-Unis après l'expulsion de leurs parents.

La lutte contre les migrants sans-papiers est une priorité de la nouvelle administration américaine, qui a multiplié les descentes de police et les expulsions.

Washington et Caracas se sont mis d'accord pour renvoyer les Vénézuéliens sans papiers dans leur pays, et des vols arrivent presque quotidiennement des Etats-Unis ou du Mexique.

Selon les chiffres officiels, depuis février, plus de 8.200 personnes ont été rapatriées au Venezuela depuis ces deux pays, dont environ 1.000 enfants.

Au Cecot, les Vénézuéliens détenus étaient privés d'appels et de visites, et leurs proches n'avaient aucune nouvelle d'eux. La dernière fois qu'il ont été aperçus remonte à mars, lorsqu'ils sont apparus entravés, crâne rasé, à genoux dans la méga-prison salvadorienne.

Nayib Bukele a fait construire le Cecot dans le cadre de sa guerre contre les gangs, mais avait accepté des millions de dollars des États-Unis pour y détenir les Vénézuéliens. Des organisations de défense des droits ont dénoncé à plusieurs reprises ces détentions comme violant les droits humains.

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