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USA-Les fonctionnaires à l'heure du choix face à la purge annoncée par Trump
information fournie par Reuters 06/02/2025 à 21:53

(Actualisé tout du long avec report par un juge de la date butoir, précisions)

Un juge a temporairement suspendu jeudi le plan de départ proposé aux fonctionnaires fédéraux par l'administration du président américain Donald Trump, repoussant l'échéance initialement fixée en fin de soirée (vendredi 05h00 GMT) à au moins lundi, date à laquelle une nouvelle audience a été fixée.

Il s'agit d'une première victoire pour les syndicats, qui ont lancé des procédures en justice pour contester le projet de Donald Trump.

Revenu le 20 janvier à la Maison blanche, le président républicain a entrepris de réformer l'administration fédérale, autant dans son fonctionnement que ses effectifs, avec l'objectif de privilégier les "loyalistes" aux fonctionnaires traditionnellement non-partisans.

Le juge de district George O'Toole, à Boston, pourrait décider lors d'une nouvelle audience lundi de repousser davantage l'expiration de l'offre de la Maison blanche, voire de bloquer ce plan.

Sans précédent, le projet de Donald Trump de réduire drastiquement la taille de l'administration fédérale, en quelques semaines à peine, a provoqué des manifestations et est vivement contesté par les syndicats et des élus démocrates selon lesquels le président républicain enfreint de multiples lois.

Des syndicats représentant les employés fédéraux ont engagé la semaine dernière une action en justice pour bloquer le plan, dit de "démission différée".

Les fonctionnaires américains sont contraints par le Maison blanche de dire s'ils acceptent un plan de départ ou s'ils conservent leur emploi, avec le risque d'être licenciés s'ils décident de rester.

Ceux refusant l'offre de départ ont été informés que leur emploi pourrait être menacé dans le cadre d'une refonte en profondeur des opérations gouvernementales.

DÉJÀ DES COUPES À LA JUSTICE ET AU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

Selon une source, mercredi soir, plus de 40.000 employés fédéraux sur les quelque 2,3 millions avaient accepté l'offre de départ, qui prévoit un versement des salaires jusqu'en octobre en cas de démission dans le cadre du plan.

Le projet concerne non seulement les employés des agences nationales, comme le département du Travail - régulièrement ciblé par les républicains -, mais aussi les agences de renseignement comme la CIA.

Dans le cadre de cette "purge", Donald Trump a confié au milliardaire Elon Musk, l'un de ses soutiens clés durant la campagne électorale, la tête d'un nouveau département, dit de l'"efficacité gouvernementale" (DOGE), pour réduire drastiquement la taille de l'administration et les dépenses.

Cela s'est déjà traduit par des suppressions de postes dans certains ministères et par une forte réduction des effectifs de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), principale agence d'aide humanitaire des Etats-Unis.

D'autres suppressions de postes sont à prévoir. Une refonte, sinon une suppression, du département de l'Education est par ailleurs évoquée par la Maison blanche.

Selon une source au sein de l'Agence fédérale en charge de la fonction publique (Office of Personnel Management), des responsables de l'administration Trump ont revu à la hausse mercredi leur demande de licenciements, la portant de 30% à 70% de l'ensemble du personnel.

Les "lieutenants" de Donald Trump au ministère de la Justice ont déjà renvoyé des avocats qui travaillaient sur des affaires concernant les auteurs de l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021 et ont exigé les noms de près de 6.000 agents du FBI impliqués dans des enquêtes sur ces événements.

La Maison blanche affirme qu'elle donne suite à la promesse de campagne de Donald Trump de réduire les dépenses inutiles et une bureaucratie que de nombreux conservateurs considèrent comme orientée à gauche et peu réceptive au programme du président.

Les démocrates jugent ce projet illégal, faisant valoir que la Constitution américaine donne au Congrès l'autorité sur les questions de dépenses.

"Tout le monde est stressé et frustré. L'ambiance est terrible", a déclaré un employé du ministère de la Santé et des Services sociaux, sous couvert d'anonymat.

Majoritaires depuis début janvier dans les deux chambres du Congrès, les républicains ont salué cette initiative tandis que les démocrates ne sont pas parvenus à l'arrêter.

(Tim Reid, Nathan Layne, Daniel Wiessner, Mike Stone, Richard Cowan, Alexandra Ulmer, Andy Sullivan, version française Benjamin Mallet, édité par Jean Terzian)

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