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Surtaxe sur les grandes entreprises : "Tellement facile" d'aller chercher l'argent dans "la poche des grandes entreprises", dénonce le patron de Vinci
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/02/2025 à 17:47

"Si cette taxe restait ponctuelle, c'est pas très grave", a estimé Xavier Huillard, qui a dit douter que la France fasse "suffisamment" pour ne pas avoir à la renouveler.

Xavier Huillard à Paris, le 8 février 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Xavier Huillard à Paris, le 8 février 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Le PDG de Vinci , Xavier Huillard, a dénoncé vendredi 7 février la surtaxe sur les grandes entreprises dans le budget 2025, n'y voyant pas "un service à l'économie de notre pays sur le long terme". Il a également dit craindre de la voir pérennisée.

"C'est tellement facile de ne pas faire grand-chose pendant quelques décennies sur les dépenses pour ensuite s'apercevoir, au pied du mur, qu'on est dans une impasse et ensuite d'aller chercher l'argent là où il est plus facile à aller chercher, c'est-à-dire la poche des grandes entreprises visibles", a-t-il déclaré lors de la présentation des résultats annuels du groupe.

"Est ce que c'est rendre service à l'économie de notre pays sur le long terme ? La réponse évidemment est non", a tranché Xavier Huillard, qui s'apprête à céder ce printemps les rênes de la direction générale du groupe de BTP et d'énergie.

La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises annoncée dans le budget 2025 pour aider à réduire le déficit public de la France "est une taxe qui effectivement taxe les gens qui ont fait l'effort de produire en France ", a-t-il poursuivi. Pour Vinci, elle représente une charge supplémentaire estimée à "environ 400 millions d'euros", indique le groupe.

En 2024, le géant français du BTP a enregistré un bénéfice net en hausse de 3,4%, à 4,8 milliards d'euros, dopé par ses activités aéroports et énergie. Son chiffre d'affaires a augmenté de 4%, à 71 milliards d'euros.

Une taxe du "made in France"

Xavier Huillard rejoint ainsi le chœur des patrons qui dénoncent une taxation du "made in France" , comme le PDG de LVMH, Bernard Arnault, ou celui de TotalEnergies, Patrick Pouyanné.

Toutefois, "si cette taxe restait ponctuelle, c'est pas très grave, ce qui est ponctuel, ça s'absorbe. J'ai un petit doute de savoir si dans ce pays, on va dans l'année qui vient faire suffisamment de gestes sur le travail, sur les dépenses de façon à nous permettre de ne plus avoir à renouveler une taxe ponctuelle comme celle-là", a relevé Xavier Huillard.

Il a aussi mis en garde contre les conséquences industrielles de cette fiscalité, tout en soulignant que la France restait un pays clé pour Vinci, notamment en matière d'investissements. "On est très attaché à la France, vous voyez qu'on y fait encore plus de 40% de notre activité, c'est là où nous expérimentons, c'est là où nous développons de nouveaux métiers avant éventuellement de les exporter. C'est là où nous investissons encore énormément ", a-t-il rappelé.

"Mais néanmoins, dans le monde notamment industriel et notamment les industriels électro-intensifs, c'est vrai qu'on ne peut pas empêcher un certain nombre de gens de se dire que peut-être, s'ils ont un investissement à faire, il vaut peut-être mieux le faire à l'extérieur de la France qu'en France", a-t-il dit.

Quant aux normes, il est nécessaire de temporiser, a-t-il jugé. "Ce qu'il faudrait, c'est surtout arrêter. On a besoin de stabilité et on a besoin d'y voir clair et de savoir effectivement quelles normes il faut appliquer sans avoir à se poser la question chaque année de savoir quelles normes supplémentaires vont nous être imposées."

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7 commentaires

  • 09 février 03:59

    Eh oui, la France est retombée dans la facilité de la taxe et ne rien faire pour reduire les dépenses structurelles de l'etat (en eleminant des tas d'organisme et fonctionnaires inutiles). On va le payer cher, les grande entreprises vont délocaliser leur benefices a l'étranger ...Ce sont des mesures "demagogos-socialos "a la sauce Mitterand millésime 1983. Elles vont couter plus cher qu'elles ne rapporteront... c'est une fuite en avant


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