(AOF) - Scor (+4,39% à 19,52 euros) enregistre l’une des plus fortes hausses de l'indice SBF 120 à la suite de rumeurs de presse sur des discussions en vue d'un rachat par Covéa. Elles ont pour origine les médias spécialisés Insurance Insider et Betaville. En 2018, le groupe d’assurance mutuelle française avait tenté de racheter le réassureur mais avait été confronté à l'opposition farouche de Denis Kessler, alors patron de Scor. L’affrontement entre les deux groupes avait duré près de 3 ans avant que la hache de guerre ne soit enterrée.
Denis Kessler, fervent défenseur de l'indépendance de Scor, est décédé en juin 2023, relançant les spéculations à propos de l'avenir du réassureur.
" Nous ne commentons pas les rumeurs et les spéculations de marché " a déclaré Covéa, joint par AOF. Également contacté, Scor n'a pas encore réagi à nos sollicitations.
Scor a connu un deuxième trimestre difficile et son action perd près d'un quart de sa valeur depuis le 1er janvier. Le réassureur a lancé en juillet un important avertissement lié à ses activités vie et santé après avoir dévoilé en mai des résultats décevants au titre du premier trimestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Cinquième réassureur mondial né en 1970, leader en Europe ;
- Profil de risque très sûr : réassureur le plus diversifié géographiquement et répartition équitable entre réassurance-vie sous la marque Scor Global Life (plus de la moitié des primes) et réassurance non-vie sous la marque Scor PC ;
- Primes brutes d’un montant de 17,6 Mds€ et diversification réussie dans la gestion d’actifs avec un portefeuille de 20,3 Mds€, investi aux 8/10èmes en obligataire ;
- Modèle d’affaires organisé en 3 « hubs » autonomes de gestion (les Amérique, l’Asie-Pacifique et l’EMEA), la souscription et la gestion des sinistres dépendant des divisions vie et non-vie;
- Capital ouvert, les premiers actionnaires étant, à fin septembre, Covea (8,78%) devant ACM (5,21 %) et les salariés (3,79%), Fabrice Brégier présidant le conseil d’administration de 16 membres et Thierry Léger assurant la direction générale ;
- Situation financière solide avec, à fin juin, des capitaux propres de 5 Mds€ et une amélioration du ratio d’endettement, à 20,1 %.
Défis
- Stratégie Forward 2026 :
- focus sur 3 activités :
- vie et santé : bénéfice entre 500 et 600 M€,
- dommages : hausse annuelle de 4 à 6 % des revenus, ratio combiné inférieur à 87 % et ratio de charges sur catastrophes naturelles à 10 % des revenus,
- investissements : taux de rendement entre 3,4 et 3,6 % sur la période,
- taux annuel de croissance de la valeur économique de 9 %, ratio de solvabilité maintenu entre 185 et 220 % et rendement sur capitaux propres de + 12 % ;
- Stratégie d’innovation visant à dessiner la réassurance du futur :
- nouvelles solutions : réassurance paramétrique, exploitation et analyse des données pour les clients via la plateforme DASP, pour les clients,
- lancement de la plateforme hELIOS et partenariat avec start-up et Insurtech,
- cybersécurité en interne et pour les clients,
- 250 ME d’investissements dans les technologies ;
- Stratégie environnementale au cœur de la stratégie, les réassureurs étant très exposés aux risques climatiques :
- portefeuille d'investissement neutre en CO2 en 2050,
- soutien à la recherche sur les risques climatiques ,
- création d’offres spécifiques -FEEL, BAM ou VITAE- en réassurance-vie,
- recours aux crédits carbone et lancement d’une facilité de crédit « verte » ;
- Normalisation de l’actionnariat à l’automne par rachat de sa participation à Covéa, qui sera, d’ici la fin de l’année, transmise à Cardif, filiale d’assurances de BNPParibas ;
- 3 éléments porteurs : la hausse des tarifs de réassurance-dommages, la fin de l’impact du Covid et la hausse des taux d’intérêt.
Défis
- Sensibilité aux catastrophes naturelles (en cours d’abaissement par une politique stricte de souscription) et à la parité € vs $ et £, monnaies de libellé de l’essentiel des revenus ;
- Résultat de l’arbitrage sur les conditions de cessions à Covea du portefeuille-vie américain ;
Une belle dynamique de développement pour l'assurance-vie française
La progression de l'assurance-vie se poursuit au fil des mois. Sur les quatre premiers mois de l'année, les cotisations ont atteint 53,7 milliards d'euros, un niveau inégalé depuis plus de dix ans. A 10,5 milliards d'euros, la collecte nette retrouve elle aussi son niveau le plus élevé depuis 2011 sur une période similaire. Au final, à fin avril 2022, les encours des contrats d'assurance vie ont atteint 1.847 milliards d'euros, en croissance de 1,1% sur un an. Ces bonnes performances sont en partie liées au succès croissant du PER (Plan d'Epargne Retraite). Depuis le début de l'année 2022, les PER commercialisés par un assureur ont affiché 592.000 assurés supplémentaires et 9,3 milliards d'euros de versements. Fin avril 2022, 3,2 millions d'assurés détenaient un PER, ce qui représentait un encours de 39 milliards d'euros. Sans tenir compte des transferts, 87 % des nouveaux titulaires d'un PER (à fin décembre 2021) l'avaient souscrit auprès d'un assureur.
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