par Laurence Frost et Maki Shiraki
    PARIS/TOKYO, 25 novembre (Reuters) - Des hauts responsables
de Renault-Nissan  RENA.PA  7201.T  vont tenter cette semaine
d'éviter qu'une lutte de pouvoir mortifère entre les deux
constructeurs ne menace leur coopération, après l'arrestation du
PDG de l'alliance, Carlos Ghosn, accusé au Japon de fraude
fiscale et de détournement de fonds.
    Des dirigeants des deux constructeurs et de leur partenaire
Mitsubishi  7211.T  doivent se retrouver en milieu de semaine à
Amsterdam, dans le cadre de comités opérationnels qui étaient
déjà prévus avant l'arrestation de Carlos Ghosn le 19 novembre
dernier, ont confirmé les groupes.
    "Il n'y a pas de changement dans notre relation concernant
l'alliance", a déclaré un porte-parole de Mitsubishi.
    Alors que Nissan et son actionnaire à 43,4% Renault ont
assuré qu'ils feraient tout pour préserver l'alliance, le
directeur général du constructeur japonais, Hiroto Saikawa, qui
a remplacé prestement Carlos Ghosn pour assurer son intérim à la
présidence du groupe, a estimé que l'alliance ne devait plus à
l'avenir être dominée par Renault. 
    Selon la NHK, Carlos Ghosn, 64 ans, et son ex-bras droit
chez Nissan et complice présumé, Greg Kelly, ont rejeté les
accusations selon lesquelles ils auraient tenté de dissimuler au
fisc une partie des revenus du dirigeant franco-libanais et
qu'il aurait détourné des fonds pour un usage personnel.
 
    Le conseil d'administration de Renault s'est abstenu pour sa
part mardi de démettre officiellement Carlos Ghosn de ses
fonctions de PDG du groupe français et a choisi de nommer un
tandem composé de Thierry Bolloré et de Philippe Lagayette pour
assurer l'intérim.  
    En coulisse, des divergences importantes sont apparues sur
les droits accordés à Renault dans le cadre des accords portant
sur l'alliance entre les deux groupes, ont déclaré des sources
proches du dossier à Reuters.
    Nissan, le partenaire le plus puissant en terme de ventes, a
de nouveau appelé Renault à renoncer à sa participation de
contrôle sur le groupe japonais.
    Après l'éviction le 22 novembre de Carlos Ghosn du conseil
de Nissan, Renault a informé Hiroto Saikawa qu'il prévoyait de
nommer un quatrième administrateur, s'appuyant sur les termes de
l'accord de 2002 sur l'alliance.
    Dans sa réponse officielle, le DG de Nissan a contesté ce
droit à Renault. Le groupe français dispose actuellement de
trois administrateurs au conseil de Nissan, dont Carlos Ghosn,
dont le mandat de président ne peut être révoqué qu'en assemblée
générale.
    
    PRESSION DES INVESTISSEURS
    Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie et des
Finances, est revenu dimanche sur la question de l'alliance,
appelant une nouvelle fois à ce que les charges qui pèsent sur
Carlos Ghosn soient rapidement communiquées au gouvernement
français et à Renault.  
    Il a réaffirmé son souhait de voir l'alliance se renforcer
"en respectant les participations croisées telles qu'elles sont
aujourd'hui", à savoir la part de 43,4% de Renault dans Nissan,
qui ne possède en contrepartie que 15% du capital de Renault
sans droits de vote.
    Il est aussi "préférable" que les règles de gouvernance, qui
prévoient que le président de l'Alliance est aussi celui de
Renault, "ne changent pas", a-t-il encore dit.
    Les velléités d'indépendance d'Hiroto Saikawae sont
toutefois encouragées par certains actionnaires, qui souhaitent
que la décote du titre Nissan liée à la participation de
contrôle de Renault soit levée.
    "La relation entre Nissan et Renault doit être
rééquilibrée", observe dimanche Arndt Ellinghorst, analyste chez
Evercore. "Nous appelons Renault à ramener sa participation dans
Nissan (...) à environ 25% et à en utiliser le produit pour
racheter ses propres titres."
    Jeudi, lors de la réunion du conseil de Nissan, les
administrateurs de Renault ont eux aussi voté en faveur de
l'éviction de Carlos Ghosn. Ils ont pris cette décision après
avoir consulté une note interne de 400 pages, sans pouvoir
partager cette information, y compris avec les dirigeants du 
constructeur français, a-t-on appris de sources proches du
dossier.
    La réunion d'Amsterdam devrait permettre à Thierry Bolloré
et à Hiroto Saikawa de se retrouver face-à-face pour la première
fois depuis l'arrestation de Carlos Ghosn, ont indiqué des
sources proches des deux groupes.
    "Ce sont des réunions purement opérationnelles", a toutefois
précisé un responsable de Renault.
    Chacun des trois membres de l'alliance a tenu à souligner
que la coopération au sein de l'alliance se poursuivait
normalement.
    Nissan a toutefois annulé le lancement le 28 novembre à
Yokohama et à Amsterdam d'une nouvelle version hautement
performante de sa voiture électrique, la Leaf.
    Un porte-parole de Nissan n'a fourni aucune explication à ce
report et a déclaré que la société n'avait pas encore fixé de
nouvelle date pour cette annonce.
 (Version française Jean-Michel Bélot, avec la contribution de
Yann Le Guernigou)
 
                                                                                                            Réunion au sommet Renault-Nissan pour surmonter l'affaire Ghosn
                                                                        
    
     information fournie par Reuters 25/11/2018 à 17:08                                                
                    
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