Le réseau revendique 16 millions d'utilisateurs, une forte croissance pour une plateforme qui en comptait 10 millions mi-septembre.
( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / MARIO TAMA )
Le réseau social américain Bluesky, qui se positionne comme une alternative à X, anciennement Twitter, a enregistré les inscriptions de un million de nouveaux utilisateurs en une seule journée, deux jours après la nomination d'Elon Musk dans le gouvernement de Donald Trump.
"C'est officiel -1.000.000 de personnes ont rejoint Bluesky au cours de la dernière journée ! Bienvenue et merci d'être ici", a indiqué la plateforme dans un message posté à la fois sur Bluesky et sur X. Un nombre record qui résonne avec la nomination mardi d'Elon Musk, propriétaire de X depuis octobre 2022, à la tête d'une nouvelle "Commission à l'efficacité gouvernementale" auprès du président élu Donald Trump.
Le milliardaire, à la tête de Tesla et de SpaceX, a officiellement soutenu le candidat républicain dans sa course à la Maison Blanche, et a également apporté des financements à sa campagne. Depuis son rachat de Twitter, Elon Musk a largement assoupli les règles de modération de la plateforme , autorisant notamment le retour de comptes liés à des mouvements d'extrême droite sur le réseau.
Initialement créé et financé par Twitter lui-même
Initialement créé et financé par Twitter lui-même , quand le réseau était alors dirigé par son co-fondateur Jack Dorsey, Bluesky s'est ouvert au grand public en février 2023 sur le système d'exploitation iOS d' Apple et fin mars sur Android. Il a désormais à sa tête Jay Grabber, directrice générale de la plateforme.
Le réseau revendique 16 millions d'utilisateurs, une forte croissance pour une plateforme qui en comptait 10 millions mi-septembre. Il avait déjà bénéficié d'un coup de projecteur fin 2022 quand Elon Musk avait mis la main sur Twitter, qu'il a rebaptisé X.
Threads, autre alternative à X et propriété de Meta (maison mère de Facebook et Instagram), revendiquait en juillet 175 millions d'utilisateurs, un an après sa création.
Les quotidiens britannique The Guardian puis espagnol La Vanguardia ont annoncé dans la semaine qu'ils ne publieraient plus de contenus sur X, devenu selon eux une "plateforme médiatique toxique" vectrice de "désinformation".
"C'est le symptôme d'un mal beaucoup plus profond, celui de l'incapacité des pouvoirs publics à faire des plateformes des endroits viables, respectueux de l'information journalistique, où l'information puisse circuler librement", a estimé auprès de l' AFP Vincent Berthier, responsable du département technologies à RSF, ONG française de défense de la presse. Soutien fervent du président élu américain Donald Trump, qui l'a nommé à la tête d'une nouvelle commission chargée de tailler dans la dépense publique, Musk est fréquemment accusé de favoriser la désinformation sur X, où il se pose en adversaire des médias.
"Musk, c'est le visage radical de ce cauchemar informationnel qu'il y a sur les plateformes, mais le problème est beaucoup plus global", a insisté Vincent Berthier.
"Un pansement sur la gangrène"
Il cite l'exemple du Canada, où Meta -propriétaire de Facebook et Instagram- bloque l'accès aux contenus d'actualité de médias sur ses plateformes depuis août 2023, en riposte à une loi sur l'information en ligne. Ce blocage a lieu "dans l'indifférence presque générale", fait valoir le responsable de RSF.
Selon Vincent Berthier, "il y a eu des tentatives de régulation", à commencer par le Règlement sur les services numériques (DSA) en Europe, mais "force est de constater que ça n'a pas eu beaucoup d'effet". Ces tentatives de régulation des plateformes "ne sont, à ce stade, qu' un pansement sur la gangrène qui les infecte ", a estimé le directeur général de RSF, Thibaut Bruttin, dans un communiqué.
La régulation doit "forcer les plateformes" à observer une "neutralité politique, idéologique et économique" , ajoute Vincent Berthier. RSF a annoncé jeudi avoir porté plainte en France contre le réseau social X, notamment pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. L'ONG lui reproche de ne pas avoir retiré des contenus attribuant faussement à RSF une prétendue "étude sur les penchants nazis de militaires ukrainiens".
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