
Logo du Groupe Renault à Paris
par Gilles Guillaume
Renault Group a fait état mercredi d'une baisse de 0,1% de ses ventes mondiales au deuxième trimestre, alors qu'elles étaient encore en hausse sur la première partie de l'année, reflet d'une dégradation du marché européen des fourgons sur fond d'incertitudes économiques.
Ce coup d'arrêt, malgré un rythme toujours soutenu de lancements de nouveaux véhicules, a ramené la croissance des volumes à 1,3% au premier semestre, après +2,8% au premier trimestre.
Le groupe au losange, qui a opté pour une solution d'intérim pour remplacer son directeur général emblématique Luca de Meo, parti brutalement pour Kering, avait prévenu mi-juillet que des ventes en-deçà des attentes sur le marché des particuliers et des véhicules utilitaires légers en juin en Europe impacteraient ses résultats financiers du premier semestre et ses prévisions 2025.
Le constructeur automobile français, qui publiera ses chiffres complets du semestre écoulé le 31 juillet, a ainsi revu en baisse ses prévisions de marge opérationnelle et de free cash flow.
"On a constaté tout au long du premier semestre une compétition de plus en plus forte entre acteurs du marché européen des véhicules utilitaires", a dit Ivan Segal, directeur des Ventes et opérations monde de la marque Renault, qui pèse pour environ 70% dans les ventes du constructeur français.
"La demande est difficile, on sent un contexte économique fait de plein d'incertitudes conduisant certainement les entreprises à remettre à demain un certain nombre d'achats", a-t-il ajouté au cours d'une téléconférence de presse.
LES CITADINES CLIO, SANDERO, R5 ET A290 EN VEDETTE
Alors que la marque au losange a vu ses ventes de voitures grimper de 8,4% au premier semestre grâce notamment à la Clio, best-seller en Europe, ses ventes de fourgonnettes et fourgons, un marché très rentable constituant l'un des points forts de Renault, ont chuté de 29% sur la période, une baisse aggravée par un effet de base défavorable et un creux dans la gamme lié à l'arrêt de l'Express et au renouvellement du Master.
Ivan Segal s'attend néanmoins à ce que la marque Renault regagne des parts de marché dans les véhicules utilitaires au second semestre. Il table sur une croissance globale "dans la continuité" du premier semestre et sur une croissance à deux chiffres des ventes de la marque hors d'Europe.
Le groupe Renault réalise plus de 70% de ses ventes sur le continent, une situation qui l'a relativement préservé jusqu'ici des soubresauts commerciaux liés aux droits de douane américains, mais qui peut le désavantager en cas de ralentissement prononcé en Europe, où vient s'ajouter la concurrence des nouveaux entrants chinois.
Pour y remédier, la marque au losange a lancé une offensive produits en Amérique latine, en Turquie, au Maroc et en Corée, qui s'est traduite par une forte hausse de 16,3% des ventes hors d'Europe au premier semestre.
Cette offensive passe par le lancement de nouveaux modèles mais aussi par la commercialisation désormais sous marque Renault du SUV vedette de la marque low cost du groupe, Dacia, sur le marché turc.
Ce transfert a largement contribué à la baisse de 0,7% des ventes mondiales de Dacia au premier semestre, même si la Sandero est restée le véhicule le plus vendu auprès des clients particuliers en Europe, un statut que la citadine occupe depuis 2017.
Sur un marché européen engagé dans une électrification à marche forcée, les ventes de véhicules électriques de marque Renault ont bondi de 57% - surperformant un marché en hausse de 25% - grâce notamment au succès de la R5 en France, mais aussi en Allemagne ou en Espagne.
Sa cousine électrique chez Alpine, l'A290, a également boosté les ventes de la marque sportive premium du groupe Renault, avec un bond de 85% des immatriculations sur la première moitié de 2025.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer)
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