(AOF) - Au premier semestre 2024-2025, Rémy Cointreau a réalisé un chiffre d’affaires de 533,7 millions d’euros, en baisse de 15,9% en organique. En données publiées, le chiffre d’affaires a reculé de 16,2%, incluant un effet négatif des devises de 0,3%, principalement lié à l’évolution du renminbi chinois. Au premier semestre, la région Amériques a enregistré une baisse de 22,8% en organique, toujours pénalisée par des effets de déstockage.
La région APAC affiche un recul de 8%, affectée par une base de comparaison élevée (les ventes sont en progression de +42,2% par rapport au premier semestre 2019-2020) et un marché plus difficile en Chine ainsi qu'un faible niveau de consommation en Asie du Sud-Est.
Enfin, les ventes de la région EMEA ont reculé de 18,8% en organique, reflétant une consommation toujours contrastée.
Le manque de visibilité persistant relatif au calendrier de reprise aux Etats-Unis, associé à la détérioration des conditions de marché en Chine conduisent Rémy Cointreau à mettre à jour ses hypothèses en 2024-25.
Dans les Amériques, aucune reprise de la croissance n'est attendue avant le quatrième trimestre 2024-25, au plus tôt.
Dans la région APAC, le groupe s'attend à une détérioration séquentielle des ventes au second semestre par rapport au premier semestre.
Dans la zone EMEA, il y aura une poursuite d'une consommation en demi-teinte au second semestre.
Dans cet environnement économique dégradé, Rémy Cointreau demeure "déterminé à protéger, autant que possible, sa marge opérationnelle courante (en organique), grâce à la poursuite d'un contrôle strict de ses coûts et à la mise en œuvre d'un nouveau plan de réduction des coûts de plus de 50 millions d'euros".
En conséquence, Rémy Cointreau ajuste ses objectifs annuels 2024-25.
Le groupe s'attend à une nouvelle année de baisse organique à deux chiffres de son chiffre d'affaires (contre une "reprise graduelle au cours de l'année" précédemment).
Il anticipe une dégradation organique de sa marge opérationnelle courante partiellement compensée par un plan de réduction des coûts de plus de 50 millions d'euros (contre "protection de la rentabilité" précédemment).
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/ Points clés /=
Groupe de spiritueux né en 1724, avec 12 marques mondiales -Remy Martin et Louis XIII pour les cognacs, diversifié dans les liqueurs et spiritueux avec Cointreau, Metax, St-Rémy, Mount Gay, The Botanis, Malt Bruichladdich, Port Charlotte, Octomore, Westland, Hautes Glaces- et 2 marques d’exception -Telmont, Belle de Brillet ;
- Ventes de 1,2 Md€ réparties entre 2 divisions –le cognac pour 65 %, les liqueurs et spiritueux pour 33 %, la part des marques partenaires ayant été réduite à 2 % ;
- Positionnement international, l’Asie-Pacifique étant 1er marché du groupe (40 % des ventes) dans les Amériques (38 %) ;
- Ambition 2030 : place de n° 1 mondial des spiritueux d’exception, avec une part de 65 % dans les ventes, maîtrise des prix de vente des spiritueux d’exception, au prix unitaire supérieur à 50 via le renforcement du contrôle de circuit de distribution (85 % des ventes) ;
- Capital contrôlé par les familles fondatrices (56,4 % des actions et + 70 % des droits de vote), Marie-Amélie de Leusse présidant le conseil de 15 administrateurs, de 15 membre, Eric Vallat étant directeur général.
=/ Enjeux /=
- Agilité du modèle d’affaires :
- face à la chute du chiffre d’affaires : diminution des coûts drastique et structurelle à 45 % et réduction de 10 % des effectifs non opérationnels,
- restructuration en 2 divisions de l’organisation commerciale, niveau élevé (20 % du chiffre d’affaires) des investissements et approche marketing ciblée par produit, client ou zone géographique (France, Italie et Royaume-Uni en Europe…),
- montée en puissance de l’e-commerce, à 20 % des ventes,
- Stratégie environnementale « Exception durable 2025 » visant le nez zéro en 2050 :
- d’ici 2025, identification de toutes les variétés résistantes au climat, éco-conception et allègement des bouteilles,
- d’ici 2030 :
- déploiement du plan « New Generation Terroirs » : conversion totale des agriculteurs et viticulteurs directs à l’agroécologie (vs 6 % à fin mars) et durcissement de la gestion de l’eau (- 20 % de prélèvement par litre d’alcool),
- recours intégral aux énergies renouvelables et réduction de moitié des émissions de CO2 par bouteille, ;
- Poursuite de la remontée de la rentabilité des liqueurs et spiritueux, inférieure de 2 fois à celle du cognac qui contribue à 87 % du bénéfice opérationnel ;
- Bilan solide avec 1,85 Md€ de capitaux propres mais hausse de la dette nette à 650 M€, soit un effet de levier de 1,68.
=/ Défis /=
- Manque de visibilité pour l’année en cours et forte saisonnalité des ventes;
- Inflation des coûts de production partiellement compensée par les hausses de prix et les économies de coûts et évolution de l’impact des parités euro-rimbini et euro-dollar, négatif sur le résultat opérationnel 2023-24, attendu favorable pour l’exercice en cours ;
-Défiance redoublée des investisseurs :
- exercice 2023-24 marqué par une dégradation de la marge opérationnelle dûe aux réductions de stocks aux Etats-Unis et à un repli de la consommation chinoise,
- risque d’une riposte de la Chine aux droits de douane européens sur les véhicules électriques qui affecterait le cognac européen ;
- Objectifs 2024-25 : reprise graduelle des ventes débouchant sur une hausse organique de 6 % et résilience de la marge brute ;
- Dividende 2024-25 de 2 €, payable en numéraire ou actions -option retenue par le holding familial ORPAR.
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