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Pourquoi il faut acheter Eli Lilly
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 25/05/2023 à 09:40

François d'Hautefeuille
François d'Hautefeuille

François d'Hautefeuille

Evariste Quant Research

Cofondateur & président

https://www.evariste-quant-research.com/

Le groupe pharmaceutique a été fondé en 1876 par le colonel Eli Lilly, pharmacien et vétéran de la guerre de Sécession. (Crédits photo : Adobe Stock -  )

Le groupe pharmaceutique a été fondé en 1876 par le colonel Eli Lilly, pharmacien et vétéran de la guerre de Sécession. (Crédits photo : Adobe Stock - )

Eli Lilly n'est pas un nom très connu du grand public. Et pourtant, elle est la plus grande capitalisation boursière du «big pharma» loin devant des entreprises bien plus médiatisées comme Roche, Sanofi ou Merck et Pfizer.

Surtout, elle a à son actif une succession impressionnante de création et production de médicaments qui ont sauvé des centaines de millions de vie. Elle a ainsi une position de leader sur l'insuline (avec Novo Nordisk), l'anti dépresseur Prozac, le premier vaccin contre la polio (qui faisait tant de ravages jusque dans les années 50), l'industrialisation de la fabrication de la pénicilline dans les années 40, le Cialis (traitement contre l'impuissance), etc… Cette tradition d'innovation technologique se maintient avec des investissements dans la recherche en thérapie génique du cancer (Loxo Oncology et Prevail Therapeutics).

Enfin, Eli Lilly est sans doute la vieille entreprise des 100 premières entreprises mondiales. Elle a presque 150 ans! Elle a été fondée en 1876 par le colonel Eli Lilly, pharmacien et vétéran de la guerre de Sécession. La famille Eli Lilly est toujours le premier actionnaire de cette entreprise familiale via un trust. Son siège est à Indianapolis en Indiana. Elle emploie 34.600 personnes au 31 décembre 2022. Le plus important site de production de traitements injectables du groupe se trouve en Alsace. Son Président est David Ricks (un vétéran d'Eli Lilly avec plus de 25 ans dans l'entreprise). Ses principaux actionnaires sont Lilly Endowment 10.7% (trust de la famille Lilly), Vanguard Group 7.7%, Blackrock 6.9%, PNC Financial service 5.4%, Capital Groupe 4.1%, Primecap Management 2.7%.

Sentiment technique : favorable

Eli Lilly montre une performance annuelle en Bourse de 25.3% depuis 10 ans (soit une performance totale de 800% !) contre 20.51% pour Novo Nordisk, et seulement 9.5% pour Johnson and Johnson. Ainsi, un investisseur qui aurait acheté 1.000 EUR de l'action Eli Lilly en 2013 aurait vu son portefeuille progresser jusque 8.000 EUR en 2023.

Eli Lilly et Novo Nordisk sont donc deux entreprises du big pharma qui rejoignent le cercle restreint des actions «super growth» du «big tech».

Source : Bloomberg LLP et Evariste Quant Research. Bloomberg n'est pas responsable de cette analyse.

Source : Bloomberg LLP et Evariste Quant Research. Bloomberg n'est pas responsable de cette analyse.

Il est intéressant de vérifier la robustesse de cette performance sur les 5 dernières années. Les performances sont encore meilleures: la performance annualisée de Eli Lilly est de de 42%, celle de Novo Nordisk de 30%, celle de Johnson et Johnson de seulement 7.6%, celle de Merck de 19% !

Quand on replace la performance de ces actions sur un an, elles peuvent apparaître beaucoup plus sur évaluées. Sur un an glissant, la performance de Eli Lilly est de 47%, celle Novo Nordisk de 54%, celle de Merck de 45%, mais celle de Johnson et Johnson est de -6% et celle de Pfizer de -20% !

On peut noter que la forte médiatisation en novembre 2022 de la baisse des coûts de l'insuline exigée par le Président Biden n'a pas affecté durablement les cours. Ils ont baissé d'environ 20% jusqu'à mars 2023 avant de repartir violemment à la hausse. Depuis le début de l'année 2023, Eli Lilly a progressé de 18%, Novo Nordisk de 26%, contre une baisse de Johnson et Johnson de -9%, Pfizer de -27%! Ceci montre clairement que le big pharma n'est pas un secteur uniforme, tout comme le big tech d'ailleurs.

Analyse fondamentale : favorable

La hausse récente de Eli Lilly en bourse nous amène à nous poser la question : les cours actuels sont-ils trop élevés par rapport au plancher actuariel de valorisation de cette action de super croissance? Nous avons effectué une analyse rapide de Eli Lilly en gardant cette question à l'esprit.

Eli Lilly domine largement ses concurrents avec sa capitalisation boursière de 413 Mds USD. Ses concurrent notables sont Johnson et Johnson avec une capitalisation boursière de 420 Mds USD, Novo Nordisk à 383 Mds USD, Merck (299 Mds USD), Roche (259 Mds USD), AbbVie (258 Mds USD), Novartis (235 Mds USD), Astra Zeneca (233 Mds USD), Pfizer (216 Mds USD), Bristol Myers Squibb (143 Mds USD).

Notre entreprise pharmaceutique nationale, Sanofi avec seulement 142 Mds USD arrive seulement à la 11e position de ce classement. Cette sous valorisation de Sanofi est étonnante car Sanofi est un gros producteur d'insuline comme Eli Lilly et Novo Nordisk. Or, le marché valorise en PE de super croissance seulement Eli Lilly (PE de 44) et Novo Nordisk (PE de 24). Sanofi n'est qu'à 8.8. Cela montre que le big pharma contrairement au big tech combine des valorisations super growth et des valorisations value.

La valorisation «super growth» de Eli Lilly et Novo Nordisk est-elle justifiée ?

Le revenu d'Eli Lilly est ressorti stable en 2022 à 28,541 Mds$, voire en légère augmentation de 1%, malgré un effet de base négatif des ventes d'anticorps COVID 19 en 2021 et l'évolution liée la parité de change. Le taux de marge brute a progressé de 260 pb pour s'établir à 76,8% (contre 83,9% pour Novo Nordisk) et le groupe avait révisé à la hausse son anticipation de bénéfice ajusté par action.

La tendance est en effet confirmée au premier trimestre 2023 avec un revenu, en hausse de 10% en valeur (hors effet de base négatif COVID 19) à de 6,96 M$, et de 18% en volumes. La contribution des nouveaux traitements tel que le Mounjaro (diabète), le Trulicity (perte de poids) et le Jardiance (insuffisance cardiaque) est significative (574 M$). La marge brute ressort à 76,6% et le groupe a une nouvelle fois ajusté de 0,28 $ ses prévisions de résultat par action pour le porter à une fourchette de 8,18$ et 8,38$.

D'autre part, le pipeline se porte bien avec des résultats positifs du Surmount (en phase 3), traitement contre l'obésité, et l'extension d'indication du Verzenio (cancer du sein) par la FDA. Le management annonce également une augmentation de ses capacités de production dans le site de l'Indiana pour mieux répondre à la demande. Il table en effet sur un revenu annuel compris entre 31,2 Mds$ et 31,7 Mds$ et un taux de marge brute préservé à 77% malgré la baisse des prix d'insuline aux Etats Unis.

Eli Lilly semble bien partie pour réaliser ses objectifs en 2023. A noter que selon les statistiques de l'OMS, une personne sur 10 dans le monde serait atteinte du diabète. Rappelons que le business modèle d'Eli Lilly est aussi diversifié en termes de domaines thérapeutiques ce qui nous conforte un peu mieux par rapport à Novo Nordisc (près de 80% des ventes sont liées au diabète).

Quelles estimations de profit pour Eli Lilly ?

Les révisions de profits anticipés d'Eli Lilly sont très décorrélés de la big tech. Alors que la big tech a fortement baissé sur 2022 avec une forte révision à la baisse des profits, on a le phénomène inverse sur Eli Lilly. Les profits et les cours montent fortement en 2021 et 2022 (mais pas 2020 année du COVID). Ceci est étonnant car le profit 2022 à 7.6 USDS par action est inférieur au profit 2021 à 8.1 USD par actions.

Source : Bloomberg LLP et Evariste Quant Research. Bloomberg LLP n'est pas responsable de cette analyse.

Source : Bloomberg LLP et Evariste Quant Research. Bloomberg LLP n'est pas responsable de cette analyse.

Mais le plus important est de regarder le rythme de hausse des profits à venir. Ils sont anticipés en hausse de 7.7 USD en 2023 à 23.6 USD en 2027 soit une progression de 200% en 5 ans soit près de 25% par an ! On a donc là les fondamentaux d'une action super growth : son rythme de croissance des profits anticipés dépasse 20% et en ligne avec la surcroissance des cours sur les 10 dernières années. Certes, on est là dans le domaine de l'aléatoire et du trajectoire des possibles. Contrairement au big tech, les profits anticipés d'Eli Lilly ont été révisés sur leurs plus hauts. Le range historique des profits 2027 est ainsi entre 10 USD et 23.6 USD.

La revalorisation du PE est assez impressionnante depuis un an. Ainsi, le PE 2023 peut sembler stratosphérique et donc spéculatif à 57  (prix de 431 USD divisé par profits 2023 de 7.57 USD). Mais si on revalorise l'action sur les profits anticipés de 2027, le PE tombe alors à 18 et apparait alors plus que raisonnable.

Comment expliquer une telle modification du consensus anticipé des analystes, voici la question fondamentale pour valoriser Eli Lilly. Comme on l'a vu, c'est une valeur qui a montré la force de sa gouvernance depuis plus de 130 ans. On peut attribuer cette capacité à éviter les controverses, et/ou erreurs stratégiques (du type rachat de bio tech à prix d'or) dans la présence de la fondation Eli Lilly comme premier actionnaire depuis 100 ans. Ceci donne à Eli Lilly cette caractéristique d'une entreprise familiale, dimension si importante de tant de pépites du marché comme LVMH, Hermès ou l'Oréal en France.

Sentiment GARP d'intelligence artificielle : favorable

Notre indicateur hebdomadaire de Eli Lilly est acheteur. Eli Lilly mérite d'être dans le « radar screen » des valeurs à surveiller dans une optique de trading tactique.

Notre indicateur tactique hebdomadaire est revenu à l'achat sur Eli Lilly.

Source : Bloomberg LLP et Evariste Quant Research. Bloomberg LLP n'est pas responsable de cette analyse.

Source : Bloomberg LLP et Evariste Quant Research. Bloomberg LLP n'est pas responsable de cette analyse.

Conclusion

Il faut investir dans les actions «growth» à des prix «value». Tel est le principe fondateur de l'approche Warren Buffet dite GARP (growth at real price).

Eli Lilly coche bien des cases mises en exergue par le Sage d'Omaha : entreprise familiale, barrières technologiques et règlementaires à l'entrée, forte expansion du marché sous-jacent (diabète, obésité), etc… et surtout valorisation future raisonnable si on valide les anticipations de croissance des bénéfices du consensus du marché.

Eli Lilly et Novo Nordisk illustrent la possibilité de trouver des actions super growth en dehors de la big tech. Elles montrent aussi la disparité du big pharma qui inclue beaucoup de valorisations value reflets d'une stagnation de la croissance anticipée des résultats. Elle montre ainsi la force du capitalisme dans sa capacité à remettre en cause les positions dominantes des plus forts grâce à la révolution technologique et aux lois du marché.


Evariste Quant Research est un cabinet indépendant d'analyse et de recherche financière basée sur des solutions d'Intelligence Artificielle appliquées à la gestion d'actifs. Mohamed Abdennadher est analyste financier chez Averoes Finance à Tunis.
Disclaimer.
Cette analyse financière n'est pas un conseil en investissement. Evariste Quant Research et leurs clients peuvent détenir des titres mentionnés dans cette analyse.

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1 commentaire

  • 28 mai 20:32

    tj faire le contraire donc dans la logique de l'IA çà doit faire plouf ! LOL


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