bull et bear. (Crédits: Adobe Stock / image générée par IA)
Les investisseurs croient plus que jamais aux perspectives favorables des actions. Comme chaque année lorsque décembre arrive, nous proposons de décrire le scénario de l'année qui va commencer, Voilà donc les principaux arguments pour la poursuite de la hausse et les arguments contre....
Le pour
Aux USA, la croissance devrait se stabiliser à 2% environ, après plusieurs années autour de 3%. Ce chiffre de 2% peut etre considéré comme idéal, en ce sens qu'il devrait permettre à l'inflation de progressivement s'assagir, et aux gains de productivité de poursuivre leur hausse. C'est donc un ralentissement significatif, déjà vécu en 2025, mais qui ne devrait pas remettre en cause la prévision de BPA, en hausse à nouveau de plus de 10%.
En Europe, les économistes attendent une accélération limitée à 0,3-0,4% du PIB, qui passerait à 0,6-0,7% en depuis 3 ans, à près de 1%. C'est l'Allemagne qui serait la cause essentielle de cette amélioration : sa croissance passerait de 0,3% à 1,1%, un quasi-miracle produit par la décision d'accroitre fortement la dépense publique pour investir dans des infrastructures et dans la défense nationale. Cette impulsion macroéconomique induit une croissance des bénéfices des entreprises, de 15% : du jamais vu depuis 2022.
L'Allemagne démarre (enfin), la France ralentit, et les USA sont toujours au-dessus du lot...
Source : Factset et Phiadvisor Valquant
2026 devrait voir les premiers effets sur les gains de productivité, du déploiement déjà réalisés en 2025 des outils d'IA. Les effets devraient etre déjà significatifs, car les activités concernées sont des activités de service, à cycle court et à forte intensité en travail.
Bénéfice : l'année 2026 devrait voir un vrai démarrage des bénéfices en Europe, après 3 années de stagnation
Source : Factset et Phiadvisor Valquant
Nous pensons que la hausse des marchés d'actions est devenue systémique. Elle est devenue tellement cruciale pour l'économie américaine, que son interruption plongerait la première économie mondiale dans la récession : nous l'avons souvent dit et écrit, depuis le début de ce siècle, les récessions de l'économie réelle et des bénéfices d'entreprises ont toujours eu une cause financière, et non réelle. La crise sanitaire de 2020 reste une exception, et un cas très particulier, dont les effets récessifs ont été efficacement compensés par une double stimulation budgétaire et monétaire. La nature systémique de la hausse explique pourquoi les banques centrales interviendraient extrêmement rapidement en cas de problème, avec des outils désormais très efficaces et bien rodés...C'est probablement l'argument le plus favorable au scénario 2026 : le soutien inconditionnel des banques centrales en cas d'évènement très adverse.
Le contre
Au-delà de la probable baisse des taux de la Fed en décembre 2025, les politiques monétaires ne seront plus favorables, essentiellement en raison du maintien de l'inflation à un niveau significativement supérieur aux objectifs des Banques Centrales. Tant la Fed que la BCE devraient rester l'arme au pied au cours de l'année prochaine.
Les taux obligataires pourraient progressivement se redresser, notamment en fin d'année. Si l'année 2026 est l'année de l'investissement, les besoins de financement induits sont considérables, et se rajoutent aux besoins préexistants. On parle en effet de centaines de milliards de $ ou d'€ s'agissant du réarmement allemand et européen, des investissements en IA et en énergie aux USA, sans oublier les nécessaires investissements pour décarboner la planète et lutter contre le réchauffement climatique...Cette demande de capitaux va s'adresser à un marché qui doit déjà financer les déficits publics, notamment celui du Japon, dont la nouvelle première ministre vient d'annoncer un plan de relance à plus de l'équivalent de 110Mds€. C'est à notre avis la véritable inconnue de 2026 : le marché pourra-t-il financer correctement tous ces besoins sans exiger une hausse des taux d'intérêt obligataires ?
Les taux à 30 ans au Japon ont largement dépassé leurs plus hauts de 2008-2009. Ce sera bientôt le cas de la France ?
Source : Factset et Phiadvisor Valquant
La multiplication des indices inquiétants sur les marchés de produits de titrisation constitue aussi un élément défavorable. Nous sommes prévenus : le défaut de First Brand continue à faire parler de lui. Entre défaut de contrôle, notation fantaisistes, escompte double des créances et endettement excessif, toutes les cases de la crise des « subprime » sont cochées. Comme, de plus, la hausse des défauts sur les produits adossés à des crédits étudiants ou d'immobilier de bureau atteint des niveaux très inquiétants, le message est clair. Si la conjoncture économique se dégrade, on reparlera très vite de « produits toxiques » et du risque qu'ils font courir à tout le système...
«Bulle IA» ou pas bulle IA ? : on ne peut parler de bulle que lorsqu'elle a explosé...Ce qui n'est pas le cas, comme le montre la résilience des secteurs concernés lors de l'épisode de stress de la mi-novembre. La baisse du Nasdaq a été limitée à 9%, et tout de suite les cours ont remonté. On peut avancer 2 raisons pour expliquer une telle sérénité 1/ on parle beaucoup de « bulle de l'IA », ce qui permet à ceux qui doutent et veulent vendre, de le faire. Ce sont habituellement ce que l'on appelle « des mains faibles ». Lorsqu'elles ont vendu, il ne reste plus que les « mains fortes », qui gardent leur calme lorsque la correction arrive. Ce qui limite son ampleur. 2/ Les performances fondamentales des acteurs de le techno US demeurent stupéfiantes et justifient les cours actuels. Des croissances de bénéfices anticipées par le consensus des analystes pour 2026 et 2027 habituellement comprises entre 25 et 30% sont cohérentes avec un PER moyen de 28,5 (niveau actuel du Nasdaq).
Croissance et ratios d'évaluation
Source : Factset et Phiadvisor Valquant
En un mot, l'année 2026 pour les actions, c'est la perspective d'une croissance entre 10 et 15% des bénéfices, mais le risque d'une hausse significative des taux obligataires. Il est probable, aussi, qu'en raison des rupture géopolitiques et technologique en cours, la psychologie des investisseurs restera changeante. Il faudra donc mettre en œuvre des tactiques agiles plutôt qu'une stratégie unique sur l'année.
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