(AOF) - "En réponse à des articles récemment parus dans des médias locaux chypriotes au sujet du projet Great Sea Interconnector, Nexans réaffirme qu’il poursuit l’exécution du projet conformément à ses obligations contractuelles et en ligne avec les étapes définies avec son client. Dans des projets de cette nature et de cette envergure, ces étapes peuvent être ajustées au fil du temps. Depuis le lancement du projet Great Sea Interconnector, Nexans continue d’accompagner son client et a reçu des paiements substantiels ayant permis la fabrication du câble Great Sea Interconnector", a réagi Nexans.
Grâce à cela, le fabricant de câbles élimine tout risque financier en cas d'ajustements du projet.
Cette déclaration de Nexans via un communiqué publié cet après-midi fait suite aux informations publiées par le quotidien chypriote Phileleftheros sur son site internet. Selon ce média, Nexans aurait annulé les appels d'offres pour les travaux liés à ce contrat majeur après la décision conjointe de Chypre et de la Grèce de geler ce projet d'interconnexion électrique. Suite à ces informations, le titre de Nexans a chuté de près de 7% à 123,30 euros du SBF 120, à la clôture.
Phileleftheros indique que les appels d'offres ont été annulés par Nexans, car le projet d'interconnexion électrique entre Chypre et la Crète ne peut pas se dérouler comme prévu initialement
En juillet 2023, Nexans annonçait avoir décroché un contrat record avec le Great Sea Interconnector d'un montant de 1,43 milliard d'euros. "Élément essentiel de ce projet de grande ampleur qui vise à relier les réseaux de Grèce, d'Israël et de Chypre, ce câble haute tension à courant continu (HVDC) de 525 kV (kilovolt) sera l'interconnexion la plus longue et la plus profonde jamais installée", expliquait dans un communiqué la société mondiale spécialisée dans la conception et la fabrication de systèmes de câbles et de services.
Le Great Sea Interconnector doit permettre d'échanger jusqu'à 1 000 MW entre les trois pays, avec la possibilité de passer à 2 000 MW, soit l'équivalent de la consommation électrique moyenne de 3 millions de foyers. L'objectif est de mettre fin à l'isolement énergétique de Chypre, en créant un corridor énergétique entre l'Europe et l'Asie. Le premier pôle devrait être achevé en 2028 et le second en 2029.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Premier mondial de la conception et fabrication de systèmes de câbles, créé en 1901 ;
- Chiffre d’affaires de 7,1 Mds€ réalisé à 67% dans l’électrification (33% dans les connexions, 18% dans les réseaux et 17% dans le transport d’électricité) ;
- Répartition des ventes à 45% en Europe, 31% dans les Amériques, 14% en Asie Pacifique et 8% en Moyen-Orient, Afrique et Russie ;
- Ambition « Sparking Electrification » : position à l’avant-garde de l’électrification, par la maîtrise de la chaîne de valeur -de la production d’énergie à sa transmission et à sa distribution ;
- Capital éclaté avec 4 positions fortes –le chilien Invexans Pack pour 14,2%, Baille Giffort pour 7,9%, BPI France pour 5,2% et les salariés pour 3,2%-, Jean Mouton présidant le conseil de 14 administrateurs, Christopher Guérin étant directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires privilégiant la croissance en valeur et la premiumisation des offres :
- refonte du comité exécutif et de l’organisation en régions avec focus sur les marchés PWR-Grid et PWR-Connect et priorité à la production locale dans les 40 pays où est présent le groupe ;
- investissements précoces dans les capacités de production de dernière génération et maîtrise de l’approvisionnement dès les ressources,
- priorité aux solutions intégrées conjuguant câbles de pointe et innovations en technologies de câblage, de dispositifs de surveillance et de logiciels,
- réduction des coûts : simplification de l’organisation recentrée sur 4 secteurs et 12 sous-secteurs, limitation du nombre de clients, ramenés de 17 000 à 4 000 comptes stratégiques, et, face à l’inflation des prix du cuivre, plans SHIFT Performance et Prime & Amplify,
- montée en puissance de la production de câbles spéciaux -médicaux, bas carbone… ;
- anticipation : plan Ultracker contre les pénuries de pénurie de semi-conducteurs et matières premières, hausse de la capacité de production & recyclage de cuivre à Lens en France,
- innovation dynamique - 15 centres de R&D et + 2000 brevets- tournée vers la création d’autoroutes d’électricité, la performance des isolants, la fiabilité des réseaux et la circularité des câbles avec le pôle cAmpaCity, dédié à l’électrification décarbonée ;
- Stratégie environnementale net zéro en 2050 :
- objectifs 2028 : réduction de 42% des émissions de CO2 de scope 1 et 2 vs 2019 et de 29% pour celles émises dans le scope 3 (fournisseurs),
- modèle E3 (Économie, Environnement, Engagement) sur toute la chaîne de valeur, - lancement de l’activité de recyclage, valorisation des câbles avec objectif d’une teneur en cuivre recyclé de 25 % en 2028 vs 2023 et lancement de câbles à 10 % d’aluminium recyclé ;
- Visibilité avec un carnet de commandes de 8,1 Mds€, auquel s’ajoute 1 Md€ du nouveau contrat RTE ;
- Après les cessions AmerCable et Lynxeo, montée des offres d’électrification dans les revenus via les acquisitions (finlandais Reka Câble, colombien Centelsat, italien La Triveneta), investissement dans un 3ème navire câblier et renforcement en Norvège des capacités d’électricité sous-marine ;
- Bilan sain : 1,83 md€ de capitaux propres et 214 M€ de dette nette, avec effet de levier de 0,85.
Défis
- Exposition limitée au durcissement des droits de douane américains (présence locale et au Canada) ;
- Après une hausse de 4,1% des ventes et de 7% du bénéfice d’exploitation à fin mars, objectifs 2025 inchangés : 2 fois rehaussés d’un chiffre d’affaires d’environ 7 Mds€, d’un résultat d’exploitation de 750 à 800 M€, et d’une génération de trésorerie entre 225 et 325 M€ ;
- Objectifs financiers 2025-2028 : bénéfice d’exploitation de 770-850 M€, rentabilité des capitaux employés supérieure à 20%, investissements d’environ 1,2 Md€, génération de trésorerie cumulée d’environ 1,4 Md€ et effet de levier de la dette de 1 au plus ;
- Dividende 2024 en hausse à 2,60 € et politique de distribution de 30% avec rachats d’actions.

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