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Neoen : très forte croissance dans les énergies alternatives,belle levée d'argent frais sur un marché morose
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 15/11/2018 à 19:30

Jérôme Lieury
Jérôme Lieury

Jérôme Lieury

Olier Etudes & Recherches

Analyste financier, membre du Cercle des analystes

https://www.olier-etudes-recherche.fr/

Neoen : très forte croissance dans les énergies alternatives, belle levée d'argent frais sur un marché morose

Neoen : très forte croissance dans les énergies alternatives, belle levée d'argent frais sur un marché morose

Pour dire les choses simplement (et on ne le fait jamais assez), on a souvent l'impression que les introductions en Bourse réussissent pour deux raisons avant tout : le charme de la nouveauté, et la peur de manquer. De fait, une société qui apporte une innovation disruptive en principe a plus de chance de susciter l'intérêt des investisseurs qu'une société qui a déjà des comparables cotés. Par ailleurs, en n'étant souvent qu'à ses débuts, la société que l'on introduit aura le plus souvent après introduction une capitalisation boursière encore limitée en taille (en attendant de réaliser pleinement son potentiel, et les nombreux candidats investisseurs risquent de ne pas se voir attribuer beaucoup de titres au terme de la procédure de "book building" de la pré-introduction. Ce qui fait que le principal argument de vente des intermédiaires en charge de l'introduction est souvent le message subliminal suivant : "dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde !".

Un argument qui aide bien, surtout quand la société présentée est en perte parce qu'elle n'a pas encore dépassé son point mort (: le chiffre d'affaires espéré pour devenir rentable), et qu'en conséquence de quoi elle fait aussi appel au marché pour trouver de l'argent frais et continuer à se développer, et de réaliser pleinement son formidable potentiel. Et un argument qui aide surtout quand la société est encore en mode projet, voire est encore une start-up, et rien de plus.

Mais, Dieu merci, il arrive aussi que des sociétés relativement nouvelles se présente au marché en étant déjà profitable. Mais pas assez cependant pour se développer aussi vite qu'elle le pourrait, et elles ont donc besoin aussi d'argent frais. Mais elles n'ont souvent pas trop de mal à le trouver : c'est très notamment le cas de Neoen, qui s'est introduite en Bourse mi-octobre à Paris, et qui a levé 450 millions d'euros, ce qui n'est pas rien, à l'occasion.

Un premier parc éolien construit en France en 2011

Neoen est un des premiers producteurs indépendants d'électricité renouvelable avec en exploitation 26 centrales solaires (dont Cestas, la plus grande en France) et 19 fermes éoliennes en activité au 30 juin 2018, pour une capacité de génération totale de 1,25MW, un chiffre d'affaires attendu pour cette année de 220M€ et 150 salariés environ. Neoen est un acteur important de son métier non seulement en France et en Australie, avec aussi au Salvador, au Portugal, en Jamaïque, et en Zambie. La société vend son énergie principalement aux grandes compagnies d'électricité, et de plus en plus aux entreprises, sur la base de contrats de fourniture à long-terme, le reste allant sur le marché spot. Elle opère enfin aussi deux grands stockages d'électricité, quelque chose de très nouveau, à base de batteries lithium-ion, en partenariat avec le fameux Tesla.

Ex-Direct Energie Renouvelable, une filiale du groupe de négoce Louis Dreyfus, Neoen a construit son premier parc éolien en France en 2011 et remporté son premier appel d'offre CRE dans le solaire en 2012, puis lancé de nombreux projets en 2014 : en France, avec Cestas, au Portugal, et au Salvador avec la centrale Providencia Solar. En 2015, le groupe a démarré le projet éolien Hornsdale ainsi que plusieurs centrales solaires en Australie (DeGrussa, Parkes, Griffith, Dubbo), et s'est depuis implanté à la Jamaïque, en Zambie et en Argentine, toujours avec des centrales solaires, ainsi qu'en Finlande, où il a repris deux projets de fermes éoliennes, dont une, Hedet, vend l'intégralité de sa production à Google.

Un beau modèle d'affaire

Neoen grandit avant tout par croissance organique, et cette croissance est très forte : après +43% en 2016 et +71% en 2017, le chiffre d'affaires devrait progresser de près de +60% sur l'année 2018, après un 1er semestre à +87% à fin juin. La société est aussi très profitable avec une marge opérationnelle de 43% en 2017, ce qui peut se comprendre assez bien : le carburant pour produire l'électricité est gratuit, puisque c'est la lumière du soleil ou le vent, et les centrales ont des coûts d'exploitation très faible, puisqu'il s'agit avant tout de maintenance, laquelle est assurée par les fournisseurs de biens d'équipements qui les ont construites. Et les projets sont rentables suffisamment vite pour couvrir les frais financiers, lesquels sont pourtant très élevés, les investissements en centrales étant financés presque entièrement par de la dette financière (logée dans chaque filiale société de projet, et "sans recours" contre la société mère).

Bref, un beau modèle d'affaire a priori, même si certains projets, tel la centrale de cogénération de Commentry, semblent avoir un peu de mal, et avec un potentiel encore très important selon la direction : les projets en cours devraient apporter 2GW de capacités supplémentaire ces prochaines années, et la société vise un objectif de taille de 5 GW de capacités de production en 2021, dont les 2/3 en solaire. De fait, après le stockage de Hornsdale et le Bulgana Green Power Hub (ferme d'éoliennes + stockage), Neoen a toujours de grands projets en développement, dont le Kaban Green Energy Hub dans le Queensland australien, soit une ferme éolienne de 29 turbines géantes (240 m de haut) de 4,2MW chacune, combinée avec un autre stockage d'électricité.

A cet horizon 2021, et avec cette taille, Neoen devrait autofinancer une croissance de ses capacités de 500MW par an, tout en commençant à distribuer un dividende, soit un modèle plus calme de compagnie d'électricité, et presque dans la note des "utilities" traditionnelles.

Un bel avenir, donc, qui a convaincu les investisseurs, puisque l'introduction s'est bien passée, sur un marché plutôt morose. Avec il est vrai un argument de poids : le principal actionnaire, le groupe familial qui a développé la société, a participé à l'augmentation de capital pour ne pas se faire diluer.
Ce qui est plutôt rassurant, dans un sens.

Jérôme Lieury - Analyste Senior - Olier Etudes & Recherche - Membre du Cercle des Analystes Indépendants - www.olier-etudes-recherche.fr.

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3 commentaires

  • 16 novembre 09:37

    umrk, le niveau dont tu parles ne concerne pas le journaliste en question, il ne sait ni compter, ni parler et même le certificat d'études primaire demande les deux compétences.


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