
Nanobiotix mène actuellement d'autres essais cliniques avec son traitement. (crédit : Nanobiotix)
L’action Nanobiotix s’est envolée, progressant de 50% ce vendredi après la publication des résultats positifs dans son étude ACT.IN.SARC, un essai de phase II/III évaluant NBTXR3, son principal actif en développement, dans le sarcome des tissus mous, un cancer rare.
Dans l’essai, 16,1% des patients traités avec NBTXR3, en association avec une radiothérapie ont bénéficié d’une «réponse pathologique complète» (moins de 5% des cellules présentes dans la tumeur irradiée étaient encore viables après le traitement). Seuls 8% des patients ayant reçu un placebo ont bénéficié de cette réponse.
Le critère secondaire, sans doute plus parlant sur le plan médical, concerne le statut des marges de résection. En d’autres termes : dans quelle mesure l’action du produit permet-elle de réduire suffisamment la tumeur pour qu’ensuite la chirurgie de résection de cette tumeur soit «propre» et qu’il ne reste pas de cellules cancéreuses sur les bords (R0) ?
Sur ce critère, NBTRX3 affiche une hausse relative de 20%. «Le taux de R0 (marges négatives) est encore plus impressionnant (que le critère primaire) puisqu’il est augmenté de plus de 20% comparé à la moyenne qui est de 64%», précise le professeur Jean-Yves Blay, médecin oncologue et directeur général du centre Léon Bérard, centre de référence français en cancérologie, à Lyon.
Enfin, les données cliniques confirment le très bon profil de sécurité du produit (NBTXR3 est composé de nanoparticules d’hafnium, un matériau inerte sur le plan biologique qui amplifie « simplement » les rayonnements ionisants). Les effets secondaires sont quasi-exclusivement liés au mode d’administration, intra-tumorale, du produit.
D'autres essais cliniques en cours
Le potentiel commercial de NBTXR3 dans le sarcome des tissus mous n’est pas négligeable, il est estimé à 175 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel mondial, par les analystes de Jefferies.
Cependant, il est probable que, dans un premier temps, la société n’aille pas plus loin que la demande de marquage CE pour son produit dans cette indication. Et, notamment, qu’elle n’engage pas les démarche pour obtenir un remboursement.
En effet, d’autres essais cliniques sont en cours qui pourraient permettre à la société de renforcer la démonstration de l’intérêt de son produit. C’est notamment le cas dans le cancer de la tête et du cou, actuellement en phase II, en association avec la radiothérapie mais aussi en combinaison avec des immunothérapie (+ radiothérapie).
Dans le sarcome des tissus mous, NBTXR3 permet d’améliorer les conditions dans lesquelles les patients sont opérés. Mais dans d’autres indications, le produit pourrait démontrer un impact direct sur la survie même des patients. Le prix que la biotech pourrait alors obtenir pour son produit, de la part des « payeurs » serait plus important. L’intérêt qu’elle pourrait susciter de la part de l’industrie pharmaceutique– notamment des acteurs présents en immuno-oncologie – le serait aussi.
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