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Les places émergentes et océaniques font la course en tête
information fournie par Les sélections de Roland LASKINE 12/09/2025 à 11:45

Le 12 septembre 2025

Les Français disposent-ils d'une meilleure visibilité sur la capacité de survie de Sébastien Lecornu à son poste, que Michel Barnier ou François Bayrou ? Non, à l'évidence. Les marchés sont-ils rassurés par sa nomination ? Oui, sans l'ombre d'un doute. La Bourse n'a visiblement pas eu besoin de certitude pour enchaîner trois séances de hausse consécutives depuis la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. Le taux à 10 ans de la dette française s'est détendu bien en dessous du pic de 4,60% atteint au début du mois.

Sur le marché obligataire, les investisseurs constatent que la dette française reste très demandée. Sur celui des actions, ils se rassurent en se disant que les grands groupes français du CAC 40 sont peu endettés et que leur dépendance aux commandes publiques reste limitée. Nos grandes entreprises sont surtout très internationalisées, puisqu'elles ne réalisent que 15% de leur chiffre d'affaires en France, 25% en Europe hors de l'Hexagone et 60% dans le reste du monde. Les valeurs françaises sont aussi portées pas la bonne tenue de l'ensemble des marchés financiers.

laskine

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A Wall Street, les marchés n'ont pas été effrayés par l'annonce d'un léger rebond de l'inflation au cours du mois d'août. Les investisseurs préfèrent s'intéresser à la poursuite de la dégradation du marché de l'emploi qui constitue un argument de poids pour inciter la Fed à entamer un cycle de détente monétaire, avec deux baisses des taux directeurs attendues pour la mi-septembre et décembre. Cette seule perspective suffit pour l'instant à balayer toutes les inquiétudes. La réduction attendue des conditions de crédit devrait à la fois relancer la consommation des ménages et rassurer les chefs d'entreprise qui ont jusqu'à présent eu tendance à freiner leurs dépenses d'investissement. Dans la zone euro, la BCE n'a pas réduit ses taux directeurs, ce qui ne constitue pas une surprise tant elle s'est montrée active sur ce terrain au cours de ces derniers mois. Elle a légèrement revu à la hausse ses prévisions de croissance pour cette année à 1,2%, un niveau en nette progression par rapport au taux de 0,9% annoncé en juin.

Faut-il pour autant revenir sur la stratégie de prudence que nous avons mis en œuvre avec succès au cours de ces derniers mois ? La réponse à cette question se trouve dans l'impérieuse nécessité de renforcer la diversification des risques au sein des portefeuilles. S'il nous semble qu'il y a, peut-être, une petite lumière au bout du tunnel, l'horizon est loin d'être dégagé dans notre pays. La chance toute relative dont nous disposons aujourd'hui, c'est, qu'à l'exception des forces politiques extrêmes de gauche comme de droite, les partis du centre se sentent très affaiblis et n'ont aucun intérêt à provoquer des élections anticipées qui risqueraient de la balayer définitivement. Le plus gros de leurs troupes a donc tout intérêt à trouver un compromis de gouvernement, fût-il bancal ! C'est la raison pour laquelle nous ne redoutons pas une crise de grande ampleur. Les problèmes de fond de l'économie française restent cependant entiers : dette abyssale, perte de compétitivité, manque de volonté politique, fiscalité excessive, insécurité grandissante, etc... Sans changement de cap radical, nous sommes condamnés à rester à la traîne de nos voisins européens et plus encore de nos compétiteurs extra-européens. Ce n'est donc pas du côté de la cote française que se trouvent les meilleures opportunités d'investissement du moment.

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En s'engageant dans une guerre commerciale contre la planète entière, Donald Trump est en train de faire bouger les alliances mondiales en créant des liens commerciaux entre des économies est-européennes, asiatiques et sud-américaines qui n'avaient jusqu'à présent pas conscience de leur force. L'émergence d'un axe Russie-Inde-Chine en est le meilleur exemple. Des accords transcontinentaux qui se nouent entre l'Europe, l'Asie, le sous-continent américain et des acteurs géographiquement de culture occidentale, comme le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l'Australie, sont en train de rebattre les cartes. Ces nouvelles perspectives commencent même à monter au cerveau de nos fonctionnaires européens confortablement installés à Bruxelles… Tout ceci au nez et la barbe des Etats-Unis. Ce n'est donc pas un hasard, si les meilleures performances boursières se trouvent du côté des indices émergents, comme la Chine, la Corée du Sud, le Vietnam, le Brésil et même la Bourse de Tel Aviv ou celle de Budapest. Les gains sont conséquents, ils vont de 40 à 20% depuis le début de l'année.

Notre sélection d'ETF Monde et le portefeuille Défensif restent deux excellents modèles d'investissement. C'est la raison pour laquelle, nous avons cette semaine une nouvelle fois renforcé nos diversifications au sein de notre sélection d'ETF Monde PEA en augmentant de 1000 parts supplémentaires les positions sur le tracker Amundi PEA Chine (ex-MSCI China). Cette ligne est aujourd'hui de loin la plus importante du portefeuille. Nous avons de la même manière acheté 2000 nouvelles parts du tracker iShares MSCI World Swap PEA qui occupe désormais la deuxième place de notre sélection Monde. D'une manière, plus tactique que stratégique, nous avons aussi renforcé cette semaine la part dévolue aux ETF Amundi CAC 40 et EuroStoxx 50 qui disposent d'un certain potentiel de rattrapage.

De façon plus fondamentale, c'est plutôt du côté des marchés Asie-Pacifique, de l'Océanie et de l'Europe de l'Est (hors Russie) que nous intensifions nos recherches, en sachant que les produits d'investissement éligibles au PEA ne sont pas légion sur ces zones géographiques. A noter que notre petite ligne constituée de 10 parts de l'ETF Amundi Russell 2000 Ucits orienté vers les valeurs moyennes américaines reprend enfin des couleurs. La perspective d'une prochaine baisse des taux de la Fed, dont de nombreuses entreprises sont directement dépendantes, n'y est pas étrangère.

Avec un gain de 14% sur un an glissant et de 54% sur 5 ans, notre sélection d'ETF Monde continue d'enregistrer d'excellentes performances. Elle reste, dans le contexte actuel, le véhicule le plus adapté à une stratégie de diversification de portefeuille. Les trackers synthétiques éligibles au PEA dont l'objectif est de répliquer, à partir d'échanges de swap, les principaux indices internationaux ne sont pas encore totalement entrés dans les mœurs. Ces derniers temps, ils ont pourtant apporté la preuve de leur efficacité. De façon plus conventionnelle, notre portefeuille Défensif se montre lui aussi remarquablement résilient, avec un gain de 10% sur un an glissant et de 50% sur 5 années. Cette semaine nous avons acquis dans ce portefeuille 1000 actions Danone, ainsi que 3000 autres de l'opérateur téléphonique néerlandais KPN et renforcé de 90 titres notre ligne Dassault Aviation. Ces derniers temps, le cours de notre avionneur spécialisé dans la défense n'a guère brillé par ses performances, mais la valeur semble de nouveau portée par une amélioration de la visibilité sur ses perspectives d'activité.

Bonne lecture et bon week-end à tous,

Roland Laskine

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