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Les marchés tournent le dos à leur pire année depuis 2008 (actualisé)
information fournie par Reuters 02/01/2019 à 11:11

 (Répétition d'une dépêche transmise le 21 décembre avec
actualisation des cours au 31 décembre)
    * Des rendements négatifs pour tous les actifs cette année
    * Le S&P 500 a perdu 6,2% en 2018
    * Le Stoxx 600 a cédé 13,2%, le CAC 40 près de 11% 
    * Le dollar signe sa meilleure année depuis 2015
    * Le pétrole est entré en "bear market"
    * Vifs débats sur la croissance et la politique monétaire 
    * Les risques politiques ont dominé et domineront 2019

    par Blandine Henault
    PARIS, 2 janvier (Reuters) - Il y a fort à parier que les
investisseurs chercheront vite à oublier l'année 2018,
caractérisée par des performances négatives pour l'ensemble des
classes d'actifs. Mais 2019 devrait apporter peu de consolation,
le ralentissement de la croissance mondiale, la restriction des
liquidités et les risques politiques demeurant bel et bien
présents.
    Les marchés d'actions ont pour beaucoup connu l'an dernier
leur pire performance depuis la crise financière de 2008. A Wall
Street, le S&P 500  .SPX  a accusé un repli annuel de 6,24%, le
Dow Jones  .DJI  une baisse de 5,63% et le Nasdaq Composite
 .IXIC  un recul de 3,88%.
    En Europe, le Stoxx 600  .STOXX  a cédé 13,24% en 2018, là
aussi sa plus forte baisse en dix ans. Le Footsie 100  .FTSE  a
lâché 12,48% et le Dax 30  .GDAXI  a souffert plus encore avec
un repli de 18,26%. A Paris, le CAC 40  .FCHI  accuse un repli
de 10,95%, sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2011.
    L'indice MSCI All countries world (ACWI)  .MIWD00000PUS ,
qui regroupe 47 marchés développés et émergents, a accusé une
baisse de 11,18% en 2018.
          
    
    
    Après un départ en fanfare, les marchés d'actions ont été
rattrapés dès février par un accès de tensions sur les
rendements obligataires, sur fond de craintes inflationnistes et
de possible accélération du resserrement monétaire aux
Etats-Unis.
    La correction a vite été effacée à Wall Street alors que
l'Europe subissait la recrudescence des risques politiques avec
l'émergence d'une coalition gouvernementale populiste en Italie
et l'absence d'avancées dans les négociations sur le Brexit.
    Résultat: les indices américains ont renoué avec des records
en septembre tandis que les actions européens accusaient des
sorties massives.
    
    L'EUROPE A DÉÇU
    La divergence entre marchés européens et américains traduit
aussi l'une des grandes surprises "négatives" de cette année
2018: le ralentissement de la croissance dans la zone euro.
    "Cet essoufflement s'explique par des facteurs temporaires
tels que les nouvelles normes d'émission dans l'industrie
automobile (qui pénalisent surtout l'économie allemande) mais
aussi par des difficultés structurelles, en particulier le net
repli de la demande externe associé aux nouveaux droits
américains sur les importations", explique Samy Chaar, chef
économiste chez Lombard Odier.
    Dans le même temps, l'activité économique aux Etats-Unis a
été soutenue par une stimulation budgétaire inhabituelle à ce
stade du cycle, ce qui a conduit à une nette revalorisation du
dollar.
    Le billet vert a ainsi signé sa meilleure année depuis 2015
(+4,4%).  
    
 
    "L'environnement a beaucoup changé en un an, tant en terme
de valorisations que de sentiment de marché. Ce changement s'est
fait au cours d'une année 2018 inattendue, de rupture", observe
Laurent Gonon, directeur des gestions chez BFT IM.
    "D'un point de vue macroéconomique, nous sommes passés dans
un environnement de croissance désynchronisée, avec des
surprises positives aux Etats-Unis mais négatives dans le reste
du monde".
    Au-delà de la zone euro, le ralentissement économique de la
Chine demeure plus inquiétant. Les difficultés de certains
autres pays émergents, comme la Turquie ou l'Argentine, ont
aussi accru les tensions sur cette classe d'actifs, la première
à avoir décroché cette année.
    
    REGAIN DE VOLATILITÉ
    La prédominance des risques politiques, et en particulier
celui de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine,
n'a rien fait pour aider les investisseurs à naviguer dans un
environnement devenu soudain plus volatil.
    "Ce risque politique explique en partie le changement de
régime de volatilité, passé de 11% en moyenne à 2017 à 16% en
2018", indique Laurent Gonon.
          

    Le regain de volatilité est dû aussi, pour beaucoup
d'observateurs, à la diminution des liquidités financières liée
au resserrement monétaire de la Réserve fédérale, qui continue
de réduire la taille de son bilan et a relevé quatre fois ses
taux cette année.
    De quoi alimenter les débats, parmi les investisseurs comme
au sein du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), sur
le fameux taux "neutre", qui n'accélère ni ne freine la
croissance, ainsi que sur une possible inversion de la courbe
des taux, annonciatrice par le passé d'une prochaine récession
de l'économie américaine.
    
    
    "Jerome Powell s'est montré extrêmement intelligent, en se
mettant en prétention de pouvoir gérer le retour de cycle",
commente Bruno Colmant, chef économiste chez Degroof Petercam,
après les premiers mois du banquier central à la tête de la Fed.
    Mais si Jerome Powell a remplacé avec succès Janet Yellen,
il n'a pas pu empêcher les doutes de s'installer. Seuls en tête,
les marchés d'actions américains n'ont finalement pas échappé
aux tensions des autres places boursières, flirtant eux aussi
avec un "bear market" en fin d'année. Le segment technologique,
vedette de la cote, a été le premier à souffrir.
  
  
    "Mais d'un point de vue marchés, la vraie rupture est venue
de la fin du régime de baisse sur le taux à dix ans américain.
Peut-être que l'on reviendra dans cette tendance baissière mais
il n'en reste pas moins que nous en sommes sortis et que nous ne
pouvons désormais plus attendre le même niveau de performance
sur le marché obligataire", dit Laurent Gonon.
    
    
    "2018 a montré combien une hausse des rendements américains
peut être difficile à digérer pour les marchés, alors même
qu'elle est une conséquence tout à fait prévisible pour une
économie saine, qui affiche une croissance supérieure à son
potentiel et réduit son écart de production", pointe Samy Chaar
chez Lombard Odier.
    "Cette source de volatilité ne disparaîtra probablement pas
l'année prochaine, sachant que le resserrement monétaire est
appelé à se poursuivre aux Etats-Unis et à débuter ailleurs,
notamment dans la zone euro", ajoute-t-il.
    Les risques politiques, autour de la guerre commerciale, de
l'Italie et du Brexit, promettent aussi de nouvelles sueurs
froides aux investisseurs, chacun de ces dossiers étant loin
d'être définitivement réglé.
    "Il va falloir apprendre à vivre avec", observe Laurent
Gonon, chez BFT IM.
    Dans ce contexte de marché très craintif, de nombreux
observateurs rappellent toutefois que les fondamentaux de
l'économie et des entreprises restent bons.
    "Globalement il n'y a pas d'excès de levier dans le secteur
privé, les politiques économiques sont accommodantes, les
salaires progressent et de manière plus récente, la baisse des
prix du pétrole compense les tensions sur les conditions
financières", résume Christophe Morel, économiste de Groupama
AM. 
       
    
    La croissance des bénéfices devrait ralentir,
particulièrement aux Etats-Unis, mais les profits resteront
orientés à la hausse, avec une progression attendue autour de
10% en moyenne, souligne-t-on aussi chez BFT IM. 
    D'autres se montrent néanmoins plus prudents. "Pour les
marchés, il y a trois pièces importantes au puzzle: le cycle
macroéconomique mondial, la liquidité mondiale et la menace d'un
populisme croissant", indique Darren Williams, directeur de la
recherche économique mondiale chez AllianceBernstein.
    "Ensemble, ces facteurs laissent présager une autre année
volatile et difficile pour les actifs risqués mondiaux."

    VOIR AUSSI :
    LE POINT sur les perspectives de marché 2019 des gérants et
stratèges  
    GRAPHES-Changes-L'année 2019 sera moins faste pour le dollar
 
    Les obligations souveraines de la zone euro ont brillé en
2018  
    BOURSE-Le palmarès 2018 des grands indices européens
 
    BOURSE-Merck conforte son titre de meilleure performance
2018 du Dow  
    ENCADRÉ-Les performances de Wall Street en 2018  
    L'Europe a plombé les marchés primaires actions en 2018
 
    Le marché du M&A se prépare à une année 2019 moins
faste 
    
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Des Bourses mondiales très chahutées en 2018    https://tmsnrt.rs/2Svg3Wx
Des rendements négatifs en 2018 pour tous les actifs    https://tmsnrt.rs/2SulnJO
Le dollar a signé sa meilleure année depuis 2015    https://tmsnrt.rs/2SxHCP8
Le grand retour de la volatilité    https://tmsnrt.rs/2SvkCAj
Evolution de la courbe des taux US    https://tmsnrt.rs/2SC1dOk
Les géants de la tech délaissés    https://tmsnrt.rs/2GOsDiw
Changement de régime sur le marché obligataire    https://tmsnrt.rs/2SxJ6ca
Une année en deux temps sur le marché pétrolier    https://tmsnrt.rs/2GPS3vX
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Édité par Marc Angrand)
 

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