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(Répétition d'un article précédent pour un plus grand nombre de lecteurs. Les opinions exprimées ici sont celles de l'auteur, chroniqueur pour Reuters.) par Clyde Russell
Les droits de douane de 50 % prévus sur les importations de cuivre pourraient s'avérer être le plus grand objectif personnel du président américain Donald Trump dans la guerre commerciale qu'il mène actuellement avec le reste du monde.
M. Trump a annoncé les droits de douane mercredi, en précisant qu'ils entreraient en vigueur le 1er août.
Bien que M. Trump ait semblé assez catégorique dans sa déclaration, il manque des détails sur les produits qui seront inclus dans la définition du cuivre, et sur la possibilité d'exemptions ou de taux réduits pour certains fournisseurs importants des États-Unis, tels que le Chili et le Canada.
Mais même si des concessions sont faites avant la date de mise en œuvre, le résultat final sera probablement que les importations de cuivre seront frappées par des droits de douane considérablement plus élevés que ceux qui prévalaient avant le retour au pouvoir de M. Trump en janvier.
Comme pour les autres droits de douane imposés par M. Trump, la motivation derrière les droits de douane sur le cuivre est d'encourager l'exploitation minière et la fonte nationales de ce métal industriel, qui est essentiel à la fabrication de véhicules électriques, de matériel militaire, de semi-conducteurs et d'un large éventail de biens de consommation.
Le problème de la vision économique quelque peu naïve de M. Trump est que la réalité du marché américain du cuivre est telle qu'il sera extrêmement difficile de donner une impulsion significative à l'extraction et à la transformation du cuivre, tant à court qu'à long terme.
Les États-Unis produisent un peu plus de la moitié de leurs besoins annuels en cuivre et leurs importations de métal raffiné s'élèvent à 810 000 tonnes métriques en 2024.
Il est possible que les mineurs de cuivre tels que Freeport McMoRan FCN.X et Rio Tinto RIO.AX exploitent leurs mines existantes plus intensivement et augmentent leur production, mais cela n'apporterait qu'une augmentation à court terme de l'offre de minerai et ne serait probablement pas durable.
L'importation de minerai de cuivre et son raffinage sont également peu probables, car il faudrait du temps et de l'argent pour remettre en service des capacités de fusion inutilisées, le seul candidat viable étant l'usine Asarco de Hayden, en Arizona, qui appartient à Grupo Mexico et qui est mise en veilleuse depuis plus de quatre ans.
De nouvelles mines sont en cours de planification, la plus importante étant Resolution Copper de Rio en Arizona, qui a été retardée par des contestations juridiques du peuple indigène Apache.
Une décision de la Cour suprême en mai en faveur de Rio et de son partenaire dans Resolution BHP Group BHP.AX , semblerait ouvrir la voie au développement de la mine, mais même si cela est accéléré, il faudra encore plusieurs années avant la première production.
IMPORTATIONS NÉCESSAIRES
En attendant, les États-Unis vont dépendre des importations de cuivre , ce qui signifie que les acheteurs de ce métal ont des choix limités.
Ils peuvent soit payer les droits de douane, soit réduire leur consommation de cuivre en produisant moins de produits.
Cela signifie que les constructeurs automobiles, les constructeurs de maisons et les fabricants d'électronique devront probablement faire face à des coûts plus élevés, car les prix nationaux du cuivre augmenteront pour s'aligner sur le niveau du métal importé.
La manière dont ces coûts seront absorbés ou répercutés dépendra du pouvoir de marché des entreprises concernées, mais l'impact global sera probablement une hausse de l'inflation si les coûts sont répercutés sur les consommateurs, ou une baisse des investissements et de l'emploi si les entreprises font ce que Trump a suggéré et "mangent les droits de douane"
L'impact des droits de douane affectera également les prix et les mouvements du cuivre dans le monde entier, à court et à long terme.
Les États-Unis ont aspiré de grandes quantités de cuivre jusqu'à présent en 2025, les analystes de Macquarie estimant que les importations ont totalisé 881 000 tonnes au premier semestre de cette année, par rapport à un besoin sous-jacent d'environ 441 000 tonnes.
Cela signifie qu'une fois que les droits de douane seront appliqués, les importations américaines risquent de chuter à mesure que les stocks de métal, moins chers, seront épuisés.
Cela devrait faire baisser les prix mondiaux du cuivre, inversant la tendance à la hausse des prix depuis le retour de Trump à la Maison Blanche.
Les contrats de référence pour le cuivre à Londres CMCU3 ont terminé à 9 630,50 dollars la tonne mercredi, en hausse de près de 10% depuis la fin de l'année dernière.
Les contrats de cuivre américains HGc3 ont atteint une prime de 26 % par rapport à leur équivalent londonien mercredi, contre une prime de 13 % avant l'annonce de Trump.
Cette prime de 26 % est encore bien en deçà des droits de douane de 50 %, ce qui témoigne probablement de l'incertitude qui règne sur le marché quant aux types de produits en cuivre qui seront soumis à des droits de douane ou au risque d'un taux inférieur pour certains pays.
Mais une fois que la forme finale des droits de douane sur le cuivre sera clarifiée et que les stocks existants seront épuisés, il est probable que les prix américains augmenteront pour atteindre une prime reflétant le niveau des droits de douane.
Les opinions exprimées ici sont celles de l'auteur, chroniqueur pour Reuters.
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