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Nissan douche l'espoir d'un réchauffement rapide avec Renault
information fournie par Reuters 25/06/2019 à 17:10

Nissan douche les espoirs de rapprochement rapide avec Renault

Nissan douche les espoirs de rapprochement rapide avec Renault

* Saikawa s'excuse pour l'affaire Ghosn
    * Il accorde la priorité au redressement de Nissan
    * Saikawa reconduit au conseil d'administration de Nissan
    * A l'AG, les actionnaires votent la nouvelle gouvernance
    * Saikawa prêt à revoir la structure capitalistique de
l'alliance
    * Le changement de gouvernance "une bonne nouvelle"-sce
Renault

 (Actualisé avec précisions, "no comment" de Renault et Bercy)
    par Naomi Tajitsu
    YOKOHAMA, Japon, 25 juin (Reuters) - Nissan  7201.T  a
douché mardi les espoirs d'un réchauffement rapide des relations
avec Renault  RENA.PA  en prévenant qu'un manque d'équité entre
les deux constructeurs pourrait mettre rapidement fin à leur
alliance nouée il y a vingt ans.
    S'exprimant devant les actionnaires réunis pour l'assemblée
générale du groupe à Yokohama, la première depuis l'affaire
Carlos Ghosn, le directeur général de Nissan a dit vouloir
préserver l'esprit d'égalité au sein de l'alliance, malgré une
structure d'actionnariat longtemps perçue comme déséquilibrée au
Japon.
    A l'issue de cette réunion de trois heures, ponctuée de
chahuts, les actionnaires ont reconduit comme prévu Hiroto
Saikawa au conseil d'administration, malgré l'opposition de
sociétés de conseil. Il a maintenant la lourde tâche de rebâtir
une relation de confiance avec le partenaire français, à nouveau
ébranlée ces dernières semaines par un bras de fer sur les
nouveaux comités de Nissan.
    "Nous voulons une relation gagnant-gagnant avec Renault.
L'alliance a été prospère jusqu'ici parce que nous avons
respecté l'indépendance de chacun", a déclaré Hiroto Saikawa.
    "Si cela est nécessaire, nous mettrons notre structure
capitalistique sur la table. Si la relation bascule dans un
gagnant-perdant, elle se rompra très rapidement", a-t-il
poursuivi.
    La disgrâce de Carlos Ghosn, accusé de malversations
financières qu'il dément, a fragilisé les liens entre Renault et
Nissan. Jusqu'à son arrestation en novembre dernier,
l'architecte et homme fort de l'alliance était censé travailler
à un renforcement de l'édifice pour assurer sa survie au-delà de
la génération des fondateurs.
    Tout renforcement pose cependant la question de l'évolution
des participations croisées. Renault détient actuellement 43,4%
de Nissan, tandis que Nissan possède 15% de Renault, sans droit
de vote.
    
    SENARD SE DÉFEND FACE AUX CRITIQUES D'ACTIONNAIRES
    Hiroto Saikawa a différé l'examen de cette question
puisqu'il entend donner la priorité au redressement de Nissan.
    "Notre priorité est de redresser notre performance, ce qui
signifie repousser les discussions autour du futur de
l'alliance", a-t-il déclaré.
    Le ministère français de l'Economie - l'Etat est le
principal actionnaire de Renault - et le groupe au losange ont
tous deux refusé de faire un commentaire.
    Selon une source proche de Renault, l'assemblée générale de
Nissan est considérée en interne comme s'étant bien passée.
"L'amélioration de la gouvernance de Nissan est vue en interne
comme une bonne nouvelle, tout comme le fait que l'alliance soit
une priorité pour tous", a dit cette source.
    Les actionnaires du deuxième constructeur automobile
japonais ont approuvé la nouvelle structure de gouvernance, avec
notamment un conseil d'administration composé de 11 membres,
décidée à la suite de l'arrestation de Carlos Ghosn qui a mis en
lumière des failles dans les procédures de contrôle interne de
l'entreprise.
    Renault avait réclamé d'être davantage représenté dans les
puissants comités de l'audit et des nominations de Nissan, une
démarche perçue comme des représailles après l'abstention du
groupe japonais lors du processus de vote sur le projet de
fusion, aujourd'hui avorté, entre Renault et Fiat Chrysler
Automobiles  FCHA.MI .
    Hiroto Saikawa, qui avait dans un premier temps rejeté cette
demande, a finalement répondu favorablement la semaine dernière
en accordant des sièges à Jean-Dominique Senard et à Thierry
Bolloré, respectivement président et directeur général de
Renault, au sein de ces deux comités.  
    Nouveau reflet des liens tendus entre les deux partenaires,
un actionnaire de Nissan a accusé mardi Jean-Dominique Senard,
également vice-président du conseil d'administration de Nissan,
de ne pas veiller aux intérêts du groupe japonais et de ses
salariés.
    "Depuis que je suis arrivé, j'ai fait tout mon possible pour
adoucir les relations dans une alliance que j'ai découverte en
bien pire état que je le pensais", a répondu le président de
Renault. "Je n'avais pas l'intention d'être agressif envers
Nissan. Je vous supplie de me croire sur ce point."
    
    QUELLE VISION POUR L'ALLIANCE ?
    Hiroto Saikawa, qui a jugé "primordial" de pouvoir discuter
avec Renault d'"options" pour l'alliance, a gagné mardi un
sursis, sauvant son mandat d'administrateur malgré une campagne
inédite des sociétés de conseil aux actionnaires International
Shareholder Services (ISS) et Glass Lewis, qui ont exhorté à
voter contre la reconduction de l'ancien lieutenant de Carlos
Ghosn.
    La multiplication récente des désaccords pose la question de
la capacité de l'équipe actuelle - Hiroto Saikawa,
Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré, longtemps bras droit
de Carlos Ghosn chez Renault - à tourner la page de l'ère Ghosn
et à doter l'alliance d'une nouvelle vision.
    Certains actionnaires de Nissan ont reproché mardi à Hiroto
Saikawa de passer davantage de temps à rejeter les demandes de
Renault qu'à coopérer avec son partenaire.
    "Il y a tellement de sujets liés à l'alliance qui occupent
l'entreprise qu'il est dommage que Nissan soit incapable de se
concentrer sur les sujets de plus grande ampleur et externes",
comme améliorer la compétitivité globale, a dit Hideyki Tamura,
actionnaire de Nissan, à la sortie de l'AG.
    "Je ne veux pas dire que nous devons fusionner, mais j'ai
peur qu'une fusion à long terme de l'alliance fasse défaut à
notre management", a-t-il ajouté.

 (Avec Gilles Guillaume et Leigh Thomas à Paris, Jean Terzian et
Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand
Boucey)
 

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9 commentaires

  • 25 juin 15:51

    Cas d'école : Comment perdre la main et se faire bananer avec 43% du capital ?


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