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Laurent Levy, Nanobiotix : "L'étude 312 doit démontrer que NBTXR3 peut avoir un impact direct sur l'espérance de vie des patients"
information fournie par Boursorama 09/02/2022 à 08:34

Laurent Levy, président du directoire (Crédit photo : Nanobiotix)

Laurent Levy, président du directoire (Crédit photo : Nanobiotix)

Boursorama : Vous avez annoncé le 5 janvier dernier l'inclusion d'un premier patient dans l'étude 312, un essai clinique de phase III mené avec votre produit phare, NBTXR3, dans les cancers de la tête et du cou. Quels sont les enjeux et les prochaines étapes ?
Laurent Levy : C'est d'abord une étude d'enregistrement ambitieuse avec 500 patients, dans une centaine de centres dans le monde. C'est aussi une indication, le cancer de la tête et du cou, et une population, les personnes âgés et fragiles, non-éligibles à la chimiothérapie, où le besoin médical est très grand. Enfin, c'est un enjeu fort pour Nanobiotix car l'objectif est de démontrer que notre produit, NBTXR3, dont le mécanisme d'action est unique et universel, peut avoir un impact direct sur l'espérance de vie des patients. Nous attendons les résultats intermédiaires d'ici 30 mois, en vue d'une autorisation conditionnelle de mise sur le marché, aux États-Unis.

Boursorama : D'ici là, quelles seront les grands rendez-vous, notamment cette année ?
Laurent Levy :
Tout d'abord, nous informerons régulièrement nos actionnaires de l'avancée du recrutement de patients dans l'étude 312. Cette année, nous publierons également de nouveaux résultats dans l'étude 1100. Pour rappel, dans cet essai, stratégique pour nous, nous associons NBTXR3 à des immunothérapies, afin de démontrer un deuxième bénéfice de notre produit, en l'occurrence, sa capacité à réveiller ou amorcer la réponse immunitaire des patients face au cancer. Les résultats obtenus l'an passé montrent déjà une forte conversion des patients non-répondeurs à ces anti-PD1, en répondeurs. Nous devrions, être en mesure de communiquer, dès cette année, sur notre stratégie d'enregistrement d cette approche. Le potentiel est immense tant les immunothérapies ont pris une place centrale aujourd'hui dans l'arsenal anti-cancer. Nous communiquerons aussi cette année sur des résultats de phase I dans le cancer du pancréas. Dans cette indication, le besoin médical est tel que les choses peuvent aller vite. Enfin, nous aurons des résultats de phase I dans le cancer du rectum ainsi que dans le cancer de la tête et du cou, en association avec la chimiothérapie.

Boursorama : Onze essais sont en cours. Le financement va-t-il vous amener à lever à nouveaux des capitaux ?
Laurent Levy :
Nous concentrons aujourd'hui notre énergie et nos ressources financières sur deux essais : l'étude 312 et l'étude 1100. Les autres essais ont été déjà financés ou le sont dans le cadre de nos deux partenariats, avec le MD Anderson Cancer Center (Université du Texas), aux États-Unis, et avec la société LianBio, en Asie hors Japon. Nous avons levé 113 millions de dollars en décembre 2020 lors de notre introduction au Nasdaq. Nous n'avons donc pas de besoin financier à court terme mais nous restons opportunistes.

Boursorama : Avez-vous des discussions en cours avec d'autres partenaires potentiels
Laurent Levy :
Nous sommes en discussion constante avec des acteurs académiques et industriels intéressés par le potentiel de notre technologie. Le lancement de cette phase III nous fait logiquement gagner en visibilité, aux yeux de l'industrie

Boursorama : Le 4 février dernier s'est tenu la journée mondiale contre le cancer. Que vous inspire le thème choisi cette année : close the care gap », autrement dit « réduire les écarts et les inégalités » dans le traitement du cancer ?
Laurent Levy :
Il existe beaucoup de facteurs d'inégalité dans l'accès aux soins : économiques, dans beaucoup de pays, mais aussi géographiques – en fonction de la proximité des centres de soins d'excellence – ou encore démographiques. Beaucoup de thérapies sont, par exemple, trop toxiques pour être administrés aux patients âgés et fragiles. La médecine personnalisée et de précision a permis de grands progrès mais qui ne bénéficient souvent qu'à un nombre restreint de patients. Nous devrions, je crois, inciter les développeurs – académiques ou biotech - à s'interroger sur le caractère accessible et universel de leurs innovations. Dans quelle mesure, le mécanisme d'action, la toxicité, la compatibilité avec le parcours de soins existant, ou les contraintes liées à la production, rende l'innovation plus ou moins accessible à la majorité des patients. Il ne s'agit d'exclure aucune piste, bien-sûr, car les besoins médicaux sont trop grands. Mais peut-être, demain, d'encourager des approches de rupture qui, comme la nôtre ou bien d'autres, sont universelles.

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4 commentaires

  • 15 mars 05:15

    Il aurait dû faire de la politique, domaine des promesses éternelles


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