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La France va renforcer ses capacités d'autodéfense dans l'espace
information fournie par Reuters 25/07/2019 à 18:36

    * Un commandement de l'espace de 220 personnes au 1er
septembre
    * 700 millions supplémentaires pour un programme d'armements
    * Nano-satellites patrouilleurs et lasers de puissance
    * Pas de "stratégie offensive" mais une "défense active" 

 (Actualisé avec citations, précisions, contexte)
    par Catherine Lagrange et Sophie Louet
    BASE DE LYON-MONT VERDUN, Rhône, 25 juillet (Reuters) - La
France, pour qui l'espace est "un nouveau front à défendre", a
annoncé jeudi le lancement d'un programme d'autodéfense et de
surveillance spatiales doté de 700 millions d'euros de crédits
supplémentaires, en vue notamment de développer des
nano-satellites patrouilleurs et des lasers de puissance.
    Dans cette perspective, Florence Parly a pris l'initiative
d'une mini-révolution en annonçant une modification de la loi de
2008 sur les opérations spatiales (LOS) - entrée en vigueur en
2010 - afin que le ministère des Armées prenne la main sur les
activités spatiales, aujourd'hui sous la tutelle du CNES (Centre
national d'études spatiales), établissement public créé en 1961.
    "Ce mouvement ne s'inscrit en aucun cas contre le CNES",
plaide-t-on au ministère des Armées.  
    En visite sur la base aérienne de Lyon-Mont Verdun (Rhône),
principal site opérationnel du commandement de la défense
aérienne et des opérations aériennes françaises, la ministre des
Armées a confirmé la création d'un "grand commandement de
l'espace" au 1er septembre qui regroupera dans un premier temps
220 personnes à Toulouse, centre névralgique de l'aérospatiale.
    Un "campus spatial" est également programmé, ainsi qu'une
"Académie de l'Espace" pour "favoriser les carrières spatiales".
    Face à la conflictualisation de l'espace, avivée par les
rivalités entre Américains, Russes et Chinois, la France
n'entend pas déroger aux traités internationaux ni instituer
"une course aux armements", mais organiser une "défense active"
de ses satellites, a souligné la ministre.  
    La France accuse un net retard dans le domaine. Les
Etats-Unis, qui dépensent entre 12 et 15 milliards de dollars
par an dans le domaine spatial, compteraient quelque 150
satellites militaires dans l'espace, contre une trentaine
respectivement pour la Chine et la Russie.
    "La défense active, cela n'a rien d'une stratégie offensive,
il s'agit d'autodéfense", a expliqué Florence Parly lors d'un
discours. "C'est, lorsqu'un acte hostile a été détecté,
caractérisé et attribué, pouvoir y répondre de façon adaptée et
proportionnée, en conformité avec les principes du droit
international", a-t-elle précisé.
    
    ÉBLOUIR, VOIRE MITRAILLER?
    Un traité international datant de 1967 régit les activités
des Etats en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace
extra-atmosphérique, y compris la Lune. "Ce traité n'exclut pas
la légitime défense, n'interdit pas la militarisation, ni
l'arsenalisation", fait-on valoir au ministère des Armées.
    Les moyens de la riposte sont en cours d'étude, mais la
ministre a esquissé des chantiers en appelant à l'inventivité
des industriels et à de futures coopérations européennes.
    "Si nos satellites sont menacés, nous envisagerons d'éblouir
ceux de nos adversaires. (...) Cela pourra impliquer l'emploi de
lasers de puissance déployés depuis nos satellites ou depuis nos
nano-satellites patrouilleurs". Des nano-satellites dont la
ministre souhaite que la France puisse se doter dès 2023.
    On évoque aussi dans l'entourage de Florence Parly "des
mitrailleuses à même de casser des panneaux solaires" d'un
satellite inamical.
    Pour détecter et attribuer les manoeuvres inamicales voire
hostiles - tel l'acte d'espionnage en 2017 d'un satellite russe
contre le satellite militaire franco-italien Athena-Fidus ("il a
depuis laissé sa carte de visite à huit nouveau satellites" de
différents pays, a dit jeudi Florence Parly) -, la France va
renforcer ses moyens de surveillance.
    Densifier le réseau de télescopes "Tarot" du CNRS, faire
appel au réseau Geotracker d'Ariane Group, explorer "les
capacités des radars imageurs de satellites pour mieux les
classifier", doter les satellites Syracuse de caméras,
expérimenter un démonstrateur de radar de très longue portée :
ce sont quelques-unes des pistes tracées par Florence Parly.
    "Il y aura un volet services, il y aura un volet
patrimonial. On bénéficiera à plein de l'effet 'New Space'
(l'industrie spatiale low cost-NDLR), les degrés
d'autofinancement sont croissants chez les industriels", dit-on
au ministère des Armées.
    La France ne s'interdit pas non plus de surveiller et
défendre Galileo, le système de positionnement européen et sa
trentaine de satellites, mais "le partage du fardeau est à
discuter", dit-on à Paris.
    L'effort représentera 700 millions d'euros qui s'ajouteront
aux 3,6 milliards d'euros de la loi de programmation militaire
2019-2025. Cette nouvelle enveloppe sera prélevée sur la LPM en
vue d'"une pleine capacité anticipée à l'horizon 2030".

 (Edité par Yann Le Guernigou)
 

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