
Une vue montre le logo de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à l'extérieur de son siège à Vienne
Huit pays membres de l'Opep+ ont décidé samedi d'augmenter leur production de 411.000 barils par jour en juillet, soit le même volume qu'en mai et juin, dans la continuité de leur politique récente d'accroissement de l'offre sur le marché mondial.
Ces huit pays de l'organisation (Algérie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Irak, Kazakhstan, Koweït, Oman, Russie) relèvent leur production depuis avril, même si cette offre supplémentaire tire les prix vers le bas.
L'Arabie saoudite et la Russie, les deux piliers de l'Opep+, entendent ainsi à la fois dissuader certains Etats membres de dépasser leurs quotas de production et regagner des parts de marché, sur les producteurs américains notamment.
"La décision d'aujourd'hui ne fait qu'illustrer le fait que la part de marché est la priorité. Si le prix ne permet pas d'obtenir les revenus escomptés, ils espèrent que le volume le permettra", commenté Harry Tchilinguirian, d'Onyx Capital Group.
Le volume pour juillet a été fixé lors d'une réunion virtuelle au cours de laquelle d'autres options ont été débattues. De sources proches de l'organisation, on déclarait vendredi qu'une hausse plus importante pourrait être discutée.
Dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, l'Opep+ a justifié sa décision par "des perspectives économiques mondiales stables et des fondamentaux de marché sains, comme l'illustre le bas niveau des stocks de pétrole".
En tenant compte de la hausse de juillet, l'Opep+ aura augmenté au total sa production de 1,37 million de barils par jour depuis les premières mesures d'augmentation de l'offre des huit pays membres en avril, soit près des deux tiers des 2,2 millions de bpj qu'ils comptent réintroduire sur le marché.
Deux autres baisses de production décidées ces dernières années - 2 millions de bpj par tous les pays membres, 1,65 million par le groupe des huit - doivent progressivement prendre fin d'ici la fin 2026.
Les prix du pétrole sont tombés en avril à leur plus bas niveau depuis quatre ans, à moins de 60 dollars le baril, à la suite de l'annonce par l'Opep+ d'un triplement de sa hausse de production pour le mois de mai et de la guerre tarifaire déclenchée par Donald Trump, qui a fait craindre une récession et un recul de la demande mondiale. Les prix du brut ont clôturé vendredi à un peu moins de 63 dollars le baril.
(Alex Lawler, Ahmad Ghaddar, Olesya Astakhova, Maha El Dahan et Yousef Saba; Jean-Stéphane Brosse pour la version française)
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